Au colonel Arnaud BELTRAME

Un gendarme est tombé au service de la Nation, d’autres suivrons, telle est notre fatalité. Oui mais marquons le pas un instant.

Depuis ce matin je suis dans le silence, le recueillement, la tristesse, la colère aussi. En voyant votre visage, en lisant votre bio, en pensant au courage dont vous avez fait preuve, mes larmes coulent. Vous dégagiez un charisme mesuré, humble mais puissant. Vous étiez un soldat, un militaire, un gendarme, un officier qui est allé au bout de ses convictions, un héros simple qui a forgé son idéal dans les régiments, les écoles, nos unités. Vous êtes tombé comme un soldat d’élite de la France, abattu par un homme qui se prétendait être un soldat, il n’était que le suppôt de la folie, de l’obscurantisme, de la bêtise. Cet homme sans humanité ne peut être le reflet d’un islam qui a tant apporté à l’élévation de la civilisation et qui aujourd’hui est désorganisé face au fanatisme.

Votre héroïsme me rappelle celui du général de division Guy Delfosse, du lieutenant-colonel Norbert Ambrosse. Comme eux, comme d’autres, vous ne vous êtes pas couché et vous n’avez pas craint d’affronter le danger et l’irrationnel. Comme eux vous serez oublié par la masse car c’est l’ordre des choses, seuls votre famille, vos proches, vos frères d’armes ne vous oublieront pas. Par votre courage et votre votre abnégation vous entrez dans le panthéon de nos morts qui font honneur à la gendarmerie. Pourtant, ces sacrifices sont des drames inacceptables et paradoxalement ils fortifient le sens du devoir de ceux qui choisissent le métier des armes.
Je suis aussi en colère parce que certains qui aspirent à des responsabilités politiques sont assez cons, cons je le répète, pour faire des commentaires déplacés quand ils ne se réjouissent pas de votre mort. Las, je suis de notre société qui perd le sens des valeurs et de la dignité. France es-tu encore digne de tes fils qui se sacrifient pour ta liberté ?

Aujourd’hui aussi, un de nos camarades motocyclistes a également perdu la vie en service, triste journée pour la gendarmerie.

Christian BRACHET
Général de corps d’armée (2s)


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