Si le ministre l’Intérieur Gérard Collomb a retrouvé le sourire, pas les gendarmes !

Le ministre l’Intérieur Gérard Collomb a retrouvé le sourire en présentant le jeudi 6 septembre à Paris lors d’une conférence de presse les chiffres de la délinquance enregistrés de janvier à juillet. La plupart des indicateurs sont à la baisse. Cette présentation sous forme « d’auto-félicitations » passe sous silence la calamiteuse vague des suicides dans la police et la gendarmerie.

Une situation suffisamment préoccupante, pour que le Sénat mette en place une commission d’enquête sur l’état des forces de sécurité intérieure (Rapport n° 612 (2017-2018) de M. François Grosdidier, déposé le 27 juin 2018). La commission d’enquête estime que les chiffres, proche de la moyenne des dix dernières années, constitue un révélateur des difficultés rencontrées par les forces de sécurité intérieure et de leur état moral dégradé. Les risques psycho-sociaux au sein des forces de sécurité n’ont été traités comme des priorités que de manière tardive et les mesures prises n’ont pas été suivies avec une continuité suffisante.

Fragilisées par le manque de moyens et les dysfonctionnements internes de leurs institutions, la police et la gendarmerie nationales pâtissent également de l’existence de relations tendues, voire conflictuelles, avec les autres forces de sécurité intérieure ou avec les autres institutions, avec lesquelles la coordination paraît perfectible. Les relations avec la population et les médias sont également sources de difficultés importantes.

La vie de policier et de gendarme concentre un ensemble de difficultés liées à la nature même du métier, par exemple un rapport plus fréquent à la mort. Les rythmes de travail décalés sont également source d’importantes difficultés.

Une situation qui préoccupe au plus haut point le directeur général de la gendarmerie Richard Lizurey, qui a déclaré devant la commission d’enquête du Sénat relative à l’état des forces de sécurité intérieure le 14 mars 2018 « Des chiffres qui placent déjà 2018 dans la lignée des années les plus dramatiques sur ce sujet de la dernière décennie. »

Face à un « mal-être » lié aux difficultés du quotidien, quoique moins visible dans la gendarmerie du fait du caractère militaire que dans la police, il s’avère urgent de redonner du sens et de la reconnaissance aux forces de sécurité.

Il est pressant de mettre en œuvre les propositions de la commission sénatoriale pour inverser la calamiteuse vague des suicides dans la police et la gendarmerie déplorés par les gouvernements successifs depuis des décennies.

Ces propositions se révèleront efficaces si, parallèlement, les supérieurs hiérarchiques immédiats sont davantage à l’écoute de leurs subordonnés, si la cohésion interne, la concertation, les conditions matérielles s’améliorent.

La lutte contre la souffrance de nos camarades doit être une priorité, si l’on ne veut pas voir émerger des mouvements collectifs, comme en 1989 et 2001!

Le temps presse !

Président UNPRG UD 56
Jean François Stephan

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