EDITO SOYONS TOUJOURS VIGILANTS

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Le 3 août 2019 marquera le dixième anniversaire du rattachement de la gendarmerie au ministère de l’intérieur. Pourquoi l’évoquer aujourd’hui ? Parce que le dernier remaniement ministériel restaure un secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez. Il est chargé de la coordination entre les grandes forces de sécurité et également du renseignement intérieur dont il était en charge précédemment. Restauration parce que la formule a déjà été utilisée avec le tandem Charles Pasqua, Robert Pandraud. A ceci près que la gendarmerie n’était pas dans le jeu. Alors que faut-il en penser aujourd’hui ?

Cette intégration a été voulue par Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Intérieur, avec probablement l’idée de fusionner la police et la gendarmerie. Il a pu l’imposer comme président de la République. Cette stratégie a été habillée de multiples arguments technocratiques : économies d’échelle, normalisation des pratiques, baisse des effectifs de fonctionnaires, mutualisation des moyens, résolution des rivalités de service. Donc le maître mot économie devait balayer tout ce qui pourrait s’y opposer. D’autres raisons moins avouables sous-tendaient probablement cette volonté comme la construction d’une force de sécurité unique bâtie sur le modèle police et donc aux ordres, l’affaiblissement notable de la Défense et plus largement du lobby militaire qu’il exécrait.

Reconnaissons que les tenants de cette démarche, des hommes politiques, préfets, hauts responsables policiers, et d’autres plus dans l’ombre, ont bénéficié d’un contexte favorable pour mener leur entreprise. En premier lieu le rejet des armées à notre égard et qui s’est amplifié après la crise de 2001, en second lieu le peu d’intérêt à l’époque des magistrats comme des parlementaires envers la gendarmerie. Finalement il a fallu se résigner à la moins pire des solutions et collaborer en préservant l’essentiel. Tiens cela me rappelle quelque chose !

Si la gendarmerie existe encore c’est probablement que nombre de gendarmes d’active ou de retraités se sont mobilisés pour faire valoir la force de nos spécificités, la valeur de nos pôles d’excellence et le risque pour la démocratie d’une force de sécurité unique.

Le ministère de la Défense et les grands chefs militaires de l’époque ont assurément manqué de clairvoyance. Ils voyaient dans la gendarmerie un élément capable de déstabiliser l’équilibre bien verrouillé de la condition militaire. Ils pensaient également que le budget de la défense en serait plus favorable. D’autres toujours imbibés de leur rancœurs ancestrales allaient enfin voir ces pandores quitter le temple des armées. Ce faisant, la défense s’est coupée de la défense intérieure, donc de la nation. Ce n’est assurément pas la mission sentinelle qui compensera cette perte.

Pour revenir au sujet d’aujourd’hui, on peut s’interroger sur la possibilité que ce secrétaire d’Etat, bien qu’il ne soit pas d’origine police, devienne le patron unique des forces de sécurité en effaçant les directeurs généraux. Il serait alors la première pierre d’une fusion dont certains rêvent toujours dont sans doute Frédéric Péchenard alors qu’il était DGPN.

Soyons vigilants mais également accueillants à l’égard du Ministre et de son secrétaire d’Etat dont le parcours brillant montre la compétence et l’élévation. Oui, nous avons besoin de soutien maintenant que notre réserviste Benalla n’est plus là pour nous défendre auprès du Chef des armées.

Oui souvenez-vous, nous sommes encore militaires.

Henri MARTINEZ
Président national

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