La Gendarmerie Nationale, un joyau du patrimoine ?
Alors que nous venons d’assister avec effroi, stupeur, tristesse et interrogations au désastre qui a frappé Notre Dame de Paris, je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec la situation actuelle de la gendarmerie nationale. Une institution originale qui a pris naissance avec les sergents d’armes au moment où les bâtisseurs de cathédrale érigeaient cet édifice avec tant d’intelligence qu’il allait traverser les époques pour être aujourd’hui un repère pour notre Nation et nombre de visiteurs de notre pays.
D’une certaine façon notre gendarmerie est faite de ces chênes de France, majestueux et solides, de ces pierres si bien ajustées par les compagnons, formant un ensemble en rénovation permanente mais s’adaptant et résistant au temps qui passe. L’an dernier une de ces poutres a été vilement frappée à mort par un infâme.
Oui, en cette période de troubles qui se prolonge, la gendarmerie tient le choc. Je veux simplement rappeler à nos gouvernants qu’il faut avoir à l’esprit, deux principes majeurs, celui de l’économie des forces et celui de la juste évaluation de la menace pour faire que les piliers de la République résistent et interviennent avec efficacité.
Nous ne sommes pas encore dans une situation insurrectionnelle, à peine quelques milliers d’enragés qu’on laisse s’amuser, je n’inclus pas les gilets jaunes. Que dire également de l’appui du dispositif Sentinelle engagé un samedi à la demande des syndicats de police !
Le statut militaire n’est pas un blanc seing, il faut savoir ménager ses gendarmes et les engager à bon escient. La gendarmerie est capable d’aligner des escadrons, comme ce 8 décembre 2018 avec une mobilisation historique de 106 escadrons de gendarmerie mobile (EGM) sur 109 et 65000 gendarmes contre 24000 policiers ! Il va falloir maintenant, pour tenir dans la durée, être plus économe des forces pour que les personnels se reposent, se réorganisent et que les moyens soient entretenus.
Pour l’avenir, il est plus que temps de recréer les 15 escadrons dissous et de rénover les blindés de la gendarmerie.
Pour l’immédiat, il est temps aussi que les responsables du maintien de l’ordre, à savoir les préfets et leurs adjoints écoutent les professionnels en la matière, pour définir des tactiques plus percutantes afin que le spectacle des destructions et des pillages cesse, que les casseurs de tous poils soient appréhendés et que l’arsenal de mesures que la loi offre s’applique réellement.
Parallèlement nous assistons au harcèlement de la gendarmerie par les syndicats de police qui dans un communiqué pitoyable, revendiquent que les fondements de leur statut soient rapportés pour rejoindre la misère des policiers au titre de la parité. Cette misère que ces mêmes syndicats par leur discours d’un autre temps et leurs conceptions faibles ne parviennent pas à réduire. Sans doute trop intéressés à la cogestion de la police nationale. Pourquoi ne revendiquent-ils pas d’être convertis en militaires, bénéficiant ainsi des avantages du statut mais aussi évidemment de ses sujétions. Le DGPN comme il l’a fait pour un officier de la gendarmerie, va-t-il twitter pour appeler ses syndicats à la fin des commentaires insultants « fussent-ils policiers » ?
Pour en revenir à Notre Dame de Paris dont Michelet disait qu’elle était à elle seule un livre d’histoire, sa plaie béante a fait prendre conscience au peuple, tout au moins à une certaine partie, de la nécessité de sauvegarder le patrimoine.
La gendarmerie Nationale n’est pas seulement une force armée, un service de l’Etat, c’est aussi un élément du patrimoine national dont chacun des membres porte les valeurs.
Henri Martinez
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