Le colonel Pascal Estève, nouveau commandant des gendarmes départementaux du Morbihan, nous a accordé un entretien.

Propos recueillis par Jean, François Stephan, président UNPRG du Morbihan.

Le 6 septembre 2019, le Colonel Pascal Estève, commandant le groupement de gendarmerie départementale du Morbihan a reçu les présidents des associations de gendarmerie du Morbihan. Une réunion animée par un sentiment de camaraderie et d’union des associations départementales de retraités autour de la gendarmerie.

Depuis le 1er août le colonel Pascal Estève, dernièrement affecté à la direction générale de la gendarmerie nationale est le commandant de groupement des gendarmes départementaux du Morbihan. Il succède au colonel Frédéric Massip, qui est devenu attaché à la sécurité auprès de l’ambassadeur de France en Jordanie.

Âgé de 45 ans, marié et père de deux enfants, ce savoyard est tombé amoureux de la Bretagne et se réjouit de cette nouvelle affectation.

Il a sous son commandement 731 gendarmes, militaires du corps de soutien, personnels civils, les 418 réservistes opérationnels et les 12 réservistes citoyens du groupement de gendarmerie départementale du Morbihan

Lors de ses divers commandements, il a successivement commandé le peloton d’intervention de l’escadron de gendarmerie mobile 24/6 d’Antibes (06), l’antenne GIGN de Cayenne, la compagnie de gendarmerie départementale de Muret (31). Il est titulaire d’un DEA de droit public, et diplômé de l’École de guerre. Il a servi à l’international en qualité de directeur du cours international de l’école des officiers de la gendarmerie roumaine à Bucarest, en interministériel en qualité de conseiller territorial auprès de la déléguée interministérielle à l’intelligence économique et en administration centrale, d’abord au sein de la sous-direction de la défense et de l’ordre public et de la protection puis en qualité de conseiller « officiers » du directeur général de la gendarmerie nationale.

Quel est votre regard sur la gendarmerie après votre passage à la direction générale de la gendarmerie ?

Un regard optimiste et admiratif.

Optimiste tout d’abord car la gendarmerie est aujourd’hui l’une des institutions publiques les plus dynamiques et les plus innovantes. Elle s’adapte sans cesse. Les projets les plus emblématiques de ces dernières années comme NEOGEND ont su la positionner comme une institution moderne. Et ce n’est pas fini…

Admiratif par ailleurs par l’engagement quotidien de nos personnels. Face à une violence de plus en plus exacerbée, les militaires des unités font face avec discipline, dévouement et professionnalisme. Grâce notamment à un collectif solide, cette cohésion qui façonne nos unité et qui reste notre bien commun. Mais aussi par la capacité de la gendarmerie à s’auto-tranformer, grâce à l’intelligence de ses personnels.

Après avoir déjà exercé de nombreux postes à responsabilité, dans l’hexagone, outre-mer et à l’étranger (voir plus haut), vous arrivez en Morbihan. Vous connaissiez le département ?

Très peu à vrai dire ! Mais la région Bretagne ne m’est pas inconnue car j’ai l’occasion d’y venir très régulièrement à titre privé.

Dans le Morbihan, les missions de la gendarmerie sont multiples mais quelles sont les priorités et comment allez-vous personnaliser votre action ?

La 1ère des priorités demeure bien évidemment la proximité, le contact avec la population, les élus locaux, les entreprises,… Il nous faut continuer à installer les gendarmes au cœur des cités et des campagnes morbihannaises. Tout en assurant à nos gendarmes et à leurs familles leur sécurité et leur protection. C’est fondamental.

Cette protection s’entend par la protection physique mais aussi psychologique. Les violences se multiplient contre nos gendarmes. Nous pouvons le déplorer mais c’est une réalité. Pour mieux s’y préparer, nous allons orienter la formation sur l’intervention professionnelle, notamment dans les unités territoriales. Nous allons également travailler sur la détection et l’accompagnement des personnels ou des familles en difficulté. Notre devoir est de préserver le bien-être de nos gendarmes avec pour maître mot la bienveillance dans les relations humaines.

Mais surtout, nous allons tenter de dépoussiérer un certain nombre de réflexes identitaires qui freinent encore nos actions et notre fonctionnement. Car il existe des marges de manœuvre pour travailler encore plus utilement. Nous avons donc passer un message aux chefs territoriaux : osez sortir du cadre, osez transgresser pour mieux travailler ! En bref, prendre le risque d’oser faire autrement pour expérimenter quelque chose de nouveau. Nous sommes persuadés que l’innovation est dans nos rangs, chez nos gendarmes, quelles que soient leur place dans les unités. Revisitons nos structures, challengeons nos process de fonctionnement, pour mieux nous libérer de certaines de nos contraintes. L’idée globale est de nous décentrer de nos problématiques pour mieux nous centrer sur l’humain.

Et tendre ensemble vers un seul but, qui est le sens de notre métier : servir la population et assurer sa sécurité.

Comment entendez-vous le partenariat avec les associations de retraités ?

Un partenariat actif et entretenu. Nous avons ainsi rapidement reçu les associations pour clairement leur exprimer notre confiance et notre envie de partager. Au delà des échanges réguliers que nous avons avec les responsables d’associations, nous pouvons faire encore plus pour leurs adhérents. Des actions concrètes sont en cours.

L’UNPRG.UD.56, souhaite au Colonel Pascal Estève, pleine réussite dans ses nouvelles fonctions et l’assure au nom des retraités de la gendarmerie de son total soutien.


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