Retraites : APNM G&C et UNPRG montent au créneau !

 

L’APNM Gendarmes et Citoyens (AG&C) et l’Union Nationale des Personnels et Retraités de la Gendarmerie (UNPRG) ne se sont pas exprimées sur le projet de réforme des retraites, pour la simple raison qu’ils n’ont pas été destinataires du projet. Le choix du silence sur un texte de cette importance a démontré leur responsabilité.

Depuis, deux événements majeurs ont suscité leur attention.

Le premier par la plume du ministre de l’intérieur qui s’est adressé aux syndicats de la police nationale le 14 décembre courant. Si les dispositions futures étaient déjà peu claires, il a ventilé encore un peu plus de brume pour tenter d’éteindre une fronde policière d’ampleur. Il a tenté d’expliquer qu’un régime particulier serait appliqué aux membres des forces régaliennes, citant au passage la Gendarmerie Nationale, tout en n’apportant aucune précision sur le dispositif qui sera retenu. Ni l’UNPRG, ni Gendarmes et Citoyens n’ont été associées aux consultations sur ce chantier. Elles l’ont appelé de leurs vœux à plusieurs reprises, sans résultat. Ces deux entités qui représentent les actifs et les retraités de la Gendarmerie ont pourtant des revendications catégorielles à faire valoir sur les spécificités du métier de gendarme. Faut-il encore que les ministres consentent à consulter l’ensemble du spectre représentant les organes du dialogue social.

Le second événement concerne la mise à l’écart de l‘UNPRG et de Gendarmes et citoyens par l’ex-haut-commissaire à la réforme des retraites. L’absence de dialogue par cette autorité sur un sujet majeur dans le choix d’une carrière de militaire de la Gendarmerie a démontré le peu de considération qu’il avait à la fois pour les militaires de la gendarmerie mais aussi pour ces associations. L’idée selon laquelle un militaire « ça obéit et ça se tait » a certainement conduit cette personnalité à les exclure de ses consultations. Les vieux poncifs ont la vie dure. On se doit donc de rappeler que les gendarmes s’ils sont attachés à leur statut militaire, ils tiennent aussi à leur liberté d’expression tout en respectant leur obligation de réserve.

En s’adressant uniquement aux forces de la police nationale, le ministre a ajouté du flou à un projet déjà peu clair. Il a parlé de « cartographie des missions de sécurité régalienne » mais a ignoré l’aspect statutaire des gendarmes. C’est sur ce point que tout est différent entre les deux forces de sécurité regroupées au sein de son ministère. Les uns sont fonctionnaires et jouissent d’un statut civil, les gendarmes, sont des militaires qui subissent des sujétions très spécifiques, dont la principale est la projection en tout lieu et en tout temps sur le territoire national ou en opérations extérieures. Les événements récents en outre-mer illustrent parfaitement cette spécificité.

Les gendarmes ne se contenteront pas de mots qui se voudraient rassurants d’un ministre, fut-il le premier d’entre eux. Ils demandent à être associés aux travaux de cette réforme de manière active. AGEC et l’UNPRG sont là pour défendre leurs intérêts. Elles se tiennent prêtes à débattre des particularités d’un métier exigeant. Si cet attachement à la mission de service public conduit parfois au sacrifice suprême, les compensations doivent être à la hauteur. C’est pour toutes ces raisons qu’elles ont adressé conjointement un courrier aux ministres des armées et de l’intérieur afin d’être reçues rapidement pour exposer leurs arguments et réclamer des explications.

Enfin, elles attirent solennellement l’attention des ministres concernés sur le risque que le flou entourant cette réforme ne se transforme pas en une énième tromperie. Les gendarmes ne l’accepteraient pas et ils ont démontré par le passé qu’ils étaient capables de le faire savoir.


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