Le doyen de l’Union Départementale de Vaucluse nous a quitté.

 

Le 16 septembre 2020, Lucien Marceau Latil est décédé à son domicile à Cabannes (13) à la veille de ses 105 ans.

Lucien Marceau Latil est né le 17 octobre 1915 à Aubignosc (04). A 16 ans il rejoint Cabannes (13) pour travailler dans une ferme. Il y rencontre la nièce de son patron qu’il épousera le 3 février 1940, elle décédera le 2 septembre 2016 à l’âge de 96 ans et ce après 78 ans de vie commune.

Jeune appelé du contingent, Lucien a effectué son service militaire comme soldat garde-frontière dans la vallée de l’Ubaye (04), il intègre la Gendarmerie effectuant un stage de 2 semaines du 15 juillet 1939 au 1er août 1939, puis il est affecté à Pont Saint Esprit (30) en qualité d’instructeur militaire chargé d’encadrer les réservistes rappelés suite à la mobilisation générale du 2 septembre 1939.

De novembre 1939 à juin 1940 il sert à Satory (78) dans l’unité des chars de combat, il y reçoit une instruction comme radio.

En juin 1940 son unité est engagée sur les champs de bataille à Epernay (51). Fait prisonnier au cours d’une opération de soutien, il est évacué par l’ennemi sur la Belgique pour y être transféré dans un camp de prisonnier dans les environ de Kiev actuelle capitale de l’Ukraine le voyage durera deux jours et deux nuits. Après 15 mois de captivité et suite aux accords passés entre le gouvernement de Vichy et les allemands, accord destiné à rapatrier les membres des forces de l’ordre ainsi que les anciens combattants de 14-18. Lucien arrive à Compiègne, il est affecté à Montrouge (92) puis à Trappes (78) en brigade territoriale. Il a obligation de pointer tous les mois à la kommandantur du lieu où il réside.

A sa demande et après avoir effectué un stage motocycliste il revient à Satory (78) comme estafette.

Le 23 août 1944, l’unité des motocyclistes de Satory reçoit la mission d’aller à Rambouillet (78) pour escorter jusqu’à Paris le général Philippe Leclerc de Hauteclocque est la 2ème division blindée. Le trajet sera éprouvant suite aux attaques des forces ennemies tout au long du parcours, mais Paris sera enfin libéré. A la capitulation allemande Lucien est détaché six mois à Baden-Baden pour constituer l’escorte du général Marie Pierre Koening. Son unité revient à Satory (78) à l’issue de cette mission.

En 1948, il répond à un appel à volontaire pour l’escadron de Gendarmerie mobile d’Orange (84), il rejoint enfin sa région d’origine. Plusieurs déplacements plus tard (en France ou à l’étranger) il fera valoir ses droits à la retraite en 1952. Chargé de famille, il assiste au retour de 22 cercueils de Gendarmes tués en Indochine, évènement qui motive sa décision.

Il rejoint Cabannes (13) pour exercer le métier d’arboriculteur, installé dans une grande maison route d’Avignon, ce havre de paix devient au fil des ans le lieu où plusieurs générations vivent et se côtoient. Cette ambiance chaleureuse est affective entoure le couple tout au long de leur retraite et de leur grand âge.

Adhérant très tôt à l’UNPRG de Vaucluse, il a gardé des liens avec ses amis et notamment le responsable du secteur d’Avignon le chef d’escadron (er) Michel Rouanne qui a recueilli les éléments qui nous a permis de mieux connaître cet homme exceptionnel.

Ses obsèques ont eu lieu le 18 septembre 2020 à l’église de Cabannes (13) le drapeau de l’UNPRG Vaucluse a accompagné notre camarade jusqu’à sa dernière demeure.

Didier Daniel président départemental Vaucluse.

 


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