Paris : témoin d’une agression au couteau, un élève-gendarme s’interpose
Félicitations à notre jeune camarade pour son courage et son abnégation.
Alors qu’il était en repos le 23 octobre, un élève gendarme s’est retrouvé témoin d’une agression à l’arme blanche en pleine rue, et a réussi à interpeller l’auteur qui fuyait.
C’était relâche ce vendredi soir quand, après avoir accompagné un ami dans une pharmacie de garde, un élève gendarme du deuxième régiment d’infanterie de la Garde républicaine décidait de rentrer tranquillement chez lui. Mais c’était sans compter l’altercation qui allait éclater sur le trajet retour, juste après la place de la République.
Au détour de la rue Réaumur, le jeune homme de 24 ans et son ami tombent en effet sur deux individus se disputant. « Jusqu’ici rien d’anormal en plein Paris ! J’ai prêté attention à leurs échanges, raconte-t-il. Ils parlaient d’une histoire d’argent, a priori pas très légale… » Mais très vite, la situation s’envenime : tandis que les deux protagonistes haussent le ton, il aperçoit l’un d’eux sortir un couteau d’un sac et s’avancer d’un pas décidé vers l’autre. « Il le poursuivait en le menaçant et en lui criant “je vais te tuer!” » L’homme tente de porter un premier coup et, alors qu’il réitère son geste, l’élève gendarme entend le second individu crier : « Tu m’as planté ! ».
N’écoutant que son courage, le jeune militaire s’est déjà mis à courir dans leur direction « à la vue du couteau » tout en mettant son brassard « gendarmerie » afin de décliner sa qualité et de procéder aux injonctions : « J’ai crié comme on nous apprend à l’école pour prendre l’ascendant vocalement. » À sa vue, l’agresseur prend aussitôt la fuite. Mais, poursuivi par l’élève gendarme, il finit par faire volte-face et le menacer de son couteau.
Voyant son geste, le jeune homme décide de sortir son arme, qu’il est autorisé à détenir, et procède aux sommations en lui intimant de jeter ce couteau : « Dans ma tête, tout est allé très vite ! Je me suis souvenu des cours d’intervention professionnelle et des notions clés dans les textes, comme la proportionnalité. C’est très difficile car il faut analyser la situation en à peine trois secondes », explique-t-il. L’homme finit par obtempérer, permettant au militaire de l’interpeller, non sans mal, tandis que son ami appelle la police nationale, compétente dans cette zone.
« Là, j’ai seulement commencé à réaliser: maintenir l’individu tout seul, sans appui, en plein Paris… Les quelques minutes qu’il a fallu à la patrouille pour nous rejoindre m’ont paru extrêmement longues ! », reconnait-il. Fraichement sorti d’école, en juillet dernier, il a pu apprécier directement la valeur des cours dispensés : « Les cadres ont beaucoup insisté sur les règles d’usage de l’arme tout au long de la formation et ça ne sert vraiment pas à rien ! »
Plein d’humilité, il s’est étonné de voir son action relayée dans la presse dès le lendemain et d’être reçu par sa hiérarchie : « Mes chefs ont été très bienveillants à mon égard. Ils m’ont demandé comment je me sentais et m’ont vivement félicité », apprécie-t-il. Nul doute que ce jeune homme ne s’est pas trompé dans sa vocation !
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