LE MONUMENT AUX MORTS, LIEU DE MEMOIRE A NOS COMBATTANTS

Il est de la responsabilité morale des Etats de rappeler à leur peuple les souffrances et les injustices subies par certaines populations. Les célébrations des soldats tombés à la guerre font partie du devoir de mémoire qui se commémore chaque année.

Après le drame de la Première guerre mondiale, des ouvrages sont construits dans chaque commune. A l’origine, c’est après la guerre de 1870/1871 que les premiers édifices seront mis en place au niveau cantonal dans les régions touchées. Puis, les édiles de France seront alors à l’origine de la création, grâce aux souscriptions, de 36 000 monuments aux morts érigés entre 1919 et 1925. Aucun autre pays n’a commémoré ses morts dans de telles proportions.

Le centenaire de la Grande Guerre prend fin en 2018 avec des représentations de poilus réalisées avec succès. Nos monuments aux morts restent sous silence mais occupent toujours le paysage français. Implantés en un lieu public, ils survivent et triomphent des plaies laissées par les guerres. Ils font vivre l’élan commémoratif en France en redonnant de la dignité à nos combattants. Ils offrent une symbolique riche avec une multiplication de messages. Ils sont des points de rencontre du deuil de différentes guerres. Arborant les noms d’habitants de la commune, ils sont une valeur historique qui vaut témoignage d’un temps révolu et ont acquis le statut de lieu de rendez-vous pour l’Histoire. Là où ils demeurent, ils sont des marqueurs de mémoire des traces laissées par et pour l’Histoire.

Il existe deux types de monument: les cénotaphes (monument n’abritant aucun mort) et les mémoriaux élevés sur les champs de bataille (comme à Douaumont). Remarquables par leur taille imposante, leurs ornements et leurs qualités architecturales, ils sont un riche patrimoine de la ville ou de la commune, dressés à la gloire du sacrifice patriotique. Ils sont élevés aux défenseurs de chaque commune, sont une reconnaissance qui s’adresse aux morts de 1914/1918 d’une part et à leurs frères d’Armes (soldats mobilisés dans la guerre de 1939/1945, d’Indochine, d’Algérie et de bien d’autres conflits), d’autre part.

En France, la forme privilégiée est l’obélisque, avec souvent une statue représentant un Poilu, des ornements en couronne de feuilles de chêne ou branche de chêne, couronne de feuilles de laurier symbolisant les vertus militaires, la croix de guerre 1914/1918, le coq gaulois ou le casque du poilu.

Les noms des soldats, tués à l’ennemi ou disparus, sont gravés dans la pierre ou dans le marbre pour des faits de guerre. N’oublions pas que suite aux bombardements, au terrorisme, au génocide, apparaissent aussi des monuments commémorant des victimes civiles. Aussi dans certains endroits, au lieu d’ériger un monument, les autorités laissent des ruines servir de mémorial (comme à Oradour-sur-Glane).

Les chevaux ont toujours été associés à la folie meurtrière des hommes. Malgré tout, aucun monument aux chevaux emportés par la guerre n’a été élevé sur les places de nos villages, sauf à Chippily (62) (financé par les Anglais), à Evreux (27) et à Paris (monument à la gloire des soldats du corps expéditionnaire russe qui combattit aux côtés de la France).

Le monument aux morts de Louvigné-du-Désert (35) sera centenaire en 2021. Une cérémonie aura lieu pour la circonstance le 25 septembre 2021, en l’honneur des soldats qui ont perdu leur vie dans la guerre, mais aussi ceux qui ont combattu l’ennemi et qui ont pu revenir au village comme Amédée Chataignère, blessé deux fois durant la Grande Guerre, chevalier de la Légion d’honneur, médaillé militaire, cité quatre fois à l’ordre du Régiment, décoré de la Croix de guerre 14/18 avec 4 étoiles de bronze.

Propos liés à l’image de l’UNPRG par Jean-Claude Chataignère, major honoraire, retraité du Régiment de cavalerie de la Garde Républicaine, président de l’Union Nationale des Combattants à Louvigné-du-Désert, porte-drapeau de l’UNPRG, secteur de Fougères