Eloge funèbre prononcé lors des obsèques de M. Joseph SIMONNET

né le 29 février 1928 BRESSUIRE (79) adhérent n° 1356, ancien gendarme décédé à Fleurance (32) le 29 janvier 2022,
Obsèques ont eu lieu à Fleurance le vendredi 04 février 2022, à 10 heures, en l’église de FLEURANCE 32.
Michel HIGOA

C’est avec une émotion certaine, empreint d’un profond respect et d’une grande humilité, que je m’adresse à vous en qualité de président de l’union départementale des personnels et retraités de la gendarmerie du Gers, dont Joseph était un fidèle adhérent.

Je salue les présidents des associations d’anciens combattants, médaillés militaires, des retraités de la gendarmerie, avec leur délégation et porte drapeau, ainsi que les représentants de la brigade de gendarmerie. Vous témoignez ainsi combien compte et guide l’héritage que chacun reçoit de ses ainés. 

Nous devons excuser nos camarades retenus par la maladie, empêchés par les conditions sanitaires ou des impératifs personnels.

La vie ou plutôt les vies de Joseph SIMONNET, rythmées par des grands bonheurs mais également de grandes tragédies, méritent assurément beaucoup de bienveillance et de reconnaissance de notre part. Et la présence si nombreuse de ses amis, de ses camarades, de ses relations qu’il a su établir au cours des nombreuses étapes et activités dans le domaine militaire, social, religieux et associatif atteste de son engagement pour les autres et de son empathie. En l’accompagnant dans son dernier voyage, lui qui avait soif d’aventures et de changements, vous défilez dans le recueillement vos belles pensées et vos plus marquants souvenirs.

Hier j’ai rencontré Jean Luc pour mieux comprendre ce que fut la carrière de son père. J’ai ressenti beaucoup de fierté de sa part à l’évocation des étapes de sa vie, un voyageur, curieux, avide de changements, de découvertes, de défis et qui lui a transmis ce goût du voyage.

Merci de me faire l’honneur d’évoquer son glorieux passé, parfois dans des circonstances qui ont marqué l’histoire et je vous en remercie.

Joseph est né le 19 février 1928 à Bressuire. Il aurait eu 94 dans quelques jours.

Après avoir effectué le service militaire à l’arsenal de Toulon en 1950, Joseph intègre la gendarmerie à l’école des sous-officiers de Châtellerault. Affecté à la brigade de Duras dans le 47, il part en 1951 « garde mobile » en Algérie, dans un conflit que l’on pensait être du maintien de l’ordre, du moins dans les premiers temps. Lors des accords d’Evian en 1962 et la fin de la guerre, il poursuit dans la prévôté, unité de gendarmerie chargé de la police militaire jusqu’à 1964.

Il connaîtra les essais atomiques dans le Sahara et la base sous-marine sous la montagne de Santa Cruz dans la baie d’ORAN mais surtout rencontra Paulette qu’il épousa le 27 septembre 1952. De cette union naquit à Bone, 1 an plus tard, leur fils Jean Luc.

La médaille militaire, décoration prestigieuse dépourvue de grade, brevet de noblesse des soldats, suprême récompense lui est concédée après 13 ans de service ; ce qui démontre la qualité de ses états de service.

De retour en métropole à Aubervilliers, il choisit de servir dans la gendarmerie des transports aériens à ORLY, LE BOURGET et AJACCIO pendant 6 ans, des années d’adolescent heureux pour son fils. Il terminera sa carrière militaire à Marignane. Fort de ses campagnes et ses annuités, il prend sa retraite en mars 1974, à l’âge de 46 ans (ça laisse rêveur).

Je cite le colonel, commandant les transports aériens « a mérité un témoignage authentique de l’estime et de la satisfaction de ses chefs, pour la conduite régulière, la bonne manière de servir, le zèle et le dévouement par lesquels il s’est fait remarquer pendant le temps où il a été employé sous leurs yeux ».

Aussitôt, il démarre une nouvelle activité de gardien d’immeuble à AIX EN PROVENCE.

Début des années 1980, l’opportunité d’acquérir un terrain familial à Rousseau Pallard dans le 47 le conduit à construire une maison, puis a emménagé sur Marmande. Malheureusement, son épouse décède à Marmande le 07 mars 1986, bien trop tôt, à l’âge de 55 ans.

Le 08 avril 1988, il se remarie à Fleurance avec Jacqueline, elle-même veuve.

De 1989 à 2005, il est responsable de l’antenne locale du secours catholique, est élu au conseil d’administration du CCAS DE 1989 à 2017. Croyant et pratiquant convaincu, avec son épouse, ils visiteront les malades dans les hôpitaux, apportant dans ses attributions bénévoles, un lien social et humain aux personnes en souffrance.

Mais un nouveau malheur survient avec le décès de Jacqueline en septembre 2019.

Titulaire de la croix du combattant, du titre de reconnaissance de la nation et de la médaille d’or de la gendarmerie, il s’investira également dans la 1663éme section des médaillés militaires de la Lomagne, l’association patriotique Le combattant du Gers.

Joseph, tes grandes qualités humaines et ton altruisme ont guidé ton action dans le domaine social et associatif.

Aujourd’hui, ton fils et tes amis sont orphelins du personnage que tu étais. Un monsieur au grand cœur qui laisse un grand vide. Il y a quelque chose plus fort que la mort disait Jean d’Ormesson, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants.

Par ta philosophie de vie tournée vers l’autre, par ce que tu as donné et répandu autour de toi avec tes épouses et ton fils, par ta conception de l’existence marquée par ta foi religieuse et ce besoin de se projeter, tu as réussi ta vie.

Il nous faut accepter ta mort et te laisser partir, rejoindre tes deux épouses.

Repose en paix, auprès de Sainte Geneviève, notre Patronne, d’où tu nous écoutes avec affection.

 


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