REVER DE NE JAMAIS VOIR LA VIOLENCE OU DE LA COTOYER

Sans parler des catastrophiques violences météorologiques et terrestres, pas un jour ne se passe sans qu’il soit possible de consulter la presse écrite, audio et télévisuelle sans voir ou entendre le mot “VIOLENCES”, sous toutes ses formes, physiques, sexuelles, psychologiques et verbales.
De part sa définition, émanant de l’organisation mondiale de la santé (OMS), comme l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces, à l’encontre des autres ou de soi-même, elle entraîne des traumatismes, des dommages corporels et/ou psychologiques, voire des décès.

Qu’elles soient sociales, politiques ou économiques, toutes les formes sont traumatisantes pour les victimes de tous âges et de toutes origines.
Violences urbaines avec les phénomènes de bandes dans les cités ou encore intrafamiliales par la promiscuité des lieux de résidence et “l’insupportabilité” de l’autre, faits généralement accompagnés d’alcool et de misère sociale ou bien encore à la campagne, entre voisins ou contre les élus ruraux pris à partie pour des raisons banales et futiles, mais aussi sur la route entre les automobilistes toujours sûrs de leur bon droit. Elle est partout, terrifiante, prégnante et s’aggrave de jour en jour.

Un organisme de presse écrite avait pour slogan “le poids des mots“ – ”le choc des photos”. Aujourd’hui, bon nombre d’utilisateurs de téléphones portables privilégient cette expression et diffusent via les réseaux sociaux des images de violences ou d’humiliations traumatisantes d’enfants ou d’adolescents, de faits divers devenus d’une banalité indécente. Mais où s’arrêtera ce plaisir de spectacle immoral ?
La gendarmerie n’échappe pas à ces violences. Que ce soient les trop nombreux suicides de nos camarades de tous âges, les violences intrafamiliales à régler ou à subir, les agressions à l’encontre de ses personnels, les refus d’obtempérer qui explosent… la liste est trop longue et malheureusement interminable.

Que ceux d’entre-vous en activité dans les années 70/90 se souviennent de la tenue qu’ils portaient à l’époque au quotidien et qu’ils prennent quelques instants pour la comparer aux tenues “robotisées” de nos personnels d’active d’aujourd’hui, que nous voyons trop peu à regrets, pris par cette “suractivité” traumatisante et déstabilisante, les obligeant à privilégier leur sécurité et celle de leurs proches à celle du citoyen “lambda” qu’ils se doivent pourtant de défendre au prix de leur vie.

Certes la génération actuelle n’a pas connu les conflits armés des années 50/60 et encore moins les précédents, en dehors de leurs livres d’histoire, mais est-ce mieux de vivre au quotidien avec cette terrible contrainte physique ou morale, avec ces actes de terrorisme, avec ces usagers de la route capables de tuer pour un défaut de permis ou une ivresse ou encore d’être mis en cause systématiquement lorsqu’ils sont obligés d’user de la force pour faire tout simplement leur travail, faire respecter la loi ?

Cette réflexion n’amène aucune solution pertinente mais oblige à remettre en cause les moyens de communication actuels, leurs règles d’utilisation et de diffusion, l’éducation des enfants confrontés dès le plus jeune âge à cet individualisme, à la violence des jeux, celles des films télévisuels, le respect de l’autre, de la loi, de la remise en question de l’autorité dans un état de droit, de nos structures démocratiques, ces dernières n’étant d’ailleurs pas toujours des exemples, si l’on en juge la violence des échanges verbaux récents entre candidats à des postes importants, des excès de langage, de l’impolitesse, etc, etc….

Des solutions existent pourtant puisque la gendarmerie a formé des négociateurs pour tempérer la violence d’individus qui sont prêts à tout, jusqu’à tuer. Il faut faire prendre conscience que “la violence engendre la violence” comme le disait le dramaturge grec Eschyle et toujours se remettre en question pour savoir si d’autres solutions n’existent pas, la communication et l’échange en sont des exemples concrets. Le romancier russe Léon Tolstoï disait dans guerre et paix, “la vérité doit s’imposer sans violence” et notre fabuliste axonais Jean de La Fontaine, conta dans Phébus et Borée, “plus fait douceur que violence” ! Inspirons nous-en, en méditant sur ce sujet plus que jamais d’actualité.

Patrice Van Lancker
Président UNPRG-UD 02


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