Attention danger
Le conflit russo-ukrainien nous ramène aux heures noires des confrontations européennes et mondiales. Qui pouvait s’attendre à une invasion de l’Ukraine après tant d’années de négociations avec le président Russe ? La « naïveté » des pays occidentaux se révèle au grand jour. On n’est jamais véritablement en paix sans la volonté permanente d’assurer des rapports de force équilibrés face aux grandes nations armées jusqu’aux dents.
L’Europe, considérée comme un havre de paix, se réveille avec à ses portes une possibilité de conflit majeur sans avoir les moyens militaires mais surtout sans politique concertée de défense à la hauteur de l’enjeu stratégique. Trop longtemps nos démocraties ont cru dans les valeurs du libre échange pour considérer que l’économie mondialisée éviterait tous les conflits. Ce n’est pas le cas.
Il est urgent de prendre le dossier défense européenne à bras le corps et ne pas toujours compter sur les Etats-Unis pour nous protéger.
En fait, nous connaissons tous l’approche de nos gouvernants depuis plusieurs décennies à négliger les moyens à mettre en œuvre en matière de sécurité, qu’elle soit intérieure ou extérieure. Pour des raisons d’économie, ou pour pallier aux déficits successifs de la France, tous les gouvernements ont taillé sur les budgets défense, voire de sécurité. La fameuse variable d’ajustement des budgets. On connait en gendarmerie. Les armées ont été fortement impactées par les baisses d’effectifs depuis le début du siècle passant de 320 000 personnels à moins de 280 000 en 2019, sans compter les effets de l’arrêt de la conscription en 1997 et l’absence de formation militaire des jeunes générations (moins 100 000 hommes pour l’armée de terre).
Pour avoir été membre du conseil supérieur de la fonction militaire dans les années 2010/2016, j’ai pu y constater les coupes sombres drastiques sur le budget de la défense. La chose militaire était secondaire devant les déficits chroniques de notre Pays.
L’effet des baisses successives des budgets a aussi eu un impact majeur sur les moyens matériels des armées avec des équipements souvent obsolètes. Les interventions de la France dans les conflits régionaux l’ont malheureusement montré.
Aujourd’hui, malgré les déclarations qui se veulent rassurantes, les Pays occidentaux se réveillent avec la gueule de bois devant les menaces concrètes à nos portes.
Pour ce qui concerne la gendarmerie, même si un effort budgétaire est fait depuis quelques années après une diminution des effectifs à compter de 2009, ils ne mettent pas notre arme dans une configuration opérationnelle adaptée aux menaces futures. N’oublions pas que la gendarmerie a une mission forte en matière de défense du territoire, au moins dans les premiers temps de la crise.
Nous sommes dans une situation telle que les paradigmes sur la défense changent très vite. Les armées et la gendarmerie doivent monter en puissance rapidement. Les lois de programmation respectives sur la défense et la sécurité doivent être révisées pour faire face aux menaces qui s’annoncent. La France et l’Europe ne peuvent plus attendre pour coordonner moyens et stratégie.
L’UNPRG, parmi toutes les associations militaires, se doit d’exprimer ses inquiétudes sur les problèmes de sécurité. En activité ou en retraite nos adhérents ont épousé une carrière militaire qui les oblige plus que d’autres en matière de défense de notre Pays.
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