La Gendarmerie fête sa centenaire – UD 49
Alors que le reine Élisabeth II, 96 ans, dans le faste, fêtait son jubilé de platine, avec 70 ans de règne et une longévité exceptionnelle pour un souverain britannique mais avec une santé de plus en plus dégradée, notre amie Marcelle Devaux, adhérente fidèle de l’union départementale de Maine et Loire, dans sa petite commune déléguée de Jarzé Village, à une trentaine de kilomètres d’Angers (49), quant à elle, soufflait en très bonne forme ses cent bougies dimanche 29 mai 2022, le jour de la fête des mères, en toute lucidité, simplicité, entourée de ses enfants, petits et arrières petits enfants et des très proches amis, dans la joie et l’amour.
Il y a cent ans naissait dans le département des deux sèvres, Marcelle Pasquiet, installée maintenant à la Maison de retraite de Jarzé Village, où vous l’aurez deviné « il fait bon vivre », petite commune française avec ses monuments classés, tel Le château l’église du 12e siècle, la chapelle de Montplacé du 17e siècle, le manoir de la Roche Thibault du 17e siècle …
Notre amie a partagé la vie de Raphaël Devaux, gendarme, qui s’est éteint en 2003. Et c’est donc en ce dimanche ensoleillé, pour débuter dès 11 heures pile, dans le grand salon mis à disposition par la direction de la maison de retraite, que les enfants, petits et arrières petits enfants, accompagnés d’amis fidèles et de Mme la Maire de Jarzé, Élisabeth Marquet, avaient préparé cette cérémonie strictement privée et ce, dans le plus grand secret. Même la coiffeuse avait été mise dans la confidence. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, bien installée dans son fauteuil roulant poussé par son fils Jean Raphaël, très coquette, joliment habillée, un brin maquillée, la centenaire aux cheveux blancs magnifiques et bien coiffés, fit son apparition. Elle s’était même permise de prendre « notre » quart d’heure angevin. « Le retard est la qualité des artistes » disait ce bon vieux André Maurois. Oui, Marcelle ce petit bout de femme, du haut de ses cent printemps, par son élégance, sa prestance, sa gentillesse et simplicité, sa douceur et disponibilité dont elle a fait preuve tout au long de sa vie, force l’admiration.
La Lieutenante Colonelle Laurence Dalphinet, commandant la compagnie de gendarmerie d’Angers, l’adjudant Chef Pascal Lafontaine commandant la brigade de proximité de Seiches sur le Loir et représentant les personnels de la Cob de DurTal, avaient fait le déplacement pour féliciter Marcelle. La pétillante centenaire s’est entretenue longuement avec les invités, levant le verre à l’amitié. L’esprit vif était toujours là, le discours plaisant et précis. Nous avons écouté religieusement cette belle centenaire.
Et Marcelle a découvert ses nombreux présents dont des compositions florales, fleurs vivaces, fleurissement pour les mois à venir, tout un assortiment de produits de beauté et son coffret, des douceurs angevines, confiseries, spécialités locales, de jolis foulards remis par Thierry Lesain au nom de l’UNPRG UD49, mais aussi de la CNG mutuelle d’accompagnement social de la Gendarmerie et de la Fondation Maison de la Gendarmerie dont Marcelle est également adhérente. Le poids des ans est là certes, l’immobilisant partiellement dans son fauteuil, les doigts ne sont plus agiles, l’oreille quelque peu paresseuse, qu’importe, Marcelle, telle une petite fille au pied du sapin de Noël, avait hâte de déballer ses cadeaux. La médaille de l’UNPRG gravée à ses nom et prénom lui a été offerte également. D’ailleurs Marcelle a soupesé longuement cette médaille en bronze. A quoi pensait t ‘elle ? A qui pensait elle ? « Elle sera bien sur ma commode… »
Puis avec précaution et … sans lunette, Marcelle a lu consciencieusement le petit mot de félicitations que je lui avais préparé.
« Merci, merci à vous tous » répétait, confuse, Marcelle et d’ajouter tout discrètement « Il y en a un qui aurait voulu être là… ».
Une vie mouvementée et bien remplie
À 100 ans, Marcelle Devaux a trouvé le secret du bonheur. C’est en aînée lucide et fière qu’elle se remémore les détails d’une vie comblée, et assurément bien remplie.
Pendant la deuxième guerre mondiale, elle suit ses études de sage femme et en 1944 débute à Durtal. C’est à bicyclette que Marcelle, sous l’occupation allemande, au péril de sa vie, apportera son aide pour les accouchements à domicile et dans les fermes environnantes. Elle y fera d’ailleurs connaissance du jeune et beau Raphaël Devaux, jeune Gendarme.
En 1946 , ils s’unissent pour le meilleur : 3 enfants viendront égayer le foyer, Marie Christine le 03 décembre 1947, Dominique le 20 septembre 1950, Jean Raphaël le 30 juillet 1956 mais aussi pour affronter plusieurs bouleversements.
Alors que Raphaël est appelé en Indochine de 1951 à 1955, Marcelle rejoindra la maternité de Laval (53). Elle cessera ensuite sa profession pour suivre Raphaël dans les nombreux déménagements imposés par son engagement et fonction dans l’Arme. Ce sera Rosay en brie (77), puis Annot (04), et Aups (83) de 1956 à 1962
Le jeune couple sera affecté également à Dakar ou Raphaël est nommé instructeur, Marcelle reprendra ses activités professionnelles qu’elle adore à la maternité de l’hôpital principal . Plus de 3000 accouchements sont à son actif.
Puis ce sera encore un nouveau dépaysement de 1963 à 1966, avec arrêt de l’activité professionnelle de Marcelle, en vue de rejoindre les îles Hébrides, l’actuel Vanuatu.
De retour en métropole, Marcelle reprendra son métier à Doué la Fontaine pour finir sa carrière à Baugé en mai 1987.
Veuve le 14 octobre 2003, elle réside jusqu’en novembre 2019 à Courcelles commune déléguée de Durtal.
Depuis Marcelle coule des jours heureux à la maison de retraite St Joseph à Jarzé Village, bien entourée par les siens qui lui rendent visite fréquemment, bien entourée par ses amies. Et c’est d’ailleurs, Marcelle elle même, qui a pris la décision de rejoindre une Maison de retraite et qui a choisi celle de Jarze Villages.
Madame la Maire est en d’ailleurs ravie, elle qui a bénéficié de l’aide de Marcelle pour la venue au monde de l’un de ses enfants.
Oui Marcelle est unanimement connue et reconnue dans la région, elle qui a été dame d’entraide à l’amicale des Médaillés Militaires, s’occupant tout particulièrement de la tombola aux deux repas et l’assemblée générale, elle « qui faisait un excellent taboulé », elle qui a su transmettre ses valeurs à ses enfants. D’ailleurs, jean Raphaël héritera du prénom de son papa et partagera les mêmes idéaux. Sportif accompli, imprégné du sens de l’honneur, la maîtrise de la force et le sens de la mission, il rejoindra les fusiliers marin commando de 1972 à 1978 en passant 18 mois à Mururoa. Puis il accédera aux hautes fonctions dans l’administration pénitentiaire. Des 1979 il est affecté comme directeur adjoint et chef d’établissement à Cayenne de août 1989 à fin 1991. Il dirige ensuite plusieurs établissements. De 1992 à 1997, il est responsable d’un quartier de haute sécurité à Chaumont (52), directeur adjoint à Carcassonne de 1997 à 2000, directeur à Guéret (23) de 2000 à fin 2003 puis directeur du Centre de Saint Pierre et Miquelon de juillet 2009 à juillet 2011, date à laquelle il fait valoir ses droits à la retraite avec le rang de commandant fonctionnel.
L’heure de midi sonnait pourtant et il nous fallait déjà prendre congés. Il faut dire que ce dimanche s’annonçait être une très longue journée en petit comité privé : la petite famille s’apprêtait à accompagner notre jeune centenaire pour un déjeuner surprise et partager ensuite le fameux gâteau d’anniversaire. C’est que Marcelle, bon œil, « a un bon coup de fourchette ».
C’était une belle journée, un bel anniversaire, une belle fête des mamans,
C’est une belle famille,
Notre amie et fidèle adhérente est simplement magnifique.
« God save Marcelle ». Prenez surtout bien soin de vous.
Restons humbles et prenons exemple.
M. LESAIN Thierry
Président UD 49
Laisser un commentaire