Violences contre les forces de l’ordre – UD 56

Je vous communique l’interpellation du ministre de l’Intérieur le 3 mai par la sénatrice du Morbihan Muriel Jourda, à laquelle j’ai adressé le 25 avril le courrier ci-après ainsi qu’aux parlementaires du Morbihan:

 

Madame la Sénatrice

Tout le monde a vu les images de folie sur le site de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres et chacun y va de ses commentaires. La majorité des français s’est indignée des violences extrêmes portées aux gendarmes mobiles dépêchés sur place. D’autres, très minoritaires, anarchistes et anti-flics continuent à prôner cette violence au nom d’un éco terrorisme assumé.

Le niveau de violences terrible  engendré par des hordes sauvages et armées, a abouti à un nombre de blessés exceptionnel chez les gendarmes mobiles. Et on continue (les autorités et le gouvernement)  à égrener des chiffres invraisemblables  (plusieurs centaines  de blessés chez les forces de l’ordre) sans rien faire pour éviter ces situations scandaleuses. L’autorité de l’Etat est bafouée, les français sont sidérés par cette impuissance.

On ne peut plus tolérer une telle hécatombe pour nos jeunes camarades pourtant tellement résilients et disciplinés. Le service et le métier de GM n’est plus supportable en l’état. D’aucuns parlent de « chaire à canon », ce dont on n’est pas loin.

Alors, il faut d’urgence que l’Etat prenne cette situation au sérieux faute de voir nos forces de sécurité décimées voire démoralisées. Seules  des décisions fortes sur le plan juridique (régime des manifestations, sanctions fortes pour les participants) et sur le plan technique du maintien de l’ordre (Emploi de la force, moyens d’intervention adaptés) pourront arrêter cette spirale d’agressions.

En clair, il faut davantage contrôler et sanctionner ceux qui sont connus comme fauteurs de troubles professionnels et équiper les unités mobiles de moyens pour éviter le contact entre les forces et les manifestants. L’adage « force doit rester à la loi » est plus que jamais d’actualité.

Les lois successives : Anti casseurs de  1970, sécurité et liberté  en 1982 puis celle du 10 avril 2019, ont tenté d’apporter une réponse administrative et pénale aux manifestations violentes sans vrai succès.  Jugée parfois attentatoire aux libertés, puis trop portée sur le droit de manifester,  notre Pays ne s’est pas encore donné une législation garantissant à la fois l’ordre public quand il est menacé et la liberté des personnes.  Le débat sur l’aspect liberticide ou laxiste de la loi en matière d’ordre public est toujours très passionné dans notre République.

Pourtant, la multiplication des manifestations et actions violentes ne va pas s’arrêter dans le climat actuel de contestation  générale. Se pose même la question de la capacité de l’Etat à assurer  l’ordre faute de  forces en nombre et adaptées à la situation.

L’UNPRG, formée d’une majorité d’anciens gendarmes et de membres en activité de la gendarmerie qui ont connu des situations de maintien de l’ordre très tendues, demande aux autorités  des décisions fortes et rapides afin d’éviter la persistance de  manifestations hors contrôle qui se multiplient.

L’heure est grave, nos gendarmes et policiers sont à bout. Comptant personnellement sur votre intervention et vous en remerciant par avance, veuillez recevoir Madame la Sénatrice, l’expression de toute ma considération.

Jean François Stephan

Président de l’union nationale des personnels et retraités de la gendarmerie du Morbihan. (Unprg ud 56)

https://videos.senat.fr/video.3446606_64524e9b3b9e6.seance-publique-du-3-mai-2023-apres-midi?timecode=5293000


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