Budget de l’Etat, coup de rabot,
Budget de l’Etat, coup de rabot.
Devant la baisse de la croissance prévue pour 2024, donc avec moins de rentrées fiscales, l’Etat vient d’annuler 10 milliards de dépenses publiques par décret du 21 février 2024. Cette décision, qui répond à une volonté d’équilibre du budget de la France, aura forcément un impact sur le fonctionnement des destinataires de ces moyens, dont la gendarmerie. Même si l’impact est pour cette année assez limité – 10 Mds sur 1600Mds de dépenses publiques prévues – l’annonce de la reconduite d’annulations en 2025 et 2026 laisse augurer une nouvelle politique de rigueur pour les budgets à venir.
Il n’est pas question de contester une politique sans doute nécessaire, mais il faut bien reconnaitre que certains ministères et administrations n’avaient pas besoin de ça compte tenu des priorités qu’ils représentent. La sécurité en est indéniablement une. Mais aussi la santé, l’éducation et bien d’autres. Quelques chiffres peuvent inquiéter : réduction de 20 millions d’euros pour la gendarmerie, 134 millions pour la police, 70 millions pour la santé, 692 millions pour l’enseignement scolaire, 904 pour l’enseignement supérieur, 327 millions pour la justice et bien sûr pour chaque ministère et administration à des niveaux variables.
Pour ce qui concerne la gendarmerie – qui avait une enveloppe en hausse de 500 millions, sur un budget total de 10,87 Mds en 2024 (+ 4,8%) – ce rabotage, même s’il est limité à 0,2% n’est pas un bon signe avec les charges qui s’annoncent cette année de jeux olympiques, mais aussi au début de la mise en place du plan 200 brigades de gendarmerie supplémentaires. On peut penser que les variables d’ajustement habituelles, comme les affaires immobilières, vont encore pâtir de la situation.
Par ailleurs, pour nous les retraités, la diminution des budgets santé laisse un goût amer après les annonces faites sur l’amélioration de notre système de santé après COVID. Une étude est en cours pour rogner six milliards d’euros, pour 2025, sur les affections de longue durée (ALD) prisent en compte à 100%. Le retrait de l’Etat dans une partie de la couverture santé, au détriment des complémentaires, ne manquera pas d’être supporté par des cotisations déjà en forte hausse. On ne peut, aussi, que s’inquiéter sur la future protection sociale complémentaire (PSC) qui va se mettre en place pour les fonctionnaires et retraités de la fonction publique. En effet, la prise en charge de 50% des cotisations des 5,8 millions de fonctionnaires en activité par l’Etat, dès 2025, va s’ajouter à un budget déjà mis à mal.
Au total, si les budgets à venir devaient confirmer les annulations de crédits, les lois de programmation en cours comme la Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur (LOPMI, janvier 2023), cela pourrait obérer, à terme, les capacités de la police et de la gendarmerie. Les économies sur la santé sont aussi à craindre dans le contexte du vieillissement de la population française.
L’UNPRG participe aux alertes sur ces sujets avec ses partenaires de la concertation et par ses correspondances vers les ministères concernés. Reste à savoir si, dans le concert des différentes composantes syndicales et associatives de la fonction publique, l’Etat voudra ou pourra prendre en compte les inquiétudes émises par chacun dans un contexte économique dégradé.
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