Une pensée pour nos héros
L’UNPRG a pour objet, entre autre, de « défendre les intérêts, la mémoire et l’honneur de tous les anciens combattants et victimes de guerre et de tous les morts pour la France » (extrait de nos statuts).
En ce mois de mars, après la célébration de nos morts et héros de la gendarmerie le 16 février, une pensée pour notre héros Arnaud BELTRAME, tué par un terroriste islamiste le 23 mars 2018 à Trèbes dans l’Aude, m’amène à repenser à l’engagement des gendarmes, mais aussi à tous ceux qui contribuent à la sécurité, en ces temps difficiles.
Le colonel BELTRAME est mort pour avoir voulu sauver une personne prise en otage. Il a donné sa vie en « échange » de celle d’une autre. Aussi, cet acte de bravoure ultime doit nous rappeler que notre métier militaire comporte le sacrifice suprême dans certaines situations opérationnelles.
Alors, il me semble bon de toujours prendre en considération ce point de l’engagement que nous avons accepté et que prennent nos cadets lorsqu’ils servent en gendarmerie ou veulent y servir.
Sur un plan plus général, en matière de défense et de sécurité, il faut toujours affirmer la valeur de cet engagement au regard de notre démocratie.
La question s’est posée ces dernières semaines quant à l’entrée de la France dans le conflit Russo /Ukrainien. Les médias et les français ont perçu pendant quelques jours la réalité de la guerre et de la mort au combat. Cette perspective d’entrer en guerre a ramené les débats théoriques de nos dirigeants et journalistes à une réalité effrayante. On ne veut plus mourir pour une guerre considérée comme lointaine, même pour une armée de métier. « Le confort tue le martyr » dans nos sociétés occidentales (1). Même si on peut comprendre le trouble que pose cette possibilité de mourir pour un autre Pays, la question du don de soi se pose face à une situation de guerre ou de violences ultimes, hors des réseaux sociaux et plateaux de télévision.
C’est pour cela que nous devons toujours rappeler l’engagement de tous ceux qui servent la sécurité et la défense de nos concitoyens et de notre Pays. Lorsque nous célébrons nos morts et blessés à chaque date anniversaire officielle nous pensons à leur sacrifice, certes, mais aussi à l’abnégation totale qu’ils ont montré face aux devoirs de leur charge. La mort en a fait des héros, même s’il y a aussi des héros vivants. Ils n’ont pas voulu mourir mais le devoir les a conduits à en prendre les risques.
Aussi, nous leur devons mémoire et honneur, même si notre société aseptisée et protégée socialement y voit trop souvent des manifestations désuètes pour anciens combattants.
Vaste débat que celui de la défense du Pays et de ses citoyens face à l’adversité. Si le peuple peut être légitime à refuser le risque lié aux affrontements nécessaires à cette défense, il doit au moins reconnaitre la force de l’engagement de ceux qui l’assurent.
C’est leur métier ! entend t’on. Il n’empêche que la Nation s’est faite aussi par les sacrifices de ses enfants, soldats professionnels ou non comme par tous ceux qui ont résisté à l’oppression.
A l’UNPRG nous n’oublions jamais, dans tous les départements, le devoir de mémoire pour tous les morts et héros de France, quels qu’ils soient. C’est tout à l’honneur de nos représentants et de leurs porte-drapeaux.
(1) Kamel DAOUD, Le Point, «Irez-vous mourir pour l’Ukraine française ?
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