Prospectives d’avenir pour l’UNPRG

A l’heure où je vais quitter mes fonctions de président de l’UNPRG, mon regard sur ce qu’elle est aujourd’hui me fait plutôt penser à son avenir. Le monde associatif change très vite, le bénévolat est en chute libre, l’engagement vers les autres par l’action associative se fait plus rare.   Aussi, il convient de réfléchir à ce qui pourrait évoluer pour nos associations, considérant les nouvelles données sociétales et structurelles liées au besoin de fraternité.

La première interrogation que l’on doit se poser est celle du bénévolat. En effet, on observe des difficultés pour trouver des bénévoles à la tête de nos unions départementales. Ce phénomène récurrent s’aggrave avec la nouvelle génération de retraités de la gendarmerie. Aussi, une action d’information sur l’intérêt de s’engager après une carrière dans la gendarmerie devra être menée vers les plus jeunes. Il s’agit en fait, pour eux, de se sociabiliser en sortant de la zone de confort que constitue la retraite. Diderot disait que « l’homme le plus heureux est celui qui fait le bonheur d’un plus grand nombre d’autres ». Pourtant, donner encore après des années d’un service public exigeant c’est peut-être trop demander à certains. Mais il s’agit en premier de perpétuer la solidarité d’arme entre actifs de la gendarmerie et retraités.  Plus prosaïquement, s’engager comme bénévole, que l’on soit issu d’une Institution comme la nôtre ou du milieu civil, permet d’élargir son réseau personnel par la rencontre de nouvelles personnes et d’agrandir son cercle d’amis, se sentir utile à la société en défendant une cause commune.

La deuxième interrogation réside dans l’attractivité d’une association comme la nôtre. Ce fut mon combat depuis plusieurs années. L’obtention de l’intérêt général en 2020 a placé l’UNPRG parmi les associations reconnues pour ses actions diverses vers ses adhérents. La montée en puissance de l’action sociale par la recherche de partenariats contributifs a participé, aussi, à la promotion de nos actions sociales.

Mais la société plus individualiste n’est pas propice au fédéralisme. Chacun y va de sa recherche du bonheur personnel, un certain narcissisme nous gagne peut-être encore plus lorsque l’on est en retraite. Pourtant l’étiquette gendarmerie devrait pousser à la solidarité avec un esprit « frères d’armes » fédérateur.  Il faut cependant constater que le coté matérialiste l’emporte sur ces considérations morales. On s’oriente plutôt vers des groupements d’intérêts individuels.

D’où une réponse des associations par la mise en exergue des actions de solidarité matérielles (Aides sociales, secours) mais aussi de nouvelles activités de convivialité (voyages ou distractions plus modernes). La création du « Club du Gendarme Avantage », sorte de comité d’entreprise, participe déjà à offrir des activités bénéficiant de prix très attractifs à notre communauté. Il faut l’amplifier.  Mais la mise en place de ces actions demandera des moyens financiers que ne possèdent pas les associations loi 1901 comme la nôtre. Les partenariats avec nos mutuelles historiques et les institutions sociales de la gendarmerie (Fondation maison de la Gendarmerie) y participent mais ne suffiront pas pour des aides et secours plus généralisés. Aussi, il sera nécessaire de continuer à rechercher des supports financiers conséquents.

Enfin, nous devrons prendre en compte de manière plus forte les attentes des personnels de la gendarmerie qui doivent percevoir l’Union Nationale des Personnels et Retraités de la gendarmerie comme le soutien extérieur qu’ils n’ont pas toujours au sein de l’Institution. Cela passe par des prises de position fermes vers les autorités en charge de la gendarmerie.

Au total, seule une attractivité en hausse permettra de faire venir vers nous les nouvelles générations. Cela passe par des offres concrètes, la solidarité d’arme ne suffira plus. Nous avons commencé à le faire depuis plusieurs années, le train est sur les rails. Il reste à toujours se fixer les objectifs découlant de l’état de notre association.

L’UNPRG, première association de la gendarmerie, se porte bien. Elle ne doit pas pour autant ignorer les changements de notre société. Je lui souhaite bon vent et l’assure de toute ma confiance.