Remise de plaquettes d’honneur à la promotion 69 / 24 – UD 19
Gendarme MEYERE
Le mercredi 28 mai 2025, la promotion 63/24 d’élèves gendarmes de la 7ème compagnie de l’école de gendarmerie de Tulle effectuait sa sortie de fin d’instruction, compagnie commandée par la Capitaine Claire Tauvel.
Biographie du parrain :
Né le 24 avril 1910 à Peipin, dans les Basses-Alpes, Marius Louis Méyère précède l’appel sous les drapeaux et s’engage le 2 novembre 1928, à 18 ans, au 521e régiment de chars de combat affecté à Bizerte, en Tunisie. Il est muté en mai 1929 au 61e bataillon de chars de combat où il devient chasseur de première classe le 1er novembre. De retour en métropole le 17 septembre 1930, il passe dans la disponibilité le 22 novembre. Marius Méyère se réengage ensuite dans la gendarmerie.
Il est nommé élève gendarme à pied le 22 décembre 1931. À l’issue de son stage au Peloton mobile d’Alès, dans le Gard, il est titularisé gendarme à pied le 31 juillet 1932. Affecté à la 14e légion de gendarmerie, il devient sous-officier de carrière le 22 décembre 1933. Dès juin 1943, Marius Méyère met au service de la résistance ses fonctions à la brigade de Serres dans les Hautes-Alpes. Il passe à la légion de gendarmerie des Alpes le 1er octobre 1943. Il devient agent de liaison de la Section atterrissages parachutages (SAP) de la Région R2 des forces françaises de l’intérieur (FFI). Reconnu comme agent P2 du réseau Action régional, Marius Méyère travaille en permanence pour la résistance.
Il organise à ce titre la protection des terrains, la sécurité des routes, ainsi que le transport des missions parachutées, des personnels et du matériel. Il dirige également une section de mitrailleuses. Au fil des mois, il devient par ailleurs l’agent de liaison du chef départemental FFI des Hautes-Alpes Paul Héraud, dit commandant Dumont. Dans la matinée du mercredi 9 août 1944, il quitte Savournon afin de conduire à Gap un gendarme résistant. Sa mission remplie, Marius Méyère rencontre à la gendarmerie le Commandant Dumont qui doit se rendre à Savournon où sont réceptionnées les missions alliées parachutées. Pour éviter les barrages, les deux hommes empruntent des axes secondaires. Arrivés à Tallard, sur la route de Neffes, ils tombent sur un convoi de huit camions allemands arrêtés à cause d’une panne. Les Allemands intiment à la moto l’ordre de s’arrêter. Méyère et Dumont tirent les papiers de leur poche. Un soldat, parlant français et portant l’uniforme allemand, relève qu’il est anormal qu’un gendarme accompagne un civil et demande que celui-ci soit fouillé. Dumont réussit à s’enfuir sous les balles.
Le gendarme Méyère est abattu sur le champ par les Allemands. Paul Héraud le suit sur le chemin du sacrifice, abattu quelques centaines de mètres plus loin par des tireurs embusqués. L’ennemi ne connaîtra pas le contenu du message que le chef FFI transportait. Dumont a déchiré le papier puis l’a dispersé dans son dernier élan. Alors que les Allemands ordonnent l’inhumation des corps le soir même, sans cérémonie, le maire parvient à retarder l’enterrement au lendemain, à la nuit tombante. Le vendredi 11 juin 1945, un cortège funèbre, détourné de son itinéraire, défile, dans un hommage silencieux, devant la tombe des deux hommes. Par la suite, un employé de banque transmettra les débris du message aux maquisards de Laragne indiquant que « les amis attendus seront de passage samedi et descendront tous les papiers ».
Les deux martyrs, par leur sacrifice ultime, ont empêché les Allemands de s’inviter, après leur mort, à ce rendez-vous clandestin et de porter atteinte à résistance régionale. Les deux hommes ont emporté leur secret, volant aux Allemands tout espoir de porter un autre coup aux FFI. Le 20 août 1944, la ville de GAP est libérée de l’occupation nazie. Le 23 mai 1945, le Général de Gaulle, Président du gouvernement provisoire de la République Française, Chef des armées, cite à l’ordre du corps d’armée Marius Méyère, assimilé sous-lieutenant à la Direction générale des études et recherches, organe de renseignement de la France combattante : « Sous-officier de gendarmerie chef SAP remarquable de dévouement et de cran. Fut l’organisateur et le chef de protection des terrains, de la sécurité des routes, pour l’acheminement des missions parachutées. Volontaire pour les missions les plus délicates, a trouvé une mort glorieuse le 9 août 1944, au cours de l’une d’elles, qu’il accomplissait avec le chef Départemental adjoint. » Le gendarme Méyère est promu adjudant à titre posthume à compter du 1er août 1944.
Le 16 octobre 1945, le Général de Division Carpentier, Commandant la IXe Région Militaire, cite à l’ordre de la division l’Adjudant Marius Méyère : « Toujours volontaire pour les missions dangereuses, tantôt dans les équipes de parachutage, tantôt en effectuant des liaisons ou des transports de personnel ou de matériel parachuté. Le gendarme MEYERE a trouvé la mort à Tallard, le 9 août 1944. Alors qu’il transportait en mission le Chef Départemental F.F.I. dont il a partagé la fin glorieuse face à l’ennemi ». Marius Méyère est officiellement promu sous-lieutenant par décret du 12 février 1947. Reconnaissance ultime, la croix de sang de la Légion d’Honneur s’ajoute à la croix de guerre étoilée de vermeil et d’argent, symboles de ses deux citations. Il est fait Chevalier à titre posthume par décret du 21 juillet 1949.
Chaque année, depuis la Libération, la mémoire de Marius Méyère est honorée au Logis Neuf, entre Neffes et Tallard, autour de la croix de Lorraine de pierre blanche érigée en souvenir de son sacrifice ultime, où resteront à jamais gravés ces mots: « Ici ont exécuté leur dernière mission le commandant Dumont (Paul Héraud) et le gendarme Marius Méyère, Héros de la Résistance morts pour la France le 9 aout 1944.
Cette cérémonie était présidée par le Général d’Armées Samuel Dubuis, inspecteur général des armées gendarmerie de la gendarmerie nationale et le général de brigade Christophe Brochier commandant de l’école gendarmerie de tulle. Une délégation de 18 porte-drapeaux associatifs était présente.
Le président Jean Even a remis de la plaquette d’honneur de l’UNPRG, au président de cette promotion monsieur Lefepvre Wesley et au Major Desgranges Maximilien.
Monsieur Pierre-Jean Gras, représentant de l’association maison de la gendarmerie à l’école de gendarmerie de Tulle, a remis au major de la part de la maison de la gendarmerie un séjour d’une semaine pour deux personnes dans un établissement de cette institution.
L’UNPRG de la Corrèze souhaite un très bon début de carrière à tous ces jeunes gendarmes.
Jean Even
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