Sortie de la Promotion Ad / C DUMET – UD 19
Le 8 Juillet 2025, la 66ème promotion de l’école de la gendarmerie de Tulle, « Promotion Ad/C Dumet » effectuait sa sortie de formation.
Cette cérémonie présidée par le général de corps d’armée Laurent BITOUZET, commandant des écoles de la gendarmerie nationale, avec le général de brigade Christophe Brochier commandant de l’école. Les troupes placées sous les ordres du Colonel Fabrice Jauffred commandant en second cette unité en charge de la formation.
L’ordre du jour lu par le général de corps d’armées Laurent BITOUZET, commandant des écoles de la gendarmerie nationale.
Biographie du parrain de la promotion :
L’Adjudant-chef Pierre Lucien DUMET et né le 29 mars 1903 à Thauron, dans la Creuse, il s’engage dans la gendarmerie le 25 juin 1926. Après plusieurs affectations en Limousin, il prend en 1941 le commandement de la brigade de Dun-le-Palestel dans la Creuse. L’année suivante, en 1942, alors qu’il est muté à la tête de la brigade territoriale de Bellegarde-en-Marche dans le même département, il fait le choix de rejoindre les rangs de la Résistance, au sein des Forces françaises de l’Intérieur. Dans l’ombre et le danger, il met son uniforme au service de la liberté, unissant ainsi son devoir de gendarme à son devoir de patriote. Le 31 juillet 1944, l’ennemi, nourri par des renseignements précis, arrive à Bellegarde-en-Marche. Les troupes allemandes se dirigent sans hésitation vers la brigade de gendarmerie, située au cœur du village.
Les bureaux sont alors presque vides, à l’exception d’un jeune gendarme de permanence. L’Adjudant-chef DUMET, quant à lui, se trouve en intervention avec deux de ses camarades. Rapidement repérés par les soldats allemands, les trois gendarmes sont arrêtés. L’accusation portée contre eux est lourde de sens et révèle l’ampleur de leur engagement : ils sont soupçonnés d’avoir soutenu activement les maquisards, leur fournissant une logistique essentielle et des renseignements précieux. Le rapport d’arrestation allemand lui-même atteste de l’utilisation répétée de la motocyclette de la brigade au profit des forces de la FFI, preuve irréfutable de leur complicité dans la lutte pour la libération. Les cinq gendarmes de la brigade de Bellegarde-en-Marche sont déportés au camp de concentration de Dachau.
Là-bas, ils endurent de longs mois de détention, de souffrances physiques et morales insoutenables, découvrant l’horreur indicible vécue par des centaines de milliers de déportés. Pierre Lucien DUMET est déporté le 31 juillet 1944. Par miracle, mais aussi grâce à sa volonté et sa résilience, il est libéré et revient en gare de Guéret le 21 mai 1945, trois jours seulement après la libération du camp de Dachau. Mais ce retour est empreint d’une douleur immense : deux de ses camarades ne reviendront jamais. Ils ont donné leur vie pour la France, et leur sacrifice ne sera jamais oublié. Malgré les épreuves et les cicatrices invisibles, l’Adjudant-chef DUMET reprend son service actif, d’abord à la brigade territoriale de Dun-le-Palestel, puis à Guéret en 1952. Son parcours de vie est un exemple pour nous tous. Son courage et son engagement seront salués par de nombreuses distinctions honorifiques, témoignages de la reconnaissance de la Nation : la Médaille militaire en 1940, la Médaille de la Résistance française en 1946, et la distinction de Chevalier de la Légion d’honneur en 1948. Enfin, il est promu Officier de la Légion d’honneur en 1977.
L’Adjudant-chef Pierre Lucien DUMET nous a quittés à Guéret le 19 novembre 1997, à l’âge de 94 ans. Il laisse derrière lui le souvenir impérissable d’un homme qui, face à l’adversité, a choisi la voie de l’honneur et de la résistance. Son parcours nous rappelle avec force que la liberté est un combat permanent et que le courage d’hommes héroïques comme lui a façonné notre histoire. Que son souvenir demeure à jamais gravé dans nos mémoires.
Lors de cette cérémonie militaire une médaille de la Défense Nationale a été agrafée.
Définition de cette médaille : La médaille de la Défense nationale est une décoration militaire française. Elle a été créée par Charles Hernu, ministre de la défense et fils de gendarme, par un décret du 21 avril 1982.
Elle récompense les services particulièrement honorables rendus par les militaires d’active ou de réserve pour leur participation aux activités opérationnelles ou de préparation opérationnelle des armées et les interventions au profit des populations. La médaille de la défense nationale comporte trois échelons, or, argent et bronze, ainsi que des agrafes en fonction de l’unité du militaire.
Elle a été remise par le général de corps d’armée Laurent BITOUZET, commandant des écoles de la gendarmerie nationale :
« Élève-gendarme Julie BEHERETCHE, au nom du Ministre des Armées, nous vous décernons la médaille de bronze de la Défense nationale ».
Bonne carrière à tous ces jeunes militaires de la gendarmerie.
Even Jean UD19
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