Lettre à monsieur François BAYROU, premier Ministre

Bonjour à Toutes et à Tous,
chères adhérentes,
chers adhérents,
chères amies,
chers amis,

Bonjour et merci à toutes celles et ceux qui nous font l’honneur de visiter notre site, pour nous lire.

Vous trouverez ci-dessous le courrier que je viens d’adresser à Monsieur le Premier Ministre François Bayrou. Il pourra vous sembler un peu long, mais il me tenait à cœur d’aborder les points cruciaux qui concernent la population que représente notre belle association.

Si j’ai pris la liberté d’affirmer que les retraités sont prêts à participer à l’effort national par le biais de « l’Année Blanche », c’est parce que je considère qu’il s’agit là de la seule concession véritablement acceptable pour nous.

Selon l’évolution de ce vaste chantier, il est fort probable que d’ici quelques temps, je me remette au clavier.

Je vous l’accorde, pour un livre de chevet en vacances, il y a sans doute plus léger ! Mais l’actualité impose parfois ses priorités.

Bonne lecture à toutes et à tous,
Avec toute mon amitié,

Daniel

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Monsieur le Premier Ministre,

 Président national de l’Union Nationale des Personnels et Retraités de la Gendarmerie (UNPRG), j’ai pris connaissance, comme nombre de nos concitoyens, des grandes orientations du budget pour l’année 2026 que vous avez dévoilées ce mardi 15 juillet.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-moi de vous présenter brièvement l’association que j’ai l’honneur de présider. Régie par la loi du 1er juillet 1901 et reconnue d’intérêt général par rescrit fiscal émis par la Direction Départementale des Finances Publiques du Val-de-Marne, l’UNPRG rassemble aujourd’hui près de 30 000 adhérents, ce qui fait d’elle la première association militaire en France.

Notre organisation s’adresse à l’ensemble des personnels ayant servi ou servant en Gendarmerie, qu’ils soient militaires, civils, réservistes opérationnels ainsi qu’à leurs ayants droit (conjoints, veuves et orphelins). Elle est également ouverte, à titre de membre sympathisant, à toute personne partageant les valeurs que nous portons :

  • Défense des intérêts de nos ressortissants, actifs ou retraités, veuves et orphelins
  • Transmission des traditions de devoir, de probité et de prestige de la Gendarmerie Nationale
  • Hommage à la mémoire et à l’honneur des anciens combattants, victimes de guerre, et de ceux tombés pour la France

L’UNPRG siège au Conseil Supérieur de la Fonction Militaire (CSFM), au Conseil Permanent des Retraités Militaires (CPRM), et est membre actif du Pôle des Retraités de la Fonction Publique.

Comme vous l’aurez constaté, la moyenne d’âge de nos adhérents est relativement élevée. Il s’agit d’une population de seniors, attachée aux institutions et profondément respectueuse des fondements républicains. Pourtant, depuis quelque temps, ce respect se trouve ébranlé face au spectacle souvent qualifié de « grand guignolesque » que donne l’Assemblée nationale.

L’hémicycle, lieu emblématique du débat démocratique, censé incarner la dignité et l’écoute, semble aujourd’hui davantage refléter les tumultes d’une foire d’empoigne que la sérénité d’une discussion constructive. Cette situation suscite chez nos aînés une vive inquiétude quant à l’étude à venir du budget 2026, qu’ils craignent voir sombrer dans l’agitation plutôt que s’élever dans la raison.

Puisque, en conclusion de votre intervention, vous avez indiqué être ouvert au débat, tant politique que citoyen, je me permets, à ce titre, de vous faire part des inquiétudes et des interrogations exprimées par la population que je représente. 

La Dette Publique :

Dans leur très grande majorité, les adhérents de l’UNPRG sont lucides et parmi ceux qui le clament haut et fort : la dette publique atteint des proportions abyssales. Il n’est plus temps de regarder le compteur tourner passivement : il faut agir.

Agir, certes, mais pas en appauvrissant une tranche de la population qui a déjà largement contribué au redressement national : les retraités. Pourquoi eux ? Pourquoi toujours eux ? Car nos aînés en ont assez d’être pointés du doigt, assimilés à des privilégiés ou des nantis. Ce qu’ils possèdent, ils ne le doivent ni à la chance ni à des passe-droits, mais à une vie entière de labeur, souvent commencée dès leur plus jeune âge.

Il est malsain de dresser les générations les unes contre les autres. Nous assistons à une dérive inquiétante où certains jeunes, entrant à peine dans la vie active, s’indignent de ne pas disposer immédiatement du patrimoine de leurs aînés, sans considérer les décennies d’efforts et de sacrifices qu’il a fallu pour le constituer.

Nombreux sont nos adhérents qui n’ont jamais connu les longues périodes d’inactivité subie ou choisie. Ils ont travaillé sans relâche, et ils continuent aujourd’hui à s’investir bénévolement dans le tissu associatif, généralement à leurs propres frais. Ils soutiennent financièrement leurs enfants, petits-enfants, et même arrière-petits-enfants. Et depuis toujours, comme leurs camarades du Pôle des retraités de la Fonction Publique, ils s’acquittent de leurs devoirs : impôt sur le revenu, RDS, CSG, TVA… Trop c’est trop, et aujourd’hui, ils disent clairement : Stop.

Il serait profondément regrettable que l’article L1 du Code des pensions civiles et militaires ne soit qu’une illusion. Cet article stipule que la pension est une allocation pécuniaire personnelle et viagère, accordée aux fonctionnaires civils et militaires, en rémunération des services qu’ils ont accomplis jusqu’à la cessation régulière de leurs fonctions. Elle doit garantir, en fin de carrière, des conditions matérielles d’existence en rapport avec la dignité de leur fonction.

Ne perdez pas de vue, Monsieur le Premier Ministre, que les retraités que nous représentons ne réclament pas des privilèges, mais le respect dû à leur engagement, leur contribution et leur rôle toujours actif dans le tissu national.

Sans vouloir paraître désagréable, permettez-moi d’exprimer une conviction largement partagée par les adhérents que je représente : ce n’est ni aux retraités, ni aux travailleurs de porter seuls le fardeau d’une dette publique dont ils ne sont pas les instigateurs. Il revient à l’État de faire preuve de responsabilité en mettant un terme à des politiques souvent dispendieuses et en hiérarchisant intelligemment les véritables urgences et nécessités du pays.

Il ne suffit plus d’envisager des réformes de bon sens, il faut les imposer. En particulier, l’abolition de certains privilèges coûteux, incompris et mal acceptés par nos concitoyens qui doit être actée, non esquissée. Il serait également temps de faire de la lutte contre les fraudes, sociales comme fiscales, non pas un simple engagement politique, mais une priorité nationale, comme vous l’avez vous-même évoqué.

Ce n’est qu’en agissant avec équité, rigueur et lucidité que vous pourrez restaurer la confiance et faire face aux défis qui attendent notre pays. 

Maîtrise des dépenses sociales et de santé publique :

Les retraités représentent incontestablement la population la plus sensible à l’exigence d’une gestion rigoureuse des dépenses sociales.

Toutefois, cette maîtrise indispensable ne saurait se faire au détriment de la qualité des soins. En la matière, comme évoqué précédemment, la lutte contre les fraudes et les abus doit être placée en tête des priorités. Mais attention à ne pas cibler à tort : les dérives ne sont pas systématiquement imputables aux patients.

Il ne faut pas oublier que les arrêts de travail et les demandes d’affection de longue durée (ALD) sont rédigés par les médecins généralistes, tout comme la prescription des antibiotiques. Les professionnels de santé eux-mêmes ne sont pas exempts de tout reproche. Il serait temps, par ailleurs, d’en finir avec l’influence persistante du « lobby pharmaceutique », dont le poids sur les finances publiques est colossal, et souvent opaque pour nos concitoyens.

À titre d’exemple concret : un patient traité simultanément pour le diabète, l’hypertension et la cholestérolémie recevait auparavant ses médicaments pour une période de trois mois. Aujourd’hui, il ne les reçoit que mensuellement. Résultat : pour une même ordonnance, le pharmacien peut percevoir trois fois des honoraires distincts liés à la dispensation remboursable, à l’âge du patient, à des spécificités médicales, voire des honoraires pour ordonnance complexe.

Ce type de pratiques soulève des questions légitimes et alimente le sentiment d’injustice ressenti par une partie croissante de la population, déjà fragilisée par des efforts financiers constants et répétés. Il devient donc urgent de réexaminer ces mécanismes, avec impartialité et lucidité, pour préserver à la fois l’équilibre budgétaire et l’accès équitable aux soins.

Il est indéniable que, sur le plan social, la diminution ou le non-remboursement de certains médicaments constitue une réponse de facilité, mais ô combien antisociale. Chaque fois qu’un gouvernement a opté pour cette voie, ce sont les retraités qui ont vu leur pouvoir d’achat fragilisé, parfois sévèrement.

Les dépenses ainsi engendrées, lorsqu’elles ne sont pas directement assumées par les patients, sont transférées aux mutuelles. Ces dernières, pour compenser, augmentent mécaniquement leurs cotisations. Et c’est à nouveau la population retraitée qui en pâtit.

Il ne faut pas perdre de vue que la majorité de nos aînés ne bénéficient pas de la Prestation Sociale Complémentaire (PSC). Pour eux, le coût des mutuelles représente une charge financière conséquente, pesant lourdement sur un budget déjà contraint. Il est donc essentiel, dans toute réforme portant sur l’accès aux soins ou le remboursement des traitements, de prendre en compte cette réalité sociale incontournable.

Si le gouvernement cherche à réaliser des économies dans le domaine social, il serait judicieux de se pencher sur le cas particulier des cures thermales. Ces soins, prescrits par les médecins généralistes, bénéficient à de nombreux Français, notamment à une frange importante de la population retraitée. Leurs effets thérapeutiques sont reconnus et, dans bien des cas, médicalement justifiés.

Cependant, force est de constater qu’un certain nombre de dérives persistent. Les prescriptions de cures dites « de complaisance » interrogent sur la pertinence et le contrôle des dépenses associées. Ces abus, bien qu’ils ne doivent en aucun cas remettre en question la légitimité des cures véritablement justifiées, pèsent sur le budget de la Sécurité sociale.

Une politique de régulation plus rigoureuse, fondée sur des critères médicaux clairs et contrôlables, permettrait non seulement de préserver l’accès aux soins pour ceux qui en ont réellement besoin, mais aussi de limiter les dérives coûteuses. C’est dans cet esprit qu’une réflexion doit être engagée, avec discernement et transparence. 

Année blanche :

Dans le contexte international actuel, marqué par le spectre d’une guerre potentielle en Europe et peut-être même sur notre propre territoire, ainsi que par l’urgence d’endiguer une insécurité croissante qui mine les fondements de notre société, il est devenu impératif de consentir un effort budgétaire conséquent.

Et cela, en dépit d’une dette publique colossale.

Cet effort doit porter simultanément sur la Loi de programmation militaire, garante de notre souveraineté et de notre capacité à défendre nos intérêts, et sur les dispositifs de sécurité intérieure, piliers du quotidien de nos concitoyens face aux violences, aux atteintes à l’ordre public et à la montée préoccupante des incivilités.

La Gendarmerie au cœur du dispositif :

La sécurité ne se décrète pas, elle se construit et cela passe par des moyens budgétaires à la hauteur de nos ambitions. Le budget 2026 doit refléter un engagement clair et tangible en faveur de la Gendarmerie nationale, avec notamment :

  • Le respect strict de la Loi de programmation militaire 2024-2030, dont le contenu ne saurait être revu à la baisse sans compromettre l’efficacité de nos forces de sécurité.
  • La concrétisation des orientations du Beauvau de la sécurité, trop souvent reléguées au second plan dans les arbitrages budgétaires.

Il est particulièrement urgent :

  • D’investir dans la rénovation des casernements, dont l’état, parfois indigne, porte atteinte au moral des personnels et à l’attractivité du métier.
  • D’améliorer les conditions de travail des gendarmes : amplitudes horaires excessives, lourdeurs administratives, exposition constante au stress et au danger doivent être reconnus et accompagnés.
  • De doter les réservistes citoyens ou opérationnels de moyens adaptés, pour qu’ils puissent remplir leur mission avec efficacité et engagement.

La sécurité des Français ne peut reposer durablement sur des personnels usés, sous-équipés et insuffisamment soutenus. C’est une exigence de justice et de respect à l’égard de celles et ceux qui consacrent leur vie à la protection de la République.

L’effort national et le rôle des retraités :

Face à ces menaces directes ou latentes, il ne s’agit plus d’hésiter, mais de choisir la responsabilité et la cohérence budgétaire pleinement assumée au service de la protection des Français.

Dans cet esprit, les retraités se déclarent prêts à contribuer à l’effort national en acceptant, avec responsabilité, le gel temporaire de leurs pensions. Il convient toutefois de souligner que cette « Année blanche » aura un impact réel sur un pouvoir d’achat déjà fragilisé, accentuant les difficultés rencontrées par une population souvent confrontée à des choix budgétaires contraints. 

Modification de l’abattement de 10 % sur les retraites :

Autant les retraités font preuve de responsabilité en acceptant le gel temporaire de leurs pensions, autant ils se montrent profondément opposés à toute remise en cause de l’abattement fiscal de 10 % dont ils bénéficient. Il est regrettable de constater qu’une partie de la classe politique, élus et parlementaires confondus, semble frappée d’une amnésie collective, voire d’une méconnaissance flagrante, quant au bien-fondé de cette mesure fiscale, pourtant essentielle au maintien d’un équilibre budgétaire pour les retraités. Il est donc grand temps de replacer l’église au milieu du village et de rappeler les fondements d’un acquis qui n’est ni un privilège, ni un luxe, mais un levier de justice sociale.

Il convient de rappeler que l’abattement fiscal de 10 % dont bénéficient les retraités ne constitue en aucun cas une niche fiscale. Contrairement à ce que certains soutiennent, cet avantage n’a strictement aucun lien avec la déduction appliquée aux revenus salariaux au titre des frais professionnels. Institué en 1978, cet abattement vise avant tout à rétablir une forme d’équité, en prenant en compte les déséquilibres nés des réformes successives du calcul de l’impôt, lesquelles ont souvent avantagé les contribuables actifs au détriment des retraités.

Les affirmations du président du MEDEF sur la supposée vocation professionnelle de cette mesure pour les retraités sont donc infondées. Il est essentiel de maintenir ce dispositif comme un outil de justice fiscale, et non comme un privilège indûment accordé.

Pour ma part, Monsieur le Premier Ministre, je dois vous avouer ma profonde surprise en découvrant cette proposition figurant dans vos orientations actuelles. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, vous aviez, par le passé, exprimé une opposition claire et résolue à toute remise en cause de l’abattement fiscal de 10 % applicable aux retraités. Ce revirement interpelle, et suscite une incompréhension légitime parmi celles et ceux qui avaient accueilli votre position initiale comme un engagement en faveur de la justice fiscale.

La suppression ou la modification de l’abattement fiscal de 10 % entraînerait une perte significative de pouvoir d’achat pour de nombreux retraités modestes. Les foyers percevant environ 3 600 euros mensuels, déjà contraints par le plafond de cet abattement, se verraient soudain imposés, basculant ainsi du statut de non-imposables à celui de contribuables. Ce changement, loin d’être anodin, toucherait des milliers de personnes à revenus modestes qui n’ont, jusqu’ici, jamais été assujetties à l’impôt sur le revenu.

Un montant forfaitaire annuel ne ferait qu’aggraver les choses. Une telle mesure introduit une inégalité de traitement flagrante, contraire au principe fondamental de solidarité intergénérationnelle. Elle créerait une nouvelle catégorie de contribuables tout en limitant fortement le nombre de bénéficiaires, ajoutant une injustice supplémentaire dans un climat social déjà tendu.

Continuer à activer le levier fiscal, plutôt que d’explorer sérieusement les gisements d’économies possibles à tous les niveaux de l’État, apparaît pour le moins absurde. D’autant plus que, selon la brochure 2024 de l’OCDE, la France se positionne en tête des pays les plus fiscalisés, avec des prélèvements obligatoires représentant 46,1 % du PIB.

Il ne faudra donc pas s’étonner de voir grandir la colère parmi les retraités, qui auront le sentiment d’être une fois encore les sacrifiés de l’effort national. Ce qui leur est proposé relève d’une double peine : une « année blanche » et la remise en cause d’un abattement fiscal qui, depuis 1978, représente un minimum d’équité. 

Suppression de deux jours fériés :

Parmi vos pistes d’économies, vous avez évoqué la suppression de deux jours fériés, en retenant le lundi de Pâques et le 8 mai. Si l’idée de rationaliser le calendrier peut sembler pertinente, notamment, comme vous le dites, au regard du « gruyère » que constitue le mois de mai, le choix du 8 mai soulève de vives inquiétudes.

Pour une association telle que l’UNPRG, engagée auprès du monde combattant, certaines dates possèdent une valeur mémorielle incontournable : le 8 mai, le 11 novembre et le 14 juillet. Ces journées sont le socle de notre devoir de mémoire national, toutes marquées par des cérémonies officielles dirigées par le chef de l’État.

Je rejoins pleinement les propos du président de l’Union Nationale des Combattants (UNC), qui souligne à juste titre qu’à l’heure du retour des impérialismes, de la fragilisation des valeurs démocratiques et des tensions aux portes de l’Europe, il est particulièrement malvenu de faire l’impasse sur un tel rendez-vous mémoriel.

Dans un contexte où la cohésion nationale semble s’effriter, supprimer une journée qui nourrit la résilience collective et perpétue la reconnaissance des sacrifices passés serait une décision lourde de conséquences. Le 8 mai, en tant que jour férié, permet une large participation des citoyens, notamment des scolaires dans l’Hexagone et en outre-mer. Elle contribue activement à l’édification de la conscience citoyenne de nos jeunes générations.

Monsieur le Premier Ministre, sans remettre en cause la nécessité de revoir certains équilibres, le calendrier français offre suffisamment d’alternatives pour envisager un autre choix.

Comme l’a si bien dit le Maréchal Foch : 

« Un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. »

Conclusion.

Pour conclure mon propos, je souhaiterais attirer votre attention sur une information préoccupante portée à ma connaissance par notre représentant au CSFM.

Dans le cadre des prospectives économiques, il serait envisagé de dissoudre le Conseil Permanent des Retraités Militaires (CPRM). Une telle décision soulève l’incompréhension, voire l’indignation, lorsque l’on considère que cette instance, à l’impact budgétaire négligeable, est l’une des rares commissions à fonctionner avec régularité : deux séances de deux heures par an, chacune sanctionnée par un compte rendu de séance.

Pourquoi alors envisager la suppression du CPRM ? Cette mesure ne saurait se justifier par un objectif d’économie budgétaire : ce ne sont pas quelques « bouts de chandelle » qui viendront éponger la dette publique. Serait-elle motivée par des raisons plus politiques ? Si tel est le cas, cela soulève un malaise encore plus profond.

Car une chose est certaine : la disparition du CPRM, seule instance permettant aux retraités militaires de faire entendre leur voix, serait perçue comme une offense aux personnels des armées, qui ont servi la nation avec honneur et abnégation.

Il est également légitime de s’interroger, lorsque l’on sait le nombre encore élevé de comités dits « Théodule », parfois purement décoratifs, souvent coûteux, et qui ne se réunissent jamais, alors que leur utilité reste à démontrer.

En définitive, la suppression du CPRM relèverait d’un choix injuste et inapproprié, en contradiction avec les principes de reconnaissance et de considération que notre République doit à ses anciens militaires. Ayant abordé les points les plus sensibles pour la population que je représente, j’ose espérer que ce courrier retiendra toute votre attention.

Certes, chaque catégorie socioprofessionnelle cherche à défendre ses intérêts, généralement au détriment des autres, dans la logique des ajustements budgétaires. Pour ma part, mon seul souci est que, comme cela arrive trop fréquemment, les retraités ne soient pas une fois de plus les « dindons de la farce ».

Je reste à votre entière disposition pour tout renseignement complémentaire que vous jugeriez utile, et vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’expression de ma très haute considération.

Le Président National
Daniel GONFROY


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