Patrimoine. A Vannes, le musée du gendarme qui avait désobéi UD 56

Patrimoine. A Vannes, le musée du gendarme qui avait désobéi

 

Philippe Brunet, major honoraire, et Fabrice Boucault, gendarme, ont totalement revu la scénographie du musée. | NICOLAS EMERIAU

Installé dans la caserne Guillaudot, le musée du même nom fait peau neuve. Il retrace, à travers de nombreux documents, ce réseau de résistants organisé par le patron des gendarmes avec l’adhésion de ses hommes.

Cela faisait deux ans qu’elle n’avait pas été présentée au public. La collection consacrée à l’action du général Guillaudot, installée dans la caserne éponyme, sera de nouveau ouverte ce week-end. Avec une muséographie totalement revue.Le gendarme Fabrice Boucault et le major honoraire Philippe Brunet ont réorganisé les vitrines de ce petit musée, pour en faciliter la découverte. « On ne peut plus se permettre de présenter tous les documents, car il faut les protéger. Cela permet aussi de vraiment valoriser la collection, qui comprend quelque 200 objets », souligne le jeune gendarme, titulaire d’un master en métier des patrimoines et formé, justement, au développement des musées.

Un héros au sens noble

La vitrine principale est consacrée au commandant Guillaudot, « un héros au sens noble du terme », poursuit Fabrice Boucault. Elle rassemble les médailles, le sabre, des photos et divers documents ayant appartenu à celui qui, dès 1940, a refusé de se soumettre à l’Occupant. « Il avait été muté disciplinairement à Vannes pour avoir refusé d’obéir aux ordres du préfet d’Ille-et-Vilaine, rappelle le gendarme. Du Morbihan, il va organiser le parachutage d’armes, le sauvetage d’aviateurs anglo-saxons, former les futurs maquisards, protéger les réfractaires au Service du travail obligatoire… »Avec ses hommes, à travers le réseau Action, il va aussi collecter de précieuses informations pour le BCRA (Bureau central de renseignements et d’action), le service d’espionnage et d’action de la France libre.

Croix de guerre

Le réseau va, notamment, établir une carte détaillée des positions des forces allemandes (batteries, dépôts d’essence…) dans le département. Ces croquis, au nombre de 23, seront transmis à Londres sous le nom de code de « panier de cerises ». Le double de ces documents – que le commandant Guillaudot avait pris soin d’enterrer dans son jardin – est présenté dans le musée. Tout comme des photos, des armes, des objets ayant appartenu à d’autres membres du réseau.

Toute une collection qui retrace, dans le contexte de l’époque, cette incroyable histoire, qui vaudra à la gendarmerie de Vannes de recevoir la Croix de guerre avec l’étoile d’argent. « C’est la seule compagnie de France à avoir été ainsi décorée. »

À noter qu’à l’occasion de ces Journées du patrimoine, une projection d’un court-métrage, réalisé en 1976, par FR3, précédera la visite.Pratique. Ces samedi 15 et dimanche 16 septembre 2018, de 13 h 30 à 17 h 30, à la caserne Guillaudot, 2, place de la Libération. Entrée gratuite sur présentation obligatoire d’une pièce d’identité.

Origine Ouest France

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