A la mémoire des gendarmes victimes du devoir UD 63

C’est sous un soleil d’hiver qu’un hommage solennel fut rendu vendredi 15 février, veille de la date traditionnelle dédiée depuis 1993 à la mémoire des gendarmes victimes du devoir, dans l’enceinte de la caserne Frobert de Clermont-Ferrand en présence des autorités civiles, de la police nationale, et militaires ainsi que les présidents d’associations de retraités de la gendarmerie.

Tous étaient présents pour honorer la mémoire des quatorze militaires de la gendarmerie décédés l’an dernier dans l’exercice de leurs fonctions : l’adjudant-chef Pierre Lawpois, l’adjudant David Lannes, l’adjudant Régis Geugneau, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, le gendarme Philippe Hervé, le garde Guillaume Derouen, l’adjudant Cédric Gouadon, le gendarme Sébastien Turin, le gendarme Jean-Laurent Mailhac, l’adjudant-chef Antoine Béliard, l’adjudant Thierry Knoepflin, l’adjudant Stéphane Quille, l’adjudant Romain Besozzi et l’adjudant Gwenaël Gloaguen.

Dans son message, madame la préfète Anne-Gaêlle Baudouin-Clerc au nom du Ministre de l’intérieur rendit hommage, au nom de « toute la République », aux quatorze gendarmes qui « ont payé de leur vie l’accomplissement de leur devoir ».

Ce sacrifice suprême est « celui du courage, le courage de servir la France, le courage de s’engager dans la protection des Français. […] Chacun d’entre eux est allé au bout de son idéal, nous léguant ces actes de bravoure, dont la mémoire doit désormais nous servir de guide. Ils sont autant de modèles pour leurs camarades, autant d’inspirations pour tous les Français.

A l’issue de la cérémonie militaire tous furent invités à rejoindre la salle du cercle mixte ou le Général OTT commandant adjoint de la région de gendarmerie Auvergne-Rhône-Alpes, commandant le groupement de la gendarmerie départementale du Puy-de-Dôme tint à nous faire partager quelques réflexions autour de deux notions, celles de la résilience dont font preuve nos gendarmes, et celle de l’agressivité croissante dont parfois ils sont victimes […]  :

« A l’heure de la mise en œuvre de la police de sécurité du quotidien, la population redécouvre le gendarme : son sens du contact, sa résilience, son écoute et le gendarme n’est jamais aussi efficace que lorsqu’il est proche des « gens » . La proximité ne veut pas dire familiarité ou encore copinage, on est plus écouté y compris lorsque l’on rappelle la règle, si on parle la même langue que celui qui écoute : pour évoquer les bonnes pratiques du bien vivre ensemble, les bons gestes pour une prévention efficace de la malveillance, rien ne remplace la connaissance de l’autre, le respect.

Le respect dans n’importe quelle situation face à n’importe quel individu, c’est l’ADN du gendarme, cela doit rester le fil conducteur de son comportement. […]  »

« Mais force est de constater que l’environnement de ce gendarme est de plus en plus agressif en métropole comme outre-mer.

A l’instar de nos camarades policiers, le gendarme est souvent le seul interlocuteur en dehors des heures ouvrables de la misère et de la détresse humaine et à ce titre le premier réceptacle de la violence, ou des frustrations qui s’expriment à l’égard de la puissance publique.

Les violences physiques et verbales contre les gendarmes, ainsi que les atteintes aux biens de la gendarmerie sont en forte progression, au rythme de la banalisation de la radicalisation des actes de violence contre toutes les forces de l’ordre ou les services d’incendie et de secours.

Des milliers de situations d’agressions physiques entraînent aujourd’hui des blessures pour près de 22 gendarmes par jour de l’année. […]  »

Le Général conclut, par une pensée de notre camarade, le colonel Arnaud Beltrame, si chère à nos rangs et dont le sacrifice, lors de l’attentat de Trèbes, datera très prochainement d’un an. Le second pour nos blessés et ceux qui sont marqués par la maladie et la peine, que notre communauté les entourent de la meilleure des attentions, celle qui est mue par la cohésion de notre corps

Il nous invita ensuite à partager un moment de convivialité, ou chacun pût échanger. E.L.