Le devoir de mémoire aux gendarmes assassinés par les nazis UD 35

 

A la fin de la Seconde guerre mondiale, la gendarmerie française, confrontée au bilan de quatre années de subordination professionnelle à l’occupant, doit se légitimer. Ils furent au total 12 000 gendarmes, le quart de l’effectif de l’Arme, à participer activement à la Résistance. Un pourcentage dont aucun autre corps de métier ne peut se prévaloir et qui témoigne de l’enracinement des valeurs patriotiques et républicaines chez ces gardiens de l’ordre et de la sécurité.

L’un d’eux, Désiré Piquet avait ainsi troqué son uniforme contre le brassard FFI.

Natif de Néant sur Yvel (56), né en 1913, Désiré Piquet était militaire au Régiment de l’Intendance Militaire de Nantes au titre de la 22ème Section de C.O.A. Il sert à Beyrouth (Liban) et Alep (Syrie). Alors sergent, son contrat expire le 10 novembre 1940.

Démobilisé, il incorpore la Gendarmerie le 29 avril 1942 comme élève-gendarme à l’Ecole Préparatoire de la Gendarmerie de Mamers (72). A l’issue de son stage, il est muté à la brigade de gendarmerie départementale de Bubry (56). Obligé de collaborer avec les forces de l’occupation, il quitte ses fonctions à la brigade et intègre un groupe de la Résistance FFI en 1943, avec lequel il devient un précieux agent de liaison. Il participe à de nombreuses actions de sabotage ainsi que des coups de main sur les intérêts ennemis dans le département du Morbihan.

Se sachant recherché par la Gestapo, il se réfugie, avec sa famille, chez sa belle-mère à Rennes (35). Arrêté le 21 janvier 1944, il est incarcéré, torturé et condamné à la déportation. Il décèdera d’épuisement pendant son transfert vers le camp de Dachau le 02 juillet 1944.

A titre posthume, on lui attribuera la Croix de guerre étoile de bronze avec citation à l’ordre du Régiment, la médaille de la Résistance française et la médaille militaire.

En 2017, les élèves-gendarmes de la 82ème promotion de l’Ecole des sous-officiers de gendarmerie de Chateaulin (29) choisiront Désiré Piquet comme parrain.

Sa fille, Lucette Casanova, est bienfaitrice à l’UNPRG d’Ille et Vilaine depuis quelques années, en mémoire de son père, et Présidente départementale de l’association « Fils des Tués ». A travers Désiré Piquet, elle a souhaité rendre hommage aux 12 000 gendarmes qui avaient intégré la Résistance.

PATRICK GOUDARD

 

 

Accord publication photo

Madame Lucette Casanova et son père, le gendarme Désiré Piquet


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