Deux jours pour découvrir le musée « Général Guillaudot » de la gendarmerie à Vannes. UD 56

 

A l’occasion des 36èmes journées européennes du patrimoine, le musée « Général Guillaudot » à Vannes (56) a ouvert ses portes deux après-midi les 21 et 22 septembre 2019.

346 visiteurs se sont présentés pour découvrir ou redécouvrir le musée « Général Guillaudot » de la gendarmerie et assister à la projection d’un court-métrage, réalisé en 1976, par FR3 Bretagne, qui retrace l’histoire du général Guillaudot, ancien commandant des gendarmes du Morbihan et héros de la libération, qui a donné son nom à la caserne. C’est tout un ensemble d’objets insolites qui ont été ainsi présentés.

Dès 1940, le général Guillaudot a refusé de se soumettre à l’occupant. Son engagement personnel dans cette mission lui vaut d’être muté, à titre de sanction disciplinaire de Rennes à Vannes, pour avoir refusé d’exécuter un ordre du préfet. Il décide de créer un réseau de résistance qui va notamment, organiser le parachutage d’armes, le sauvetage d’aviateurs anglo-saxons, former les futurs maquisards, protéger les réfractaires au service du travail obligatoire…

En refusant d’exécuter aveuglément les ordres de leur hiérarchie, les gendarmes sauvèrent l’honneur de la gendarmerie française en prenant des risques et mettant le principe de fraternité au-dessus de tous les autres.

Le « panier de cerises »

Élaboré en mai et juin 1943, le dossier 2223, plus connu sous le nom de code « panier de cerises », est constitué de nombreux documents. Vingt-trois croquis réalisés à la main par les gendarmes des brigades territoriales sont, dans la plupart des cas, accompagnés d’un commentaire explicatif souvent très détaillé. Ces croquis mettent en évidence les défenses, les installations, les garnisons allemandes dans certaines zones sensibles du département. Une carte du Morbihan, réduite au 1/200.000ème, indique toutes les défenses côtières avec l’orientation de leurs feux. Les zones de la côte propices à un débarquement allié sont soulignées d’un trait vert. La baie de Suscinio fait l’objet d’une note spéciale. Le faux camp d’aviation situé à un kilomètre à l’ouest de Grand-Champ, de part et d’autre de la route de Baud (RN 779), y est mis en évidence. Un rapport, numéroté 2223, trace un tableau complet des moyens dont dispose l’armée allemande dans le Morbihan au début du mois de juin 1943.Les deux exemplaires du dossier :

– L’un est placé dans un conteneur, puis scellé et enterré dans le jardin du gendarme Hulot, au sein de la caserne de gendarmerie de Vannes. Il est ensuite récupéré intact par le chef d’escadron Guillaudot à son retour de déportation.

– L’autre est caché par l’adjudant Louarn, à la brigade de Josselin, en attendant son expédition aux autorités de la France Libre. Il est ensuite placé dans une boîte spécialement conçue à Londres pour son transport. Celle-ci est munie d’un double fond et d’un dispositif de destruction.

Le dossier complet est transporté dans la région d’Auxerre (89) par un commando composé de quatre hommes : Guy Lenfant, Honoré Chamaillard, Julien Leport et Jean Garin. Dans la nuit du 18 au 19 juillet 1943, Guy Lenfant embarque dans un Lysander avec le « panier de cerises », qu’il remet aux officiers du BCRA.

Le soir du 20 juillet, le commandant Guillaudot entend sur les ondes de la BBC Radio le message tant attendu : « Le panier de cerises est bien arrivé. Les fruits sont remarquables. Nous aimerions en recevoir d’autres. […] Félicitations et remerciements à Yodi, pour son action et son excellent travail. »

 

En mai et juin 1943, les gendarmes du Morbihan élaborent un important dossier de renseignement adressé à Londres, sous le célèbre nom de code : « le panier de cerises ».

Ce comportement héroïque, vaudra à la gendarmerie de Morbihan de recevoir la Croix de guerre avec l’étoile d’argent, seule compagnie de France à avoir été ainsi décorée.

Une équipe de passionnés de patrimoine et d’histoire, composée du gendarme Fabrice Boucault, titulaire d’un master en métier des patrimoines et formé au développement des musées, du major Philippe Brunet (major honoraire – unprg), et du maréchal des logis-chef Bruno Martin, ont pendant deux jours guidés les visiteurs pour en faciliter la découverte. Ils ont consacré toute leur énergie à mettre en œuvre une présentation dynamique pour partager le rôle joué par la gendarmerie du Morbihan dans la résistance pendant l’occupation, pour le plus grand plaisir des visiteurs, contribuant ainsi à la réussite des journées européennes du patrimoine.

(Photo : de gauche à droite Gendarme Fabrice Boucault – Major (honoraire) Philippe Brunet)

Jean, François Stephan

Président UNPRG UD 56


NEBOUT

Bonjour, avez vous des exemplaires des 23 croquis du panier de cerise? Si oui est il possible de les consulter?
Merci

Cordialement

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