Associations : Entre nécessité et difficultés

L’UNPRG est une association dite loi 1901 et d’intérêt général. Lorsque l’on regarde l’histoire des associations, on se rend compte que se réunir librement n’a pas toujours été accepté par le pouvoir en place. Avant  les lois de 1898 et surtout celle du 1er juillet 1901 le principe général du droit d’association n’était pas acquis et même réglementé par l’Etat, voire interdit, notamment pour les militaires. Une décision fondamentale du Conseil constitutionnel en date du 16 juillet 1971 a définitivement érigé la liberté d’association en principe à valeur constitutionnelle.

Aujourd’hui, le besoin de la société à se fédérer  en substitution de l’action de l’Etat « qui ne peut pas tout » est reconnu par tous.  On compte environ 1 500 000 associations en France  qui  représentent un budget de 113Mds soit 3,3% du PIB.

Des domaines entiers, sociaux et économiques de première importance, sont portés par les associations : la culture, le sport, le système médico-social, le développement économique, le tourisme, l’éducation et la recherche, la défense des droits (des consommateurs, notamment), la protection de l’environnement etc.

Bien sûr des associations françaises à caractère international comme la Croix Rouge fonctionnent avec des moyens considérables alors que la majorité des groupements associatifs n’ont pour but que des actions à caractère social avec pour seules ressources les cotisations des adhérents.

Tout ça pour dire que nos associations sont indispensables dans le spectre général de notre démocratie. Mais ne nous y trompons pas, en dehors du caractère constitutionnel de liberté des citoyens à se réunir selon leurs besoins et intérêts, l’Etat a intérêt à encourager la formation des associations afin de prendre en charge les domaines qu’il n’a pas les moyens d’assurer.

Les lois « Egalité et citoyenneté » du 27 janvier 2014 et du 24 août 2021 visent d’ailleurs à renforcer l’engagement associatif, notamment des jeunes, ainsi qu’à encourager les actions en justice des associations. Mais aussi à renforcer le contrôle de l’État sur les associations dans leur ensemble, et, au-delà, l’ensemble des organismes sans but lucratif.

Cette reconnaissance de la nécessité des associations se heurte cependant à une société de plus en plus individualiste qui ne favorise pas les groupements de personnes sur un intérêt commun. Chaque responsable d’association fait le constat des difficultés d’attirer, notamment les jeunes, vers une fraternité nécessaire à toute société humaine. Notre « communauté » gendarmerie, avec son caractère spécifique dans la société française, a pourtant besoin de cette fraternité pendant et après une carrière  au service de la Nation.

Dans ma lettre aux présidents départementaux de l’UNPRG du 05 septembre 2023  je faisais un bilan positif de notre recrutement ces deux dernières années. La nécessité de notre association est reconnue depuis longtemps. Mais, les réflexions que je fais plus haut nous concernent pleinement. L’Etat – pour nous la gendarmerie – a besoin de nous mais il entend néanmoins contrôler nos actions de communication et de concertation au sein des instances militaires ad hoc. Les moyens mis à disposition des associations, à l’instar des syndicats, ne sont pas à la hauteur des besoins.  Nous attendons, par ailleurs, une meilleure écoute des autorités gouvernementales vis-à-vis de notre association, tant pour la défense de l’Institution gendarmerie que pour les problèmes sociaux de ses retraités.

« Nécessité n’exclue pas difficultés », le défi reste entier.

L’UNPRG est cependant déterminée dans ses missions de défense de l’Institution, de ses personnels actifs, des retraités et sympathisants.


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