Vieux, vous avez dit vieux !

Bonjour à toutes et à tous,

Nous voilà déjà en juillet… que le temps file ! C’est le mois des grands départs, des valises qu’on boucle et des routes qui mènent vers le repos tant attendu. Certains d’entre vous ont peut-être déjà rejoint leur lieu de villégiature, d’autres s’apprêtent à partir. À toutes et tous, je souhaite de très belles vacances, remplies de découvertes, de détente et de soleil.

Je pense également à celles et ceux qui sont déjà de retour, à ceux qui partiront plus tard, hors saison, et bien entendu à toutes les personnes qui, pour diverses raisons, notamment de santé, ne partiront pas cette année.

À vous aussi, j’adresse une pensée particulière et chaleureuse. Puissiez-vous profiter de l’été autrement, en savourant les moments de partage, de complicité, et de douceur, entourés(es) de vos enfants, petits-enfants, voire arrière-petits-enfants.

Quand on jette un œil attentif aux effectifs de notre association, il est évident que la majorité de nos adhérents appartiennent à une génération dont la moyenne d’âge est plutôt élevée. Selon les époques et parfois les humeurs, on nous range dans diverses catégories : les anciens, les aînés, les personnes âgées… et bien sûr, les « vieux ».

Mais savez-vous comment Jean Cousteix, notre fondateur, définissait les « vieux » dans ses écrits d’antan ? Non ? Eh bien, laissez-moi partager avec vous une découverte que j’ai faite la semaine dernière à Nogent-sur-Marne, en consultant nos archives. Un article, en particulier, a retenu toute mon attention. Non seulement à cause de son titre évocateur, mais aussi parce qu’il a été rédigé en mai 1953, le mois et l’année de ma naissance.

Je vous invite donc à le lire avec attention, à en peser chaque mot, et peut-être à en tirer une réflexion personnelle. En attendant, je vous souhaite un excellent été. Prenez bien soin de vous, surtout pendant les fortes chaleurs.

Recevez toute mon amitié, et souvenez-vous que, si besoin, mes camarades du bureau national et moi-même restons toujours à votre écoute.

Daniel Gonfroy
Président National

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LE PROBLÈME DES VIEUX

Par Jean COUSTEIX

On démontre par des statistiques, d’une part un sérieux allongement de la durée de l’existence humaine, et d’autre part, l’accroissement du pourcentage des « vieux ». Mais pour être objectif, il faudrait d’abord savoir sur quoi on se base pour déterminer ce qu’on appelle officiellement un « vieux ». Est-ce d’après l’acte de naissance ? Si oui, quel est l’âge de démarcation ? Est- ce d’après le potentiel physique ? Dans ce cas, quels sont les normes ?

Les journaux professionnels font connaître que les ingénieurs-chimistes sont considérés « vieux » lorsqu’ils ont dépassé la quarantaine et que dans le bâtiment et l’industrie, on est classé dans cette catégorie lorsqu’on a dépassé la cinquantaine.

Si cette classification se maintenait et se généralisait, un homme ne donnerait que de 20 à 30 années de travail sur une existence moyenne de 65 ans d’après les statistiques. Durant cette période, il devrait fournir un effort suffisant pour nourrir les « vieux » prématurés qui seraient obligatoirement « assistés » alors que l’état physique de la plupart d’entre eux leur permettrait encore de gagner leur vie et de participer au financement des charges de la Nation.

Il faut considérer qu’un homme ne donne une pleine activité qu’à son retour du régiment : 22 ans. Il ne semble donc pas exagéré de leur demander de fournir le double d’années de travail, ce qui le laisserait en pleine activité jusqu’à 66 ans.

On objectera que beaucoup n’atteignent pas cet âge. C’est vrai, mais il n’y a pas d’âge pour mourir et entre 30 et 40 ans, on n’est pas immunisé. D’autre part, n’est-il pas préférable de disparaître sans avoir été à la charge de la collectivité ?

Et puis, qu’est-ce qu’un « vieux » ? D’après nous, c’est une personne qui n’a pas les moyens physiques et intellectuels d’accomplir normalement son travail ou d’exercer sa fonction. Or, combien d’entre 22 et 30 ans (dans les professions ou l’ouvrier ou l’employé ne sont pas des « robots ») seraient capables de remplacer beaucoup de ceux qui ont dépassé la soixantaine.

Nous estimons que c’est entre la 40ème et la 60ème année que l’être humain donne le meilleur rendement parce que bien « rodé ». Il fournit un travail régulier, exempt d’à-coups intempestifs et fait profiler sa profession du « tour de main » acquis, de sa connaissance de la vie, des hommes et des choses. Car si la valeur n’attend pas le nombre des années, l’expérience et pondération en sont tributaires.

Ce n’est d’ailleurs pas le travail qui use, au contraire, sa pratique entretien le corps et l’esprit, c’est le meilleur sport. Ceux qui sont usés prématurément le doivent à un atavisme ou aux excès accomplis durant les loisirs. Ce n’est pas le travail rationnel qui vieillit l’organisme, ce sont l’alcool, le tabac et l’abus des plaisirs.

Il serait plus opportun pour le Gouvernement et le Parlement de limiter le nombre des cabarets ou même de les interdire que de fixer une limite d’âge à l’activité humaine à une époque où le problème de la productivité est à l’ordre du jour. Pour produite, il est plus indiqué de fournir du travail à ceux que l’on qualifie de « vieux », alors qu’ils sont encore plein de vigueur, que favoriser l’immigration.

Il serait bon d’en appeler au corps médical qui proclame que l’âge réel de l’homme ne correspond que rarement à celui de l’état civil. D’après eux, il y a des moins de 30 ans qui ont le cœur claqué et des plus de 60 ans qui ont un cœur de 20 ans.


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