EDITO : L’histoire malheureusement se répète.

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Avec les dernières mesures prises pour revaloriser la condition sociale des policiers, le gouvernement s’ouvre une nouvelle brèche avec la nécessité de respecter la parité. En premier lieu celle qui prévaut entre la police nationale et la gendarmerie nationale. Il y en aura d’autres assurément. Je n’ajouterai pas à la pression qu’exerce en premier lieu le directeur général de la gendarmerie nationale qui est dans son rôle de chef militaire, celui de veiller à la condition de ses personnels et au respect de cette parité. De même, je fais confiance au CFMG et à la chaîne de concertation pour relayer les informations dans les deux sens et faire que le ministre de l’intérieur et son secrétaire d’État soient pleinement éclairés sur l’état d’esprit de nos camarades et sur les mesures qu’ils attendent.

Ce qui pousse l’Unprg à réagir sur ce dossier c’est que nous constatons une nouvelle fois que l’histoire se répète et que nos gouvernants et leurs conseillers ne retiennent rien du passé. A moins que leur méthode de gouvernance soit en fait de tenir le plus longtemps face à la crise qui couve ou aux erreurs commises. Leur ligne : donner le moins possible ou tout simplement imaginer que rien ne va se produire, bref une partie de poker géante. C’est ce qui s’est passé me semble-t-il avec les gilets jaunes pour au final lâcher prise et jeter aux oubliettes les discours péremptoires sur la maîtrise de la dette publique et le respect de la barre des 3% de déficit vis à vis de l’Europe.

L’histoire se répète car ce qui se passe aujourd’hui me rappelle en tous points ce qui s’est produit en novembre 2001. A l’époque la gendarmerie est épuisée par une charge de travail conséquente liée à un manque d’effectif chronique, par un manque de considération, par des divergences notables avec les magistrats, par l’impossibilité d’appliquer les 35 heures, par le manque récurrent de moyens, par le délabrement constant de l’immobilier. Le ministre de la Défense de l’époque Alain Richard croit à tort qu’il donne suffisamment aux gendarmes en effectif et en avancées sociales. Il sera vertement tancé lors des rencontres de Montluçon par les officiers présents.

Un des éléments qui a poussé les gendarmes dans la rue et notamment sur les Champs Elysée est un problème de parité avec la police nationale, les fonctionnaires avaient obtenu des avancées indiciaires significatives et le ministre de la Défense s’était opposé à un alignement pour éviter la contagion au sein des armées. On connaît la suite.

Je ne parviens pas à comprendre pourquoi on pousse ainsi des hommes et des femmes de toutes conditions à sortir de leur réserve pour ne pas dire de leurs gonds. Ainsi je m’interroge sur le rôle du parlement et précisément sur celui de la commission de la défense nationale et des forces armées. Une délégation de cette commission est venue visiter il y a peu le CNEFG, ils ont été éclairés sur les problèmes de la gendarmerie mobile mais aussi sur l’engagement pertinent et sans faille de la gendarmerie. Ils reçoivent assurément de multiples informations sur notre situation par différents canaux, mais je n’ai aucun élément qui me laisse à penser qu’ils agissent auprès du gouvernement et du chef de l’Etat pour faire en sorte que les problèmes soient réglés avant que la fièvre ne monte.

J’espère que l’avenir me donnera tort, mais je crains que l’histoire se répète car les contextes se retrouvent. Cela va finir par lasser et pousser le peuple, les corps intermédiaires, et les serviteurs de l’État à rejeter définitivement la classe politique pour un inconnu totalement incertain.

Henri MARTINEZ
Président national UNPRG

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