Lettre aux Retraités et Veuves n° 2 – Jeudi 02 avril 2020 – La gendarmerie de la Haute Vienne, acteur de la gestion de crise

Mesdames et messieurs nos Retraités et Veuves,

La crise sanitaire gagne du terrain et la gendarmerie adapte chaque jour son offre de sécurité sur le territoire dans un contexte toujours évolutif marqué par la complexité des difficultés à résoudre et pour lesquelles les solutions doivent être inventées au fil de l’eau. Nos rangs commencent à être touchés par la pandémie et commandent de soutenir la vigilance pour limiter au maximum les risques de contagion et rester en capacité d’assurer les missions du quotidien et les priorités. Cette 2ème Lettre aux Retraités et Veuves de la Gendarmerie vous livre un aperçu des axes du travail de la gendarmerie dans le territoire de la Haute Vienne.

1° Un impératif pour la direction générale   : rester des acteurs engagés dans la durée
– Les diverses annonces gouvernementales – durcissement des conditions du confinement des populations – état d’urgence sanitaire – prolongement de la période de confinement traduisent la prise en compte de la réalité et l’adaptation des mesures rendues nécessaires pour y répondre. – L’évolution vers le pic critique estimé dans la quinzaine à venir conduit notre Institution à entretenir au niveau central une réflexion d’anticipation, à adapter les missions en diffusant des ordres de conduite tout en restant à l’écoute du terrain où les gendarmes des unités sont autant les acteurs de la manœuvre que les yeux et les oreilles qui renseignent la capitale. – Une 4 ème directive opérationnelle, diffusée le 27 mars oriente en conséquence l’activité selon plusieurs axes : > la protection des personnes vulnérables, personnes âgées, personnels soignants, personnes exposées à des violences intra familiales, acteurs économiques. Le Ministre de l’Intérieur a signé une convention facilitant le signalement de violences intra familiales par les victimes à leur pharmacien et le centre opérationnel recueille les signalement via la plateforme d’appel 3919. > le soutien des maires doit dans ce contexte, servir à détecter les détresses (seniors isolés et seuls, en s’inspirant des mesures de vigilance du plan canicule), les difficultés (indispensable fixation sur le territoire des communautés non sédentaires) et à adapter les réponses aux possibilités locales. Ce contact régulier doit être une occasion privilégiée de capitaliser tout ce qui a été entrepris au titre de la police de sécurité du quotidien et du contact avant la crise, pour gérer les situations et demain, pour accompagner la reprise des activités. > l’attention à consentir aux menaces émergentes : vols de matériels sanitaires, de denrées, escroqueries en recourant à divers procédés y compris la cyber menace en direction des entreprises. > dans un contexte de montée des tensions qui pourraient s’aggraver, articuler notre dispositif pour répondre à des urgences ponctuelles : le versement des prestations sociales dans la première semaine d’avril nous conduit à coordonner nos services avec La Poste et le Crédit Agricole sous l’égide de la préfecture. Des comportements irrationnels et violents à l’égard des professions de santé mais aussi des gendarmes (en augmentation de 32 % au plan national) reflètent les trois stades
identifiés par les sociologues qui caractérisent la réaction du corps social face à la restriction des libertés : le déni – la révolte – et enfin l’acceptation. – Dans le même temps, la direction générale de la gendarmerie déploie une manœuvre logistique d’envergure pour répondre à la multiplicité des besoins : > planification de l’engagement des relèves dans les outre mer, > sécurisation des acheminements de fret sanitaires livrés par voie aérienne depuis l’étranger jusque vers les zones de stockage sécurisées en province, > livraison de kits sanitaires dans les unités : produits de désinfection, gel virucide, masques de protection, lunettes anti projection, pour les personnels, les véhicules, les locaux de service et les bâtiments des familles. > au titre de l’accompagnement du personnel, la cellule nationale d’écoute et de soutien psychologique fonctionne depuis une semaine. La communication de crise relaie aux niveaux central et local les informations sur les missions et les solutions opérationnelles mises en œuvre par la gendarmerie. – Des élèves de l’école Polytechnique sont appelés à renforcer la direction générale pour épauler le service des télécommunications de la Sécurité Intérieure et lutter contre les cyber menaces. – L’ancien directeur général de la gendarmerie, le général d’armée Richard Lizurey vient de se voir confier une mission d’audit de la gestion interministérielle de crise. C’est un signal fort de la reconnaissance par le gouvernement de l’expertise de notre Institution dans la conduite des situations extrêmes. – Le 30 mars, le pôle judiciaire de la gendarmerie de Pontoise renforce l’hôpital de Garches d’une capacité de 500 prélèvements – dépistages par jour.

2° L’action de la gendarmerie en Haute Vienne
Les gendarmes de la Haute Vienne restent pleinement engagés sur des segments missionnels élargis. – Le 29 mars, un important dispositif de recherche d’un sexagénaire, est déclenché sur le secteur d’Aixe sur Vienne associant plusieurs patrouilles au sol appuyées par une équipe cynophile et l’hélicoptère. L’homme est retrouvé sain et sauf le lendemain à Coussac Bonneval, à 30 kilomètres de distance. – Le 29 mars à Chalus, une patrouille prend en chasse un véhicule dont le conducteur vient de se soustraire à un contrôle. Il est interpellé à son domicile pour conduite sans permis et défaut d’attestation dérogatoire de circuler malgré le confinement. – Nous exprimons une vive reconnaissance aux maires de Chateauponsac, d’Aixe sur Vienne ainsi qu’aux chefs d’entreprise grâce à la réactivité et à la générosité desquels des écrans en plexiglas ont pu être installés pour protéger les gendarmes dans les unités accueillant le public. – A compter du 30 mars, les unités de la Haute Vienne sont engagées dans la déclinaison d’un dispositif régional de recensement des implantations de gens du voyage, particulièrement exposées à la suite du rassemblement évangélique de Mulhouse, en vue de s’assurer de leur confinement. La préfecture coordonne en lien avec les mairies et l’ARS, la mise à disposition des besoins vitaux à leur profit. – Le 1er avril, les gendarmes interpellent les auteurs du cambriolage d’un bureau de tabac commis la nuit précédente à Saint Yrieix la Perche. A Aixe sur Vienne, ils interpellent un conducteur ayant refusé de s’arrêter à un contrôle. Très défavorablement connu, il conduisait sans permis, sous l’emprise de stupéfiants et en état d’alcoolémie. – L’« Opération Tranquillité Hibernation » des entreprises et des commerces se poursuit via le formulaire invitant les chefs d’entreprise à signaler aux brigades les installations à surveiller. – Le jeudi 2 avril, les personnels se sont associés à une minute de silence à la mémoire de leur camarade, le Maréchal des logis chef Patrick Guignon, 51 ans, marié et père de trois enfants, première victime du CoVid 19 dans les rangs de la gendarmerie, décédé le 25 mars dans son logement de service à Maisons Alfort.
– Après avoir la semaine précédente été rencontrer les commandants d’unité de la Creuse réunis à Guéret, le commandant de région s’est rendu à Tulle pour s’entretenir avec les officiers et les gradés de Corrèze. – Le 30 mars, à la suite de démarches fructueuses et après l’aval du préfet de la Haute Vienne, le directeur départemental de l’ARS 87 accepte de considérer les militaires de la gendarmerie symptomatiques comme public prioritaire pour se faire dépister sur prescription médicale. – Le 31 mars, les unités ont reçu une nouvelle dotation de matériels et de produits désinfectants ainsi que 3250 masques destinés à la protection ponctuelle des gendarmes dans les situations à risque. Les gendarmes bénéficient désormais du dispositif d’accueil et de garde d’enfants, coordonné par la préfecture et l’Education Nationale dès lors que son conjoint ne peut l’assumer lui même. – Ce même jour, est lancé le dispositif innovant de la Brigade de Protection des Personnes Vulnérables (B2PV) de la gendarmerie du Limousin. A l’effectif expérimental de quatre sous officiers, cette unité a vocation à trouver sa place pour interfacer les partenaires institutionnels et associatifs et fournir un appui aux unités territoriales pour le traitement des affaires nécessitant de protéger les victimes au profil vulnérable (femmes, enfants, seniors, majeurs déficients). – A partir du 4 avril, des patrouilles accompagnent La Poste et le Crédit Agricole dans la sécurisation des opérations de versement des prestations sociales. Sept bureaux de poste sont particulièrement suivis en zone gendarmerie du département, notamment pour faire respecter les distances entre les personnes dans les files d’attente et éviter tout trouble de nature à compromettre le bon déroulement des perceptions. – 13 marchés ouverts en zone de compétence de la gendarmerie sur dérogation préfectorale bénéficient du contrôle des patrouilles dans les communes où ils sont autorisés. – Notre chaîne de solidarité par contact téléphonique en direction des malades, retraités et veuves de la gendarmerie a permis d’appeler 180 retraités sur les 392 recensés et 95 veuves sur 168. 172 envois par mail ont permis de concrétiser une démarche d’empathie déjà appréciée. – La Section de Recherches de Limoges poursuit ses investigations visant à identifier les instigateurs de la mutinerie du centre de détention d’Uzerche, le 22 mars dernier. Les enquêteurs exploitent à cette fin les prélèvements de traces et indices, les auditions de témoins et les enregistrements de vidéo protection.
Voici l’aperçu d’un quotidien sans banalité pour lequel les personnels de la gendarmerie continuent de s’engager dans les nombreux aspects de la gestion de crise. La cohésion des unités, l’esprit de responsabilité et de nouveaux réflexes professionnels adaptés à une situation évolutive, restent des atouts maîtres pour nous permettre de poursuivre nos missions au service de la population.

Général Hervé FLAMMANT commandant Adjoint de la Région de Gendarmerie de Nouvelle Aquitaine, commandant le Groupement de Gendarmerie Départementale de la Ha


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