COMPTE RENDU DE LA SESSION ORDINAIRE DU 25 FÉVRIER 2020

CONSEIL PERMANENT DES RETRAITÉS MILITAIRES

Le conseil permanent des retraitĂ©s militaires (CPRM) s’est rĂ©uni Ă  Paris le 25 fĂ©vrier 2020, sous la prĂ©sidence du vice-amiral d’escadre (VAE) Philippe HELLO, directeur des ressources humaines du ministĂšre de la dĂ©fense (DRH-MD).
Les associations membres au nombre de sept, Ă©taient reprĂ©sentĂ©es par : – le commissaire gĂ©nĂ©ral de 1e classe, Jean-Paul AMEILHAUD, pour la confĂ©dĂ©ration nationale des retraitĂ©s militaires, des anciens militaires et de leurs conjoints (CNRM) ; – monsieur GĂ©rard GUILLAUME, pour l’association nationale des officiers de carriĂšre en retraite, des veuves, veufs et orphelins d’officiers (ANOCR) ; – monsieur GĂ©rard SULLET, pour l’union nationale des personnels et retraitĂ©s de la gendarmerie (UNPRG) ; – monsieur Danis PINGAL, pour l’association des officiers de la marine (AOM) ; – monsieur Georges-NoĂ«l NICOLAS, pour la fĂ©dĂ©ration nationale des officiers mariniers (FNOM) ; – monsieur GĂ©rard TANGUY, pour l’union nationale des sous-officiers en retraite (UNSOR) ; – monsieur Patrick PRADEL, pour la fĂ©dĂ©ration nationale des retraitĂ©s de la gendarmerie (FNRG).
Les membres du collĂšge des personnalitĂ©s qualifiĂ©es prĂ©sents Ă©taient : – le contre-amiral Henry LACAILLE, prĂ©sident de l’union nationale de coordination des associations militaires (UNCAM) ; – le docteur Bernard LEFEVRE, prĂ©sident d’honneur du syndicat professionnel des anciens mĂ©decins des armĂ©es (SAMA).
Les reprĂ©sentants des retraitĂ©s militaires au conseil supĂ©rieur de la fonction militaire (CSFM) prĂ©sents Ă©taient : – monsieur HervĂ© de VILLAINE, reprĂ©sentant titulaire au CSFM (CNRM) ; – monsieur Jean-Michel BOUCHEZ, reprĂ©sentant titulaire au CSFM (FNOM).
Etait invitĂ© : – le contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des armĂ©es Dominique BONNET, pilote de l’étude sur la reprĂ©sentativitĂ© des organisations nationales de retraitĂ©s militaires.
Enfin, siĂ©geaient au titre de l’administration du ministĂšre des armĂ©es, autour du prĂ©sident de sĂ©ance : – monsieur Laurent GRAVELAINE, chef du service des statuts et de la rĂ©glementation des RH militaires et civiles ; – le pharmacien en chef Anne COLIN BASIN, chef du bureau praticiens et Ă©lĂšves (SSA) ; – le colonel Sandrine ATTIA, adjointe au chef de bureau condition du personnel (EMA) ; – le commissaire en chef de 2Ăšme classe Aude BALLARIN, chef du bureau des pensions, de la couverture des risques professionnels, des prestations et des droits des anciens combattants (FM/4) ; – le lieutenant-colonel Pierre-Yves MESPLÈDE, chargĂ© de mission auprĂšs du DRH-MD ; – monsieur Rudy GODART, chef de section (FM/4) ; – monsieur Antoine LEHMANN, chef de section (FM/4) ; – madame Xave GASPARD, chargĂ©e d’études juridiques (FM/4).
Le vice-amiral d’escadre (VAE) HELLO ouvre la sĂ©ance Ă  14h00, soulignant que les membres du conseil sont rĂ©unis en session extraordinaire pour aborder deux sujets qui les intĂ©ressent tout particuliĂšrement, Ă  savoir le projet de loi instituant un systĂšme universel de retraite et le projet d’arrĂȘtĂ© modifiant l’arrĂȘtĂ© du 29 aoĂ»t 2016 portant organisation et fonctionnement du conseil permanent des retraitĂ©s militaires.
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Le VAE HELLO remercie le contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des armĂ©es (CGA) Dominique BONNET de sa prĂ©sence Ă  cette session. La modification de l’arrĂȘtĂ© du 29 aoĂ»t 2016 portant organisation et fonctionnement du conseil permanent des retraitĂ©s militaires nĂ©cessitant en amont une Ă©tude du contrĂŽle gĂ©nĂ©ral des armĂ©es visant Ă  dĂ©terminer la reprĂ©sentativitĂ© des organisations nationales de retraitĂ©s militaires, le CGA Dominique BONNET, pilote de l’étude, en prĂ©sentera les grands principes en cours de sĂ©ance. Le VAE HELLO souhaite la bienvenue Ă  deux nouveaux membres : le commissaire gĂ©nĂ©ral de 1er classe (2s) Jean-Paul AMEILHAUD et Monsieur GĂ©rard Guillaume, qui au titre de leurs nouvelles fonctions siĂšgent aujourd’hui au sein du CPRM. Le commissaire gĂ©nĂ©ral AMEILHAUD succĂšde Ă  Monsieur Charles BERDER, Ă  la prĂ©sidence de la confĂ©dĂ©ration nationale des retraitĂ©s militaires (CNRM) ainsi qu’au sein du CPRM auquel il participe dĂ©sormais en sa qualitĂ© de membre titulaire. Monsieur GUILLAUME succĂšde au vice-amiral Michel OLHAGARAY au sein du CPRM auquel il participe dĂ©sormais en sa qualitĂ© de membre titulaire au titre de l’association nationale des officiers de carriĂšre en retraite (ANOCR).
Avant de laisser la parole Ă  Monsieur GRAVELAINE, le prĂ©sident revient sur les travaux marquants conduits par la DRH-MD depuis le dernier CPRM (5 juin 2019). Le chantier « organisation centrale du ministĂšre » (OCM). Le chantier a pour objectif de proposer les mesures et les actions permettant Ă  l’organisation centrale du ministĂšre d’atteindre le meilleur niveau d’efficacitĂ© et de performance. Il se traduit notamment par une optimisation des effectifs de l’organisation centrale, des dĂ©localisations gĂ©ographiques et des transferts de postes par redĂ©ploiement de l’organisation de l’administration centrale vers les forces.  DĂ©localisation prĂ©vues. Un rĂ©Ă©quilibrage des effectifs du ministĂšre au profit des rĂ©gions est recherchĂ©, en cohĂ©rence avec les orientations de la circulaire du Premier ministre du 5 juin 2019. Cette dĂ©marche, sur la pĂ©riode 2019-2025, contribue Ă  l’amĂ©lioration des conditions de vie des personnels du ministĂšre et concerne notamment le pĂŽle numĂ©rique autour de Rennes, le pĂŽle spatial Ă  Toulouse et le pĂŽle RH Ă  Tours.
D’autres Ă©volutions concernant la DRH-MD auront lieu, notamment Ă  la Rochelle. La sous-direction des pensions deviendra, Ă  partir du 1er juillet 2020, un service Ă  compĂ©tence nationale. Ainsi, elle aura une autonomie de dĂ©cision en matiĂšre budgĂ©taire et des ressources humaines qui lui permettra de s’autogĂ©rer au sein de la base de dĂ©fense de la Rochelle. Cette manƓuvre lui permettra d’avoir une meilleure visibilitĂ© et de devenir l’interface avec les forces et les services de retraite de l’Etat, et Ă  l’avenir avec la future caisse de retraite de l’Etat. Ce service sera placĂ© sous les ordres direct du service des statuts et de la rĂ©glementation des ressources humaines militaires et civiles (SR-RH) de la DRH-MD afin de s’assurer, dans le contexte de l’application de la rĂ©forme des retraites, que le droit est bien appliquĂ©. La sous-direction de l’action sociale va Ă©galement devenir un service Ă  compĂ©tence nationale afin de se concentrer sur sa mission de dĂ©finition de la politique d’action sociale et de l’animation des rĂ©seaux des services sociaux en les dĂ©chargeant d’un certain nombre de tĂąches. Ainsi l’état-major des armĂ©es (EMA) se verra confier la gestion des crĂ©dits liĂ©s Ă  l’amĂ©lioration des conditions de vie dans la garnison, et l’institution de gestion sociale des armĂ©es (IGESA), les prestations rĂ©glementĂ©es Ă  caractĂšre automatique et tout ce qui relĂšve de la petite enfance (rĂ©servation de berceau, crĂ©ation de crĂšches, etc.).
L’ajustement Annuel de la Programmation Militaire (A2PM) L’enjeu A2PM 2020 est d’aller jusqu’au bout de la Loi de programmation militaire et d’intĂ©grer les chantiers de modernisation structurants pour le ministĂšre (Direction de la maintenance aĂ©ronautique (DMAĂ©), Scorpion, double Ă©quipage Marine nationale, Commandement de l’Espace, etc.) avec une trajectoire soutenable et finançable. Dans ce cadre, les trajectoires des chantiers de transformation connus ont Ă©tĂ© consolidĂ©es en dĂ©cembre 2019 et les besoins nouveaux et les impacts RH d’OCM sont pris en compte lors des travaux A2PM. Source solde
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La solde de la Marine nationale est intĂ©gralement assurĂ©e par Source Solde depuis mai 2019. Les premiers cycles de solde pour la Marine nationale se sont dĂ©roulĂ©s de bout en bout (y compris les opĂ©rations budgĂ©taro-comptables de post-solde et le prĂ©lĂšvement Ă  la source) avec la qualitĂ© de solde et les performances attendues. Aucun dysfonctionnement n’a Ă©tĂ© constatĂ© lors des soldes estivales, qui comportent la grande majoritĂ© des mouvements d’affectation des militaires, puis lors des opĂ©rations de fin de gestion, caractĂ©risĂ©es par des cycles de solde courts et des obligations comptables et dĂ©claratives spĂ©cifiques. En parallĂšle, les tests Ă  blanc pour la deuxiĂšme vague (ArmĂ©e de Terre) ont Ă©tĂ© achevĂ©s. La derniĂšre phase de rĂ©pĂ©tition gĂ©nĂ©rale de l’organisation solde (dite « solde en double ») a dĂ©butĂ© en janvier 2020. La mise en service est programmĂ©e au 2Ăšme trimestre 2020. Enfin, les phases de qualification du standard 2 de Source Solde, qui prend en compte les indemnitĂ©s spĂ©cifiques du Service de SantĂ© des ArmĂ©es et le raccordement du calculateur de l’ArmĂ©e de l’Air, sont terminĂ©es. Les tests Ă  blanc de cette derniĂšre vague ont dĂ©butĂ© sur le cycle de solde de fĂ©vrier 2020 et la mise en production devrait intervenir au dĂ©but de l’annĂ©e 2021. La nouvelle politique de rĂ©munĂ©ration des militaires (NPRM) Les travaux autour du chantier « nouvelle politique de rĂ©munĂ©ration des militaires » (NPRM) se poursuivent en Ă©troite coordination avec les armĂ©es, directions et services (ADS). Il reste un projet de politique RH conçu pour rĂ©pondre Ă  des besoins priorisĂ©s dans ce domaine par les gestionnaires et les employeurs, dans tous les ministĂšres gĂ©rant ou employant des militaires. La NPRM a aussi et surtout pour objectif de : – rĂ©pondre aux besoins exprimĂ©s par les militaires eux-mĂȘmes ; – amĂ©liorer le fonctionnement du ministĂšre ; – simplifier les processus de solde ; – rendre plus intelligibles les consĂ©quences financiĂšres des Ă©volutions de carriĂšres et des choix professionnels.
Ce sera enfin l’occasion de normaliser un certain nombre de processus qui peuvent ĂȘtre aujourd’hui particularisĂ©s notamment par milieu d’emploi. Ce projet s’articule aujourd’hui autour de trois grands volets qui rĂ©munĂšrent chacun un ensemble cohĂ©rent de sujĂ©tions : – 1er volet baptisĂ© « singularitĂ©s », vise Ă  indemniser l’ensemble des obligations inhĂ©rentes au statut et en particulier Ă  ses consĂ©quences dans le domaine de la mobilitĂ© imposĂ©e et du logement ; – 2Ăšme volet baptisĂ© « finalitĂ©s », vise Ă  primer la participation aux engagements opĂ©rationnels, l’exercice du commandement militaire ainsi que la performance ; – 3Ăšme et dernier volet baptisĂ© « capacitĂ©s » vise Ă  apporter les ressources RH conformes aux besoins qualitatifs et quantitatifs des employeurs dans les domaines des qualifications et des compĂ©tences, dont certaines sont essentielles pour assurer la supĂ©rioritĂ© opĂ©rationnelle alors qu’elles sont trĂšs recherchĂ©es sur un marchĂ© du travail globalisĂ©. La phase de conception s’achĂšve. Une entrĂ©e en vigueur progressive des premiĂšres mesures est prĂ©vue dĂšs 2021. La mesure « ancien combattant » inscrite en loi de finances pour 2020 La mesure portĂ©e dans le cadre de la loi n° 2019-1479 du 28 dĂ©cembre 2019 de finances pour 2020 au titre de la mission « anciens combattants » et traduite juridiquement par le dĂ©cret n° 2019-1449 du 24 dĂ©cembre 2019, qui modifie l’article D. 141-7 du code des pensions militaires d’invaliditĂ© et des victimes de guerre (CPMIVG), rehausse la majoration spĂ©ciale pour le conjoint ou partenaire survivant d’un grand invalide relevant de l’article L. 133-1 du code des pensions militaires d’invaliditĂ© et des victimes de guerre (CPMIVG) au titre des soins donnĂ©s Ă  leur conjoint ou partenaire dĂ©cĂ©dĂ©. Ces bĂ©nĂ©ficiaires ont droit Ă  une majoration spĂ©ciale de pension prĂ©vue par l’article L. 141-20 du CPMIVG, dĂšs lors que : – l’état de l’invalide a Ă©tĂ© reconnu, de son vivant, comme nĂ©cessitant l’aide d’une tierce personne, de sorte qu’il se soit vu attribuer un supplĂ©ment de pension, dite « majoration pour tierce personne » (grands invalides qui avaient des infirmitĂ©s les rendant incapables de se mouvoir, de se conduire ou d’accomplir
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les actes essentiels de la vie et vivant chez eux, Ă©taient obligĂ©s de recourir d’une maniĂšre constante aux soins d’une tierce personne) ; – le conjoint survivant apporte la preuve d’une durĂ©e minimale de cinq annĂ©es de vie commune (de mariage ou de PACS) et de soins constants apportĂ©s Ă  l’invalide. Avant l’entrĂ©e en vigueur de la mesure (le 1er janvier 2020), le montant de cette majoration de pension pouvait varier de 105 Ă  500 points d’indice de pension militaire d’invaliditĂ© (PMI), en fonction de la durĂ©e des soins apportĂ©s Ă  l’invalide, selon trois paliers (5-7 ans ; 7-10 ans ; plus de 10 ans) ainsi que de la nature de l’invaliditĂ© au titre de laquelle a Ă©tĂ© accordĂ©e la majoration pour tierce personne. Le dĂ©cret vise Ă  modifier substantiellement, au bĂ©nĂ©fice des conjoints et partenaires survivants de grands invalides pensionnĂ©s, le droit en vigueur pour prendre en compte les durĂ©es de vie commune et de soins les plus longues. Sont ainsi ajoutĂ©s trois nouveaux paliers de durĂ©e (d’au moins 10 ans jusqu’à moins de 15 ans ; d’au moins 15 ans jusqu’à moins de 20 ans ; d’au moins 20 ans jusqu’à moins de 25 ans ; au moins 25 ans), portant le plafond de la majoration de 500 Ă  650 points d’indice de pension, soit une augmentation de 30 %. Le montant plafond de la majoration est ainsi passĂ© de 7 285 € Ă  9 470,5 €/an sur la base du point de PMI applicable (fixĂ© Ă  14,57 € au 1er janvier 2019[1]). Cette mesure, dont le coĂ»t est estimĂ© Ă  environ 600 000 € par an, concerne environ 740 personnes. La crĂ©ation de la commission de recours de l’invaliditĂ© (CRI) [2] L’article 51 de la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 a permis une Ă©volution importante des pensions militaires d’invaliditĂ© (PMI) dont l’objectif est de faciliter les modalitĂ©s de recours pour les bĂ©nĂ©ficiaires de ces pensions mais aussi d’amĂ©liorer et d’accĂ©lĂ©rer le traitement des demandes de PMI. Cette rĂ©forme, qui constitue une avancĂ©e notable pour l’accĂšs au droit Ă  rĂ©paration des pensionnĂ©s militaires, se traduit par le transfert du contentieux des PMI au juge administratif de droit commun, mais aussi par la crĂ©ation, devant la commission de recours de l’invaliditĂ© (CRI), d’un recours administratif prĂ©alable obligatoire (RAPO) Ă  la saisine du juge. CrĂ©Ă©e, Ă  compter du 1er novembre 2019, par le dĂ©cret n° 2018-1292 du 28 dĂ©cembre 2018 pris pour l’application de l’article 51 de la LPM 2019-2025, la CRI a Ă©tĂ© installĂ©e le 13 novembre 2019 par la secrĂ©taire d’Etat auprĂšs de la ministre des armĂ©es, Mme GeneviĂšve Darrieussecq. PlacĂ©e conjointement auprĂšs de la ministre des ArmĂ©es et du ministre de l’Action et des Comptes Publics et dirigĂ©e par un officier gĂ©nĂ©ral ou un contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des armĂ©es, qui peut ĂȘtre le prĂ©sident de la commission des recours des militaires (CRM), la CRI a pour mission d’instruire les RAPO formĂ©s contre des dĂ©cisions relatives aux PMI et Ă  leurs droits annexes (soins mĂ©dicaux et appareillage, reconversion et accompagnement professionnel). La CRI permet notamment d’associer les reprĂ©sentants des associations Ă  l’examen des recours dirigĂ©s contre des demandes de pension, dans la mesure oĂč elle comprend en effet deux personnalitĂ©s qualifiĂ©es membres d’une association de pensionnĂ©s au titre du code des pensions militaires d’invaliditĂ© et des victimes de guerre (CPMIVG), ou leurs supplĂ©ants. Elle est composĂ©e Ă©galement du directeur des ressources humaines du ministĂšre de la dĂ©fense (DRH-MD, ou son reprĂ©sentant), du directeur du service des retraites de l’Etat (SRE, ou son reprĂ©sentant), d’un mĂ©decin chef des services (ou son supplĂ©ant) et d’un officier supĂ©rieur (ou son supplĂ©ant). Elle s’appuie sur les moyens humains et matĂ©riels de la structure permanente de la CRM, et sera localisĂ©e en rĂ©gion parisienne Ă  Arcueil (pour les commissions auxquelles les demandeurs ne sont pas prĂ©sents) ainsi qu’au siĂšge parisien de l’Institution nationale des invalides (INI) pour les commissions auxquelles les demandeurs sont prĂ©sents. Le bĂ©nĂ©fice d’une demi-part fiscale supplĂ©mentaire sur l’impĂŽt sur le revenu L’article 158 de la loi de finances pour 2020, qui modifie le f du 1 de l’article 195 du code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts, permet, Ă  compter du 1er janvier 2021, aux militaires titulaires de la retraite du combattant (dĂšs 65 ans voire dĂšs 60 ans) de bĂ©nĂ©ficier d’une demi-part fiscale supplĂ©mentaire sur l’impĂŽt sur le revenu sans attendre l’ñge de 74 ans. En consĂ©quence, cette mesure permet au conjoint survivant du militaire qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© de son vivant de la Âœ part d’en jouir Ă©galement, Ă  compter de 74 ans, mĂȘme si le militaire titulaire du droit est dĂ©cĂ©dĂ© avant 74 ans. Les avantages tarifaires liĂ©s aux transports ferroviaires au bĂ©nĂ©fice du monde combattant [1] arrĂȘtĂ© interministĂ©riel du 23 octobre 2019 : les valeurs des PMI, des retraites du combattant et des rentes mutualistes sont concernĂ©es par l’évolution du point PMI. [2] Ă©lĂ©ments Ă©laborĂ©s sur la base du lien suivant : http://portail.intradef.gouv.fr/content/la-commission-de-recours-de-linvalidite-cri- installee-par-genevieve-darrieussecq
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AprĂšs leur abrogation Ă  compter du 3 dĂ©cembre 2019 par l’ordonnance n° 2018-1135 du 12 dĂ©cembre 2018 portant diverses dispositions relatives Ă  la gestion de l’infrastructure ferroviaire et Ă  l’ouverture Ă  la concurrence des services de transport ferroviaire de voyageurs, les articles du CPMIVG relatifs aux avantages tarifaires liĂ©s aux transports ferroviaires au bĂ©nĂ©fice du monde combattant ont Ă©tĂ© rĂ©tablis Ă  l’identique dans l’article 222 de la loi de finances pour 2022. Ce rĂ©tablissement s’est accompagnĂ© de la publication des dĂ©crets n° 2019-1522 du 30 dĂ©cembre 2019 relatif aux rĂ©ductions accordĂ©es aux rĂ©formĂ©s et pensionnĂ©s de guerre sur les tarifs des services de transport ferroviaire domestique de voyageurs et n° 2019-1523 du 30 dĂ©cembre 2019 relatif aux rĂ©ductions sur les tarifs des services de transport ferroviaire domestique de voyageurs accordĂ©es aux familles des militaires morts pour la France afin de se rendre sur les lieux d’inhumation, qui reprennent en substance le contenu des dispositions lĂ©gislatives rĂ©tablies. Dans ces textes, les termes “SNCF MobilitĂ©s » ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par “services de transport ferroviaire domestique de voyageurs” compatibles avec une ouverture Ă  la concurrence du rĂ©seau ferrĂ© français. Le Plan famille Une large consultation sur le plan famille a Ă©tĂ© menĂ©e, au plus prĂšs du terrain, au cours du premier semestre 2019. Le personnel militaire et civil a pu s’exprimer sur l’amĂ©lioration des mesures du plan et en suggĂ©rer de nouvelles. Ainsi en 2020, les axes d’effort et les actions nouvelles se concentreront notamment sur : – l’emploi du conjoint ; – les situations les plus fragiles (parents divorcĂ©s, familles monoparentales, blessĂ©s, familles dont un membre est en situation de handicap) ; – le logement dans les zones en tension (rĂ©gion parisienne, Toulon, Bordeaux) ; – les conditions d’hĂ©bergement et de vie (horaires des repas, accĂšs aux loisirs et au sport
) pour les militaires cĂ©libataires et cĂ©libataires gĂ©ographiques.
Par ailleurs en 2020, certains travaux seront poursuivis et d’autres lancĂ©s, notamment : ‐ la poursuite des travaux relatifs au chantier 14 « liens avec le monde combattant » lancĂ© par la SEMARM, concernant notamment les mesures relatives Ă  la modernisation et Ă  la simplification du droit Ă  rĂ©paration (proposition d’une rĂ©paration intĂ©grale pour le militaire inscrite dans le code de la dĂ©fense, simplification des processus d’instruction des PMI et du droit Ă  PMI des ayants cause) ; ‐ la poursuite des travaux du groupe de travail relatif Ă  l’harmonisation de la dĂ©finition et de la procĂ©dure de reconnaissance d’une blessure de guerre, codirigĂ©s par la DRH-MD et l’EMA ; ‐ le lancement d’un groupe de travail relatif Ă  l’évolution des conditions d’admission au centre des pensionnaires de l’Institution nationale des invalides (INI) ; ‐ l’opportunitĂ© d’aligner les dates de reconnaissance (mĂ©dailles victimes d’actes de terrorisme, 1er janvier 1974) et de rĂ©paration (droit Ă  pension CPMIVG, 1er janvier 1982) pour les victimes d’actes de terrorisme.
Au terme de ce prĂ©ambule, Monsieur Laurent GRAVELAINE, chef du service des statuts et de la rĂ©glementation des RH militaires et civiles, prĂ©sente l’ordre du jour de la sĂ©ance.
 la premiĂšre partie est dĂ©diĂ©e Ă  une information par le contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des armĂ©es Dominique BONNET (CGA/PĂŽle Ressources Humaines/Groupe de contrĂŽle du personnel, de la rĂ©glementation et du budget), sur l’étude demandĂ©e par la DRH-MD au CGA visant Ă  dĂ©terminer la reprĂ©sentativitĂ© des organisations nationales de retraitĂ©s militaires en vue de la modification de l’arrĂȘtĂ© du 29 aoĂ»t 2016 portant organisation et fonctionnement du conseil permanent des retraitĂ©s militaires, notamment l’actualisation de son annexe.  la deuxiĂšme partie est consacrĂ©e Ă  un point sur le projet de loi instituant un systĂšme universel de retraite par le chef de bureau des pensions et de la couverture des risques professionnels, des prestations et des droits des anciens combattants (FM4), la CRC2 Aude BALLARIN et Monsieur Antoine LEHMANN, chef de section. Ils apporteront Ă©galement des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse aux questions liĂ©es Ă  ce projet que les associations leur ont transmis prĂ©alablement Ă  la tenue de la session ;
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 la troisiĂšme partie est rĂ©servĂ©e Ă  la prĂ©sentation par le CRC2 Aude BALLARIN du projet d’arrĂȘtĂ© modifiant l’arrĂȘtĂ© du 29 aoĂ»t 2016 portant organisation et fonctionnement du conseil permanent des retraitĂ©s militaires ;
 la derniĂšre partie de la sĂ©ance est l’occasion pour l’administration d’apporter les Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse aux questions transmises par les associations pour la session ordinaire du CPRM initialement prĂ©vue en dĂ©cembre 2019.
PREMIÈRE PARTIE : PRINCIPES ET MODALITÉS DE L’ÉTUDE RÉALISÉE PAR LE CGA La direction des ressources humaines du ministĂšre de la dĂ©fense a sollicitĂ© le contrĂŽle gĂ©nĂ©ral des armĂ©es pour la rĂ©alisation d’une Ă©tude visant Ă  dĂ©terminer la reprĂ©sentativitĂ© des organisations nationales de retraitĂ©s militaires. Les raisons de l’étude Les dispositions rĂ©glementaires relatives au fonctionnement du conseil permanent des retraitĂ©s militaires prĂ©voient que le contrĂŽle gĂ©nĂ©ral des armĂ©es doit conduire une Ă©tude « visant Ă  dĂ©terminer la reprĂ©sentativitĂ© des organisations nationales de retraitĂ©s militaires »1. Elle est menĂ©e tous les cinq ans ou Ă  la demande du ministre des armĂ©es. Cette Ă©tude permet d’actualiser l’annexe de l’arrĂȘtĂ© du 29 aoĂ»t 2016 portant organisation et fonctionnement du conseil permanent des retraitĂ©s militaires (CPRM) en y faisant figurer les associations reprĂ©sentatives au niveau national pouvant ĂȘtre membres du CPRM. En prĂ©vision du renouvellement des membres du conseil permanent des retraitĂ©s militaires dont l’arrĂȘtĂ© doit ĂȘtre publiĂ© au plus tard le 1er septembre 2020, la DRH-MD doit modifier l’arrĂȘtĂ© de 2016 prĂ©citĂ© et son annexe. Une Ă©tude inĂ©dite Auparavant les Ă©tudes menĂ©es par le CGA portaient sur la reprĂ©sentativitĂ© des retraitĂ©s militaires au CSFM. Depuis 2016, le CPRM Ă©lit en son sein les trois reprĂ©sentants siĂ©geant au CSFM, et l’identification des associations pour lesquelles les reprĂ©sentants sont membres du CPRM est soumise Ă  une Ă©tude menĂ©e par le CGA afin de dĂ©terminer si celles-ci sont reprĂ©sentatives pour siĂ©ger au sein du CPRM. ConcrĂštement, l’étude sera rĂ©alisĂ©e au moyen d’un questionnaire qui sera soumis aux associations afin de recueillir les informations qui permettront au CGA d’apprĂ©cier leur reprĂ©sentativitĂ©. Pour ce faire, plusieurs critĂšres seront pris en compte, notamment : ‐ Effectifs des adhĂ©rents ‱ DiversitĂ© des statuts ◩ Membres actifs, associĂ©s, sympathisants ◩ RetraitĂ©s, conjoints, enfants, militaires en activité  ‱ CritĂšres de reprĂ©sentativitĂ© ◩ CatĂ©gories (officiers, sous-officiers, militaires du rang) ◩ ArmĂ©es ou services d’origine ‐ Structure des associations ‱ Association nationale, locale, fĂ©dĂ©ration, union ‐ Cotisations 2019 ‱ Montants, reversements ‐ Publication ‱ Diffusion, tirage, abonnement, frĂ©quence, prix ‐ Comptes ‱ Compte de rĂ©sultats, bilan ‱ Etat des subventions Le CGA BONNET prĂ©cise que le but de l’étude n’est pas de remettre en question la prĂ©sence des associations actuellement membres du CPRM mais bien d’apprĂ©cier leur reprĂ©sentativitĂ©. A l’issue de ses travaux, le CGA BONNET prĂ©sentera les rĂ©sultats de son Ă©tude au CPRM. 1 Article 3 de l’arrĂȘtĂ© du 29 aoĂ»t 2016 portant organisation et fonctionnement du conseil permanent des retraitĂ©s militaires
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Les Ă©lĂ©ments calendaires Les rĂ©sultats de l’étude seront prĂ©sentĂ©s au prochain CPRM du 16 juin 2020 car l’objectif de la DRH-MD est de publier l’arrĂȘtĂ© modifiant l’arrĂȘtĂ© du 29 aoĂ»t 2020 portant organisation et fonctionnement du conseil permanent des retraitĂ©s militaires pour septembre 2020. Les questionnaires seront envoyĂ©s aux associations dĂ©but mars afin qu’elles puissent transmettre leurs Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse pour le 24 avril prochain, la DRH-MD souhaitant connaĂźtre les rĂ©sultats de l’étude le 29 mai 2020, au plus tard. Au regard du calendrier trĂšs contraint, le CGA BONNET prĂ©cise qu’il considĂ©rera toute association qui ne lui rĂ©pond pas dans les dĂ©lais impartis comme n’étant pas volontaire pour siĂ©ger au CPRM. Aussi, il souhaite que les associations n’hĂ©sitent pas Ă  prendre contact avec lui en cas de difficultĂ©s. Questions des associations relatives Ă  l’étude Q1- Dans le cas oĂč une association devenait moins reprĂ©sentative, quelle serait votre politique ? (CNRM) ElĂ©ments de rĂ©ponse du CGA BONNET : Le CGA effectue uniquement l’étude impartiale et objective de la reprĂ©sentativitĂ© des associations sur la base des critĂšres qui ont Ă©tĂ© communiquĂ©s aux associations. Les rĂ©sultats sont transmis Ă  la DRH-MD. C’est cette derniĂšre qui prendra une dĂ©cision. Q2- Quelle place au sein du CPRM allez-vous laisser aux associations nouvellement formĂ©es ? ElĂ©ments de rĂ©ponse du CGA BONNET : L’objet de l’étude est de mesurer la reprĂ©sentativitĂ© des associations de retraitĂ©s militaires c’est pourquoi les diffĂ©rentes populations regroupĂ©es au sein d’une association (retraitĂ©s militaires, conjoints de militaires, orphelins
) seront attentivement regardĂ©es. Les dispositions rĂ©glementaires ne prĂ©voient pas un nombre limitĂ© d’associations reprĂ©sentatives au sein du CPRM. Aussi les nouvelles associations jugĂ©es reprĂ©sentatives pourront ĂȘtre intĂ©grĂ©es au sein du CPRM sans pour autant entrainer l’élimination d’associations dĂ©jĂ  membres. Q3- Qu’entendez-vous par reprĂ©sentativitĂ© ? (AOM) ElĂ©ments de rĂ©ponse du CGA BONNET : L’étude va permettre de recueillir un certain nombre d’élĂ©ments quant aux populations qui composent chaque association, notamment celle des retraitĂ©s militaires. Ceux-ci seront ensuite apprĂ©ciĂ©s au regard du volume existant des retraitĂ©s militaires dans chaque catĂ©gorie par armĂ©e, direction et service.
Le VAE HELLO souligne qu’il n’y a pas de quotas comme pour les associations professionnelles nationales militaires. L’administration a la libertĂ© d’embarquer au sein du CPRM toutes les populations qui doivent l’ĂȘtre au regard de l’existant, l’objectif Ă©tant de n’en oublier aucune.
Le contre-amiral LACAILLE, membre du CPRM en qualitĂ© de personnalitĂ© qualifiĂ©e, prend la parole. Il souhaite prĂ©ciser qu’il a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© il y a bien longtemps (25 ans) et informe que son association, l’UNCAN n’est plus active. Il annonce Ă©galement qu’il a transmis Ă  l’administration son souhait de dĂ©missionner de sa fonction au sein du CPRM. Celle-ci prendra effet dĂšs le prochain conseil. Il termine son propos en proposant que le VA OLHAGARAY lui succĂšde. De mĂȘme, le docteur LEFEVRE annonce qu’il a transmis Ă  la DRH-MD son souhait de dĂ©missionner de sa fonction de personnalitĂ© qualifiĂ©e au sein du CPRM, pour laquelle il a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© il y a 22 ans. Il propose que le prĂ©sident de la SAMA prenne sa succession.
Le VAE HELLO en prend note ; il souhaite que la désignation officielle des successeurs soit réalisée dans les délais (avant le prochain CPRM).
DEUXIÈME PARTIE : POINT SUR LE PROJET DE LOI INSTITUANT UN SYSTEME UNIVERSEL DE RETRAITE Structuration des textes Deux projets de texte ont été élaborés :
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– un projet de loi ordinaire comportant 65 articles organisĂ©s en 5 titres (architecture juridique du systĂšme et principaux paramĂštres, conditions de dĂ©part Ă  la retraite, dispositifs de solidaritĂ© du systĂšme universel, l’architecture organisationnelle et financiĂšre, et modalitĂ©s d’entrĂ©e en vigueur et de transition vers le systĂšme universel) ; – un projet de loi organique instaurant un encadrement de niveau organique du pilotage financier du systĂšme universel. De nombreux paramĂštres du systĂšme seront prĂ©cisĂ©s par voie d’ordonnance ou par des textes rĂšglementaires. ElĂ©ments calendaires Les projets de texte sont Ă©tudiĂ©s actuellement par le Parlement, aprĂšs un passage en commission qui n’a pas permis de trouver des amendements consensuels. Le calendrier gouvernemental suggĂšre un passage au SĂ©nat au printemps et un vote dĂ©finitif avant l’étĂ©. ParallĂšlement, la confĂ©rence de financement a dĂ©butĂ© cette semaine et doit fournir ses prĂ©conisations d’ici la fin avril. Les principes du systĂšme universel de retraite (SUR) Les fondements qui ont prĂ©sidĂ© Ă  la rĂ©daction du projet de loi sont les suivants : – universalitĂ© : un mĂȘme systĂšme pour tous quel que soit les statuts et les catĂ©gories auxquels appartiennent les diffĂ©rents travailleurs ; – Ă©quitĂ© : chaque euro cotisĂ© donnera des droits identiques Ă  tous ; – solidaritĂ© : le systĂšme s’appuie sur le principe de rĂ©partition (droits accordĂ©s pour les enfants, principe de la rĂ©version revisitĂ©, points donnĂ©s pour les interruptions de carriĂšre et une retraite minimale d’un montant de mille euros Ă  l’ñge d’équilibre fixĂ© actuellement Ă  64 ans (susceptible d’évoluer) ; – viabilitĂ© : un principe d’équilibre financier du systĂšme ; – justice : un maintien de l’ñge lĂ©gal de dĂ©part Ă  la retraite Ă  62 ans et une prise en compte des spĂ©cificitĂ©s des mĂ©tiers ; – progressivitĂ© : la rĂ©forme sera mise en place de maniĂšre trĂšs progressive. Le public concernĂ© est limitĂ© au regard des rĂšgles de transition qui sont posĂ©es. Les droits acquis jusqu’à la mise en place de la rĂ©forme seront conservĂ©s. Des mĂ©canismes de lissage seront mis en place afin d’attĂ©nuer les effets des nouvelles mesures (assiette de cotisation
). Le SUR, un systĂšme Ă  points – Pour les militaires, il s’agit de la solde complĂšte intĂ©grant les primes et les indemnitĂ©s (aujourd’hui la liquidation de la retraite s’effectue sur la base de la solde indiciaire). La solde complĂšte sera imposĂ©e par des cotisations contributives de 28,12%. Ce taux se dĂ©composera entre une cotisation plafonnĂ©e de 25,31% qui s’appliquera Ă  toute la rĂ©munĂ©ration jusqu’à 120 000 € et gĂ©nĂ©rera des droits Ă  retraite, et une cotisation dĂ©plafonnĂ©e de 2,81% qui participera au financement solidaire du systĂšme de retraite. – Cela porte la part agent de la cotisation Ă  11,25%. En 2020 la cotisation est de 11,10%, ainsi la cotisation « employĂ© » reste comparable ; en revanche celle-ci n’est pas calculĂ©e Ă  partir de la mĂȘme assiette. – Les cotisations contributives seront converties, Ă  travers une valeur d’achat, en points. Ces derniers seront inscrits dans un compte individuel Ă  point. Ces points seront cumulĂ©s tout au long de la carriĂšre, mensuellement, et seront liquidĂ©s au moment de la retraite. Le montant de la retraite sera calculĂ© en divisant le nombre de points par la valeur de service. La valeur d’achat du point et la valeur de service seront fixĂ©s par le conseil d’administration de la caisse nationale universelle de retraite. Les spĂ©cificitĂ©s militaires Le projet de loi ordinaire reconduit les principaux dispositifs actuels des pensions militaires en les adaptant au nouveau systĂšme Ă  points. Ainsi sont conservĂ©s :  l’ouverture des droits Ă  pension aux durĂ©es de service dĂ©jĂ  exigĂ©es aujourd’hui (17 ans pour le personnel non officier et les officiers commissionnĂ©s, 20 ans pour les officiers sous contrat, 27 ans pour les officiers de carriĂšre) ;  le cumul intĂ©gral de la pension avec les revenus tirĂ©s d’un nouvel emploi ;  la transformation des bonification actuelles (cinquiĂšme, services sous-marins, aĂ©riens et campagne) en points supplĂ©mentaires (modalitĂ©s de calcul dĂ©finies par dĂ©cret aprĂšs promulgation de la loi) ;
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 l’amĂ©nagement du dispositif de rĂ©version (reconnaissance des risques propres Ă  l’exercice du mĂ©tier de militaire). L’entrĂ©e en vigueur du nouveau systĂšme – Les retraitĂ©s actuels ne sont pas concernĂ©s par la rĂ©forme ; – Le nouveau systĂšme s’appliquera aux militaires nĂ©s en 2004 et recrutĂ©s Ă  compter du 1er janvier 2022 ; – Cette rĂ©forme ne s’appliquera pas aux militaires qui se trouvent Ă  la date d’adoption de la loi Ă  moins de 17 ans de la possibilitĂ© de liquider leur retraite (la majoritĂ© des militaires aujourd’hui en service ne sera pas concernĂ©e par la rĂ©forme). Les droits acquis avant 2025 seront prĂ©servĂ©s.
Le VAE HELLO indique que le MINARM sera attentif aux dĂ©cotes. Il conclut en rappelant que dans la rĂ©forme les retraites militaires ne relĂšveront plus du code de la dĂ©fense mais du code de la sĂ©curitĂ© sociale dont le contentieux est traitĂ© par l’ordre judiciaire. Questions des associations relatives au projet de loi SUR Q 01 – PROMOTION INTERNE L’AOM Ă©met un avis dĂ©favorable sur l’ensemble du projet de rĂ©forme des retraites au motif, entre autres, qu’elle pĂ©nalise l’ascenseur social dans les armĂ©es car Ă  grade et carriĂšre similaires, les personnels ayant dĂ©butĂ© leur carriĂšre en bas d’échelle ne percevraient pas la mĂȘme retraite que leurs camarades ayant commencĂ© la leur Ă  un indice de solde supĂ©rieur ». (AOM) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse Le projet de loi prĂ©voit que chaque revenu donne lieu Ă  des cotisations qui gĂ©nĂšrent des points qui seront monĂ©tisĂ©s Ă  l’issue de la carriĂšre. C’est donc l’ensemble de la carriĂšre qui est pris en compte pour le calcul de la retraite, avec les primes et indemnitĂ©s intĂ©grĂ©es dans l’assiette de calcul, ce qui est dĂ©terminant. Il faut rappeler qu’actuellement le calcul de la retraite prend en compte un pourcentage de la solde indiciaire. Le taux maximum de liquidation est de 80 % de la solde indiciaire. Compte tenu de la part moyenne des primes et indemnitĂ©s, le taux de remplacement, c’est-Ă -dire le pourcentage de la solde d’activitĂ© perçu une fois en retraite, tourne en moyenne autour de 50 %. Il convient d’attendre de connaĂźtre l’ensemble des paramĂštres de calcul du futur systĂšme pour ĂȘtre en mesure de comparer les taux de remplacement qui seuls pourront permettre de faire un bilan objectif des effets attachĂ©s Ă  ce nouveau mode de calcul. En fonction des rĂ©sultats, des mesures correctives pourront Ă©ventuellement ĂȘtre Ă©tudiĂ©es pour prĂ©server la dynamique d’escalier social qui caractĂ©rise notre modĂšle et constitue une marque de fiertĂ© pour l’institution. Q 02 – PROMOTION INTERNE L’officier marinier qui arrive Ă  acquĂ©rir rapidement de par ses cours, sa notation et sa maniĂšre de servir, un grade d’officier marinier supĂ©rieur, et qui pour ne pas rester dans le mĂȘme corps souhaite passer par voie interne au corps des officiers se verra pĂ©nalisĂ© dans le nouveau systĂšme de calcul des retraites par rapport au systĂšme actuel. Effectivement, cet officier marinier obtiendra par exemple au bout de 30 annĂ©es de service, le grade de capitaine de corvette ou de capitaine de frĂ©gate, et aura une retraite sur la base d’un calcul Ă  points qui sera Ă©valuĂ©e sur l’ensemble de sa carriĂšre, depuis son entrĂ©e dans l’école des mousses. Les points accumulĂ©s Ă©tant acquis sur sa solde depuis le dĂ©part, donc minorĂ© puisque le nombre de points dĂ©pend directement de la solde et avec un Ă©cart type trĂšs important. Alors que dans le systĂšme actuel il part avec un calcul pour sa future pension basĂ©e sur le traitement brut des 6 derniers mois. Aura t’il dĂ©mĂ©ritĂ© ? non. Il a fait un effort tout aussi honorable que l’officier qui est rentrĂ© directement Ă  l’École Navale. De plus la promotion interne propre aux armĂ©es et sa politique de ressources humaines ne seront plus valorisĂ©es et tout le modĂšle RH des armĂ©es sera remis en cause. Sachant que dans la gendarmerie par exemple une majoritĂ© d’officiers sortent du rang et que dans la Marine nombreux sont les officiers sortis du rang, particuliĂšrement dans les spĂ©cialitĂ©s techniques. Avez-vous rĂ©flĂ©chi Ă  cette situation ? Avez-vous mesurĂ© les consĂ©quences de cette rĂ©forme sur la politique de promotion interne qui sera dĂ©valorisĂ©e et privilĂ©giera des dĂ©parts vers le secteur privĂ© ou dans la fonction publique, plutĂŽt que de favoriser en promotion interne un changement de corps. Sachant que les personnes qui se positionnent pour changer de corps sont gĂ©nĂ©ralement les meilleurs Ă©lĂ©ments. Cela risque de fortement remettre en cause le modĂšle RH des armĂ©es. (FNOM) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse
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L’impact RH de la rĂ©forme fait naturellement l’objet d’une attention majeure. Le ministĂšre des armĂ©es a soulignĂ© tout au long du processus d’élaboration de la rĂ©forme la nĂ©cessitĂ© que celle-ci ne dĂ©stabilise pas la GRH militaire. L’ensemble des paramĂštres de la rĂ©forme n’étant pas encore connu, les modĂ©lisations n’ont pas encore pu ĂȘtre rĂ©alisĂ©es. Une fois le diagnostic Ă©tabli, des mesures pourront ĂȘtre prises au besoin pour conserver une place importante Ă  la promotion interne (plus de 5000 militaires changent de catĂ©gorie chaque annĂ©e) et inciter aux parcours ascendants. Q 03 – PENSION DE REVERSION (art. 46 et 63) En l’état des textes sur la pension de rĂ©version contenus dans le projet de loi de rĂ©forme des retraites (art 46), il est indiquĂ© que cette pension au survivant serait calculĂ©e sous une autre forme, Ă  savoir :  calcul de la pension de rĂ©version sur les revenus des deux pensions du couple, soit 70% du revenu global;  condition d’ñge de 55 ans pour le survivant ;  sans conditions de ressources ;  le mariage restant la condition commune Ă  l’ensemble des retraitĂ©s. (Les divorces devraient finalement ĂȘtre Ă©galement retenus cf. amendement). Reste Ă  connaitre la date de mise en Ɠuvre de cette rĂ©forme : Application immĂ©diate Ă  la promulgation de la loi, Ă  partir de 2025 (comme prĂ©vu par le rapport Delevoye) ou en 2037 (art 46) pour les seuls retraitĂ©s concernĂ©s par la retraite universelle ? Par ailleurs, pour les militaires dĂ©cĂ©dĂ©s hors service (maladie), dont les conjoints bĂ©nĂ©ficiaient de la pension de rĂ©version immĂ©diate (pas de conditions d’ñge), les pensions de rĂ©versions seront-elles traitĂ©es selon la rĂšgle commune, c’est-Ă -dire Ă  55 ans pour le survivant ? (ANOCR, CNRM, UNPRG, FNRG) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse Le nouveau dispositif s’appliquera aux conjoints survivants des assurĂ©s qui sont dĂ©cĂ©dĂ©s aprĂšs que leurs droits ont Ă©tĂ© convertis dans le systĂšme universel de retraite. Le nouveau dispositif ne s’appliquera donc qu’aux seuls retraitĂ©s concernĂ©s par la rĂ©forme, Ă  partir de 2037, sauf cas exceptionnels (dĂ©cĂšs en activitĂ© ouvrant droit Ă  la rĂ©version sans condition d’ñge). Des dispositions propres figurent Ă  l’article 46 du projet de loi octroyant, comme c’est le cas actuellement, des montants minimums de pension pour les conjoints survivants de militaires dĂ©cĂ©dĂ©s en service, sans condition d’ñge. Le projet de loi ne prĂ©voit en revanche Ă  ce stade pas de dĂ©rogation Ă  la condition d’ñge pour les dĂ©cĂšs hors service des militaires. Q 04 – DECOTES Le projet de loi prĂ©voit des dĂ©cotes aux articles L. 191-5 (article 10 du projet) et L. 724-3 (article 37 du projet). Ces dispositions du droit commun, qui doivent ĂȘtre prĂ©cisĂ©es par des dĂ©crets, visent Ă  encourager les salariĂ©s Ă  poursuivre leur activitĂ©, alors que l’impĂ©ratif de jeunesse (dĂ©cidĂ© par l’Etat et prĂ©vu Ă  l’article L. 4139-13 du code de la dĂ©fense) consiste Ă  conserver dans ses rangs les militaires en dĂ©but de carriĂšre, puis Ă  inciter des dĂ©parts progressifs et continus par la suite jusqu’aux diffĂ©rentes limites d’ñge. Il existe donc un grand risque de vieillissement de la population militaire. Nous constatons donc une discordance entre l’objectif poursuivi par le projet de loi et l’impĂ©ratif de jeunesse imposĂ© aussi par la loi Ă  nos armĂ©es. Aussi, ces dĂ©cotes pourraient-elles ĂȘtre supprimĂ©es pour la population militaire ? (CNRM et ANOCR) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse Comme pour les prĂ©cĂ©dentes rĂ©formes, il importe de prĂ©server le cƓur du rĂ©gime des retraites militaires, permettant de rĂ©pondre aux impĂ©ratifs de gestion, sans pour autant s’affranchir de l’effort demandĂ© pour la nĂ©cessaire consolidation du rĂ©gime par rĂ©partition qui implique d’inciter Ă  travailler un peu plus longtemps. Le projet de loi s’inscrit dans cette double exigence, en ce qu’il prĂ©voit que le mĂ©canisme de la dĂ©cote sera amĂ©nagĂ© par dĂ©cret pour, comme c’est le cas actuellement, tenir compte des spĂ©cificitĂ©s militaires, et notamment des carriĂšres courtes. Q 05 – REPRESENTATIVITE AU SEIN DE LA CAISSE NATIONALE DE RETRAITE UNIVERSELLE Les retraitĂ©s reprĂ©sentent 17 millions de personnes en France, soit un quart de la population pour un coĂ»t de 314 milliards d’euros en 2017, 14 % du PIB.
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Comment peut-on imaginer qu’ils soient exclus de la reprĂ©sentation (rapport Delevoye) Ă  la Caisse Nationale de Retraite Universelle dont la mise en place est programmĂ©e pour le 1er dĂ©cembre 2020. Il s’agirait lĂ  d’une discrimination inacceptable compte tenu de l’importance de cette caisse dont les propositions financiĂšres sur les retraites seront dĂ©terminantes. Les associations souhaitent ne plus ĂȘtre ignorĂ©es dans le principe d’équitĂ© entre les citoyens, notamment pour la gestion de leurs pensions. (ANOCR, AOM, CNRM, UNPRG, FNOM, FNRG, UNSOR) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse Aux cĂŽtĂ©s du conseil d’administration de la caisse nationale de retraite universelle, l’établissement disposera d’autres instances de gouvernance dont l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des retraites et le conseil citoyen des retraites. Les dispositions relatives Ă  la composition de ces instances, leurs domaines de compĂ©tences respectifs et leurs conditions de nomination ou de dĂ©signation seront prises par voie d’ordonnance. Les acteurs de la gouvernance ne sont donc pas encore totalement connus. Nul doute cependant que la voix des associations de retraitĂ©s sera prise en compte, eu Ă©gard Ă  la force de leur mandat et Ă  la considĂ©ration qui leur est traditionnellement accordĂ©e. Q 06 – CONVERGENCE DES COTISATIONS SOCIALES Le futur systĂšme des retraites envisagĂ© par le gouvernement tend, sur une pĂ©riode de quinze annĂ©es (20 ans finalement cf. amendement), Ă  faire converger les niveaux de cotisations sociales arguant du fait que les modalitĂ©s doivent ĂȘtre Ă©quitables pour l’ensemble des assurĂ©s autant en termes de taux que d’assiettes de cotisations. Ce nouveau taux serait de 28,12 % jusqu’à trois plafonds de la sĂ©curitĂ© sociale de revenus annuels dont les modalitĂ©s d’applications seraient dĂ©terminĂ©es par ordonnance. (les taux de cotisation seront fixĂ©s par dĂ©cret) Actuellement les taux de cotisations du militaire sont les suivants : 11,10 % pour la pension sur le traitement brut, 2 % pour le fond de prĂ©voyance militaire, 5 % pour la retraite additionnelle (mais uniquement appliquĂ©e sur l’indemnitĂ© de rĂ©sidence, supplĂ©ment familial, primes, rĂ©munĂ©rations annexes, etc. ceci dans la limite de 20 % du traitement brut), 9,2 % pour la CSG non dĂ©ductible sur les revenus non imposables, 6,8 % pour la CSG dĂ©ductible, mais il faut intĂ©grer une prime compensatrice, 2,4 % pour la CSG non dĂ©ductible (revenus d’activitĂ©), 0,5 % pour le CRDS. Ce qui pour l’assiette des cotisations prises uniquement sur les revenus bruts fait un total de 22 ,8 %. Dans la mesure oĂč le niveau de cotisation universel serait de 28,12 % et appliquĂ© sur l’ensemble des revenus, le militaire verrait son pouvoir d’achat minorĂ© d’une part importante de ses revenus. Peut-on parler d’équitĂ© de traitement pour une population de personnes qui au bas de leur contrat peuvent donner leur vie pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts de la France ? (FNOM) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse Le niveau de 28,12 % correspond au total des parts employeur et agent/salariĂ©. La part agent devrait s’établir Ă  11,25 %, ce qui est le taux actuellement en vigueur dans le secteur privĂ©. Pour le secteur public, le changement rĂ©sultera de l’élargissement de l’assiette de cette cotisation, qui ne sera plus limitĂ©e au seul volet indiciaire et qui intĂ©grera les primes et indemnitĂ©s (la RAFP, dont c’est actuellement l’objet a vocation Ă  disparaĂźtre). Cette Ă©volution s’opĂšrera via un lissage qui devrait s’étendre de 15 Ă  20 ans selon les modalitĂ©s qui seront retenues, avec subvention de l’employeur pour amortir l’impact sur le pouvoir d’achat des militaires et fonctionnaires concernĂ©s. Q 07 – CONVERGENCE DES COTISATIONS Dans son article 18, le projet de loi prĂ©voit d’inclure les primes dans l’assiette de cotisation retraite mais Ă©galement le relĂšvement de l’effort contributif dans la perspective de la convergence des cotisations qui engendrera une baisse de la rĂ©munĂ©ration. Des mesures de compensation sont-elles prĂ©vues durant la pĂ©riode de rattrapage si l’effort contributif s’avĂ©rait trop consĂ©quent ? (UNSOR) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse La convergence des cotisations va s’effectuer de maniĂšre Ă©talĂ©e avec une participation de l’employeur pour lisser les effets sur la rĂ©munĂ©ration. A ce stade les impacts sur la rĂ©munĂ©ration ne sont pas encore modĂ©lisĂ©s, c’est pourquoi envisager des mesures compensatoires paraĂźt pour l’heure prĂ©maturĂ©. Q 08 – INDEMNITE DE SUJETIONS SPECIALES DE POLICE DES GENDARMES L’indemnitĂ© de sujĂ©tions spĂ©ciales de police des gendarmes dĂšs qu’ils atteignent 50 ans, sous rĂ©serve d’acquitter une sur-cotisation salariale est actuellement intĂ©grĂ©e dans le calcul des retraites Ă  partir de 50 ans. Dans le projet de loi sur les retraites des militaires, les primes et rĂ©munĂ©rations liĂ©es aux qualifications seraient intĂ©gralement
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prise en compte pour les points de retraite. Quid du maintien intĂ©gral de la prime de police, dans les mĂȘmes conditions d’ñge, dans le futur calcul des pensions ? (UNPRG et FNRG) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse L’élargissement de l’assiette aux primes et indemnitĂ©s prĂ©vu par le projet de loi a vocation Ă  embarquer l’indemnitĂ© de sujĂ©tions spĂ©ciales de police des gendarmes. Q 09 – PRIMES ET BONIFICATIONS L’article 17 du projet de loi prĂ©voit de « prendre en compte l’intĂ©gralitĂ© de la rĂ©munĂ©ration versĂ©e dans le calcul des droits Ă  retraite, et donc de permettre aux fonctionnaires de s’ouvrir des droits sur leurs primes ». Quelles primes et bonifications qui doivent ĂȘtre prĂ©cisĂ©es par dĂ©crets, seront prises en compte dans le nouveau dispositif ? (ANOCR) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse Le nouveau dispositif intĂšgrera dans l’assiette de cotisation l’ensemble des primes et indemnitĂ©s perçues dans la limite de 3 PASS. Par exception, les Ă©lĂ©ments de rĂ©munĂ©ration destinĂ©s Ă  compenser la chertĂ© de la vie et les charges liĂ©es aux conditions locales d’existence, ne seront pris en compte dans l’assiette de cotisation que dans la limite d’un plafond, qui sera dĂ©fini par dĂ©cret, pour tenir compte du fait que ces Ă©lĂ©ments ont une double nature Ă  la fois compensatoire de frais et indemnitaire. Les bonifications seront transformĂ©es dans le futur systĂšme en majorations de points, abondĂ©es par l’employeur au moyen notamment de surcotisation. Q 10 – TERME DE « PENSION MILITAIRE » Les retraitĂ©s militaires s’inquiĂštent que dans le cadre de cette future rĂ©forme des retraites, le terme « pension militaire » puisse sous couvert d’universalitĂ© et d’équitĂ© ĂȘtre substituĂ© par les termes « retraite militaire ». Nous rappelons Ă  ce sujet que la pension militaire n’est pas un avantage vieillesse. La FNOM s’est battu avec la commission de dĂ©fense pour introduire l’article L. 55 au code des pensions civiles et militaires de retraite, afin que cette pension acquise au vu des servitudes, fortes sujĂ©tions Ă  l’institution, loyalisme, discipline neutralitĂ© et engagement, ne soit pas un avantage vieillesse, mais une pension militaire. Nous ne souhaitons pas que le terme « pension » soit remplacĂ© par « retraite » pour tous les textes qui traitent des militaires. Nous souhaitons que l’actuel article L. 55 soit intĂ©grĂ© et maintenu dans le cadre de la rĂ©forme sur les futurs textes. (FNOM) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse En l’état du projet de loi, c’est bien le terme de retraite qui a vocation Ă  se substituer au terme de pension, qui, il faut le relever, n’est actuellement pas propre aux militaires (la pension dĂ©signe la rente perçue en position de retraite). L’universalitĂ© n’est nĂ©anmoins pas l’uniformitĂ© et, au-delĂ  du lexique, les militaires conservent des spĂ©cificitĂ©s, notamment les bonifications, qui compensent les sujĂ©tions statutaires et/ou opĂ©rationnelles endurĂ©es. La retraite militaire continuera ainsi Ă  constituer un instrument de rĂ©munĂ©ration diffĂ©rĂ©e. D’ailleurs, et c’est nouveau, le fait que la retraite constitue une composante de la condition militaire sera expressĂ©ment inscrit dans le code de la dĂ©fense.
TROISIEME PARTIE : PRÉSENTATION DU PROJET D’ARRETÉ MODIFIFIANT L’ARRETÉ DU 29 AOUT 2016 PORTANT ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU CPRM
Le CRC2 Aude BALLARIN prend la parole afin de rappeler les modalitĂ©s de consultation du CPRM sur le projet d’arrĂȘtĂ© modificatif. Le 6 dĂ©cembre 2020, la sous-direction de la fonction militaire a transmis aux membres du CPRM, le projet de texte susmentionnĂ© afin de recueillir leurs observations Ă©ventuelles. A l’unanimitĂ©, les associations membres du CPRM ont fait part Ă  l’administration de leurs observations sur deux articles du projet d’arrĂȘtĂ© modificatif : les articles 6 et 9. Dans le mĂȘme temps, la procĂ©dure relative au projet de dĂ©cret modifiant diverses dispositions du code de la dĂ©fense relatives aux organismes consultatifs et de concertation, dont certaines dispositions concernaient le CPRM, suivait son cours. Le Conseil d’Etat (CE) a rendu, le 28 janvier 2020, son avis sur le projet de dĂ©cret modificatif.
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Ainsi le projet prĂ©sentĂ© intĂšgre les nouvelles dispositions du dĂ©cret modifiant diverses dispositions du code de la dĂ©fense relatives aux organismes consultatifs et de concertation. Concernant les modifications demandĂ©es par le CPRM, le CRC2 BALLARIN prĂ©sente celles qui ont pu ĂȘtre intĂ©grĂ©es au projet de texte et les raisons pour lesquelles d’autres ne l’ont pas Ă©tĂ©. La prĂ©sentation est rĂ©sumĂ©e ci-dessous.
LĂ©gende : texte initial (noir), projet de modification FM (rouge), observations CPRM (bleu), rĂ©ponse FM4 (vert) Article 6 Les membres supplĂ©ants siĂšgent en cas d’empĂȘchement des membres titulaires. Lorsque le membre supplĂ©ant est Ă©galement empĂȘchĂ©, il n’est pas remplacĂ©. En cas d’empĂȘchement dĂ©finitif ou de dĂ©mission d’un membre titulaire ou supplĂ©ant, il est procĂ©dĂ© Ă  une nouvelle nomination selon les modalitĂ©s prĂ©cisĂ©es Ă  l’article 3 du prĂ©sent arrĂȘtĂ©, pour la durĂ©e du mandat restant Ă  effectuer. Toute dĂ©mission doit ĂȘtre notifiĂ©e auprĂšs du secrĂ©tariat du conseil permanent des retraitĂ©s militaires au moins trois mois avant sa prise d’effet. Le ministre de la dĂ©fense peut mettre fin au mandat d’un membre du conseil permanent des retraitĂ©s militaires lorsque le comportement de celui-ci est de nature Ă  entraver le bon fonctionnement du conseil. » Les associations membres du CPRM demandent le retrait du dernier alinĂ©a. RĂ©ponse FM4 : cette disposition avait Ă©tĂ© initialement insĂ©rĂ©e au projet d’arrĂȘtĂ© conformĂ©ment au projet de dĂ©cret. Le Conseil d’Etat ayant demandĂ© sa suppression du projet de dĂ©cret, celle-ci a Ă©tĂ© retirĂ©e du projet d’arrĂȘtĂ©.
Article 9 Le conseil permanent des retraitĂ©s militaires se rĂ©unit en session ordinaire au moins deux fois par an, prĂ©alablement aux sessions plĂ©niĂšres du conseil supĂ©rieur de la fonction militaire. Ces rĂ©unions peuvent ĂȘtre cependant dĂ©calĂ©es en cas de force majeure avĂ©rĂ©e. RĂ©ponse FM4 : dans la pratique, les sessions ne se tenant pas prĂ©alablement aux sessions plĂ©niĂšres du CSFM (cas d’un report ou autre) deviennent des sessions extraordinaires. Cette disposition n’est pas nĂ©cessaire, le dernier alinĂ©a de l’article 9 suffit. Le CPRM ne peut siĂ©ger valablement que si la majoritĂ© des associations est reprĂ©sentĂ©e par leur titulaire ou leur supplĂ©ant. RĂ©ponse FM4 : disposition insĂ©rĂ©e avec rĂ©daction rĂ©visĂ©e. Le prĂ©sident en fixe l’ordre du jour. Le ministre de la dĂ©fense peut Ă©galement inscrire Ă  l’ordre du jour toute question proposĂ©e par un ou plusieurs des membres du conseil mentionnĂ©s Ă  l’article 3 du prĂ©sent arrĂȘtĂ©. Les questions examinĂ©es en sĂ©ance peuvent faire l’objet d’observations exprimĂ©es par les membres prĂ©sents du conseil mentionnĂ©s Ă  l’article 3. Par ailleurs, le conseil permanent des retraitĂ©s militaires est appelĂ© Ă  se prononcer par voie Ă©lectronique sur les textes inscrits Ă  l’ordre du jour du conseil supĂ©rieur de la fonction militaire, en Ă©mettant des observations Ă©ventuelles. Les observations du conseil permanent des retraitĂ©s militaires sont transmises au secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du conseil supĂ©rieur de la fonction militaire chargĂ© de les communiquer aux membres de cette instance de concertation. Le conseil permanent des retraitĂ©s militaires peut se rĂ©unir en session extraordinaire sur convocation de son prĂ©sident ou si la majoritĂ© des associations en formule la demande au prĂ©sident.
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RĂ©ponse FM4 : disposition insĂ©rĂ©e avec rĂ©daction rĂ©visĂ©e. Le dossier de travail est, sauf procĂ©dure d’urgence, transmis dix jours avant la session. RĂ©ponse FM4 : il n’est pas indispensable d’insĂ©rer cet alinĂ©a, l’administration veillant, pour chaque session, Ă  transmettre aux membres du CPRM, l’ordre du jour et le dossier de travail dĂšs que ceux-ci sont validĂ©s.
Ce dernier point soulĂšve l’insatisfaction de certains membres du conseil. Aussi Monsieur Laurent GRAVELAINE, chef du service des statuts et de la rĂ©glementation des RH militaires et civiles, propose d’intĂ©grer la disposition en prĂ©voyant « l’impossibilitĂ© matĂ©rielle » pour l’administration.
QUATRIÈME PARTIE : RÉPONSES DE L’ADMINISTRATION AUX QUESTIONS DES ASSOCIATIONS Le CRC2 BALLARIN prend la parole afin de communiquer les Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse de l’administration aux questions soumises par les associations membres du CPRM. Q 01 – IGESA Quelle est la participation des retraitĂ©s dans l’organisation de l’Institution ? Une association de retraitĂ©s reprĂ©sente-t-elle l’ensemble des associations de retraitĂ©s au sein du conseil d’administration de l’Institution ? La FĂ©dĂ©ration Nationale des Officiers Mariniers (FNOM) reçoit de nombreuses questions de ses adhĂ©rents concernant le fonctionnement de l’IgĂ©sa. Afin de les orienter prĂ©cisĂ©ment, est-il possible de lui faire parvenir un organigramme de l’Institution ainsi qu’un annuaire tĂ©lĂ©phonique (comprenant les adresses courriel de contact) ? Pour les associations membres du CPRM : – sont-elles toutes traitĂ©es de la mĂȘme façon ? – ont-elles besoin d’une convention ? (FNOM) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse La reprĂ©sentation des retraitĂ©s militaires au sein du conseil de gestion de l’IGESA. Le conseil de gestion de l’IGESA comporte, en son sein, un personnel militaire issu du conseil central de l’action social (CCAS) qui l’a Ă©lu pour reprĂ©senter ses pairs au conseil de gestion de l’IGESA. Ce CCAS comporte, lui-mĂȘme, en son sein, un reprĂ©sentant des personnels militaires retraitĂ©s (dĂ©signĂ© par le conseil permanent des retraitĂ©s militaires). En consĂ©quence, les retraitĂ©s militaires sont indirectement reprĂ©sentĂ©s au sein du conseil de gestion de l’IGESA via ce reprĂ©sentant Ă©lu par le CCAS. Organigramme de l’IGESA L’organigramme de l’IGESA est un document interne qui n’est pas communicable. Pour toute question Ă  l’IGESA, composer le numĂ©ro de son standard tĂ©lĂ©phonique : 04.95.55.30.00 qui orientera l’appel vers le service concernĂ©, en fonction de la nature de la demande. Conventionnement des associations d’anciens militaires (membres ou non du CPRM) avec l’IGESA Le contenu des conventions passĂ©es entre l’IGESA et les associations de retraitĂ©s militaires est Ă©laborĂ© au cas par cas et peut varier d’un groupement Ă  l’autre en fonction de divers critĂšres dĂ©finis par l’IGESA. En gĂ©nĂ©ral, une association qui souhaite faire bĂ©nĂ©ficier tous ses adhĂ©rents des sĂ©jours IGESA doit passer une convention avec cette derniĂšre. En effet, les adhĂ©rents ressortissants de l’action sociale des armĂ©es ont accĂšs, de plein droit, aux prestations IGESA qui leur sont ouvertes. En revanche les adhĂ©rents n’ayant plus la qualitĂ© de ressortissants de l’action sociale des armĂ©es ne peuvent y prĂ©tendre. C’est pourquoi une convention entre l’IGESA et l’association est nĂ©cessaire pour rĂ©pondre Ă  la demande de l’ensemble de ses adhĂ©rents, qu’ils soient ressortissants ou non de l’action sociale des armĂ©es. Q 02 – AMIANTE Depuis deux dĂ©cennies la FĂ©dĂ©ration Nationale des Officiers Mariniers se bat pour faire reconnaitre au niveau des instances ministĂ©rielles les mĂȘmes droits que le personnel civil de la dĂ©fense, dont notamment la prise en compte de la cessation anticipĂ©e d’activitĂ©, pour les expositions aux fibres d’amiante subies lors de leur carriĂšre
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militaire, ceci pour toutes armes confondues et particuliĂšrement pour les marins qui ont embarquĂ© sur des bĂątiments mis en service jusque dans les annĂ©es 1980. Un ouvrier de l’État et un officier marinier qui ont travaillĂ© dans le mĂȘme compartiment amiantĂ© n’ont pas les mĂȘmes droits. Inadmissible dans une dĂ©mocratie comme la nĂŽtre. L’amiante Ă©tait utilisĂ©e de maniĂšre rĂ©currente et prĂ©sente partout. Aux fins d’isoler les tuyauteries qui Ă©voluaient dans tous les compartiments, isoler les parois de nombreux compartiments et Ă©quipements, protections thermiques des soutes Ă  munitions ou de carburant, utilisĂ©e pour des tenues anti-feu en cas d’incendie Ă  bord, protĂ©ger certaines parties des rĂ©acteurs d’avions Ă  bord des porte-avions, utilisĂ©e couramment pour des joints de tuyauteries, etc
 Les utilisations Ă©taient nombreuses, particuliĂšrement sur les bĂątiments de la Marine Nationale ceci en vertu du faible coĂ»t du matĂ©riau et de ses propriĂ©tĂ©s physico-chimiques. Le vieillissement de l’amiante engendrĂ© par des contraintes physiques fortes liĂ© Ă  l’environnement marin, Ă  la tempĂ©rature d’ambiance parfois Ă©levĂ©e supĂ©rieure Ă  50 degrĂ©s, aux travaux rĂ©guliers d’entretien, de poste de lavage et de prĂ©paration des inspections de tranches faites Ă  la mer ou Ă  quai, aux carĂ©nages des bĂątiments induisant des dĂ©montages complets d’ensembles calorifugĂ©s, a gĂ©nĂ©rĂ© des effritements naturels et remis en suspension des poussiĂšres d’amiante dans l’ensemble du bĂątiment. De plus le personnel du bord, qui a vĂ©cu, travaillĂ©, et circulĂ© dans un espace clos, confinĂ©, parfois en circulation d’air forcĂ© en interne en fonction des situations d’étanchĂ©itĂ©s totales liĂ©es au poste de combat, ceci pour l’ensemble du personnel toutes spĂ©cialitĂ©s confondues, compte tenu du poste de travail, du poste de combat, du poste de manƓuvre, du poste de couchage, des carĂ©nages et entretiens du bord, a Ă©tĂ© exposĂ© en permanence aux potentielles remise en suspension de fibres d’amiante. Les militaires de l’armĂ©e de l’air et de l’aĂ©ronavale marine, ont Ă©galement subi des expositions potentielles aux fibres d’amiante, puisque sur de nombreux Ă©quipements d’avions Ă  usage militaire l’amiante a Ă©tĂ© utilisĂ©e. Le Transall C160 par exemple, fabriquĂ© jusque dans les annĂ©es 1980, contenait plus de 300 composants amiantĂ©s d’un poids de plus de 120 kg (protection des rĂ©servoirs, joints, calorifugeage,
). Les soldats de l’armĂ©e de terre qui ont servi sur les chars de combat AMX30 ont Ă©galement Ă©tĂ© exposĂ©s aux fibres d’amiante. Alors que la cessation progressive d’activitĂ© est reconnue pour le personnel civil, fonctionnaires civils, et les marins de la marine marchande, les militaires dans leur ensemble, exposĂ©s souvent avec un surrisque Ă©levĂ© par rapport aux autres catĂ©gories de personnel, ce droit ne leur est pas reconnu. Aujourd’hui, les anciens militaires restent les seuls citoyens pour lesquels on ne reconnaĂźt pas le contact Ă  l’amiante pendant les annĂ©es passĂ©es sur les bĂątiments de la Marine nationale. Ayant effectuĂ© une carriĂšre courte (sans droit Ă  pension militaire de retraite), s’ils exercent une seconde carriĂšre dans le civil, ils ne peuvent bĂ©nĂ©ficier des annĂ©es passĂ©es dans la Marine pour prĂ©tendre Ă  l’ACAATA. Cette situation crĂ©Ă©e une discrimination par rapport aux autres travailleurs, pour lesquels cette reconnaissance de l’ACCATA est effective et dans le cas de la reconnaissance du prĂ©judice d’anxiĂ©tĂ© est mĂȘme simplifiĂ©e puisqu’un protocole transactionnel vient d’ĂȘtre proposĂ© par le MinistĂšre des ArmĂ©es et qu’un guichet transactionnel unique a Ă©tĂ© mis en place Ă  compter du 2 mai 2019, afin que le personnel concernĂ© : ouvriers de l’État, fonctionnaires et contractuels (actifs et retraitĂ©s) qui bĂ©nĂ©ficient du dispositif ASCAA puissent ĂȘtre libĂ©rĂ©s de la charge de toute preuve et se voir ainsi reconnaitre le prĂ©judice d’anxiĂ©tĂ©Ì plus simplement, s’ils en font la demande. Que peut faire le CPRM pour inflĂ©chir cette position discriminatoire dont les militaires font les frais et particuliĂšrement ceux qui ont fait une carriĂšre courte ? Quelles actions doivent ĂȘtre entreprises par le CPRM pour que MinistĂšre de la DĂ©fense puisse reconnaitre les mĂȘmes droits dont bĂ©nĂ©ficie le personnel civil. (FNOM) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse La France a crĂ©Ă© divers dispositifs permettant de prendre en compte les consĂ©quences douloureuses de l’exposition Ă  l’amiante. L’allocation de cessation anticipĂ©e des anciens travailleurs de l’amiante (ACAATA) est un de ces dispositifs. CrĂ©Ă©e par la loi n° 98-1194 du 23 dĂ©cembre 1998 de financement de la sĂ©curitĂ© sociale pour 1999, elle permet aux travailleurs du secteur privĂ© de bĂ©nĂ©ficier, sous certaines conditions, d’une prĂ©retraite Ă  partir de 50 ans pour les individus victimes d’une maladie professionnelle liĂ©e Ă  l’amiante et Ă  60 ans moins le tiers de la durĂ©e de travail dans les Ă©tablissements ou ports concernĂ©s listĂ©s et au plus tĂŽt Ă  50 ans, pour les personnes exposĂ©es Ă  l’amiante. À partir de la cessation d’activitĂ© et jusqu’au dĂ©part en retraite, l’ACAATA est versĂ©e mensuellement. Les anciens militaires qui quittent l’institution avec une pension militaire de retraite pour se reconvertir dans le secteur privĂ© ne peuvent pas bĂ©nĂ©ficier de ce dispositif au titre de leurs services militaires. En effet, la pension militaire de retraite intĂšgre dĂ©jĂ  dans son calcul les annĂ©es de services au cours desquelles le militaire a Ă©tĂ© exposĂ© Ă  l’amiante. Or, il est impossible en droit d’englober les annĂ©es de services rĂ©alisĂ©es en qualitĂ© de militaire dans les annĂ©es d’exposition ouvrant droit Ă  l’ACAATA. En effet, selon une jurisprudence constante du Conseil d’Etat (CE, 6 juin 1980, M. GARNIER Rec. p. 814), une mĂȘme pĂ©riode d’activitĂ© ne peut faire l’objet de
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l’attribution de deux prestations liĂ©es Ă  la durĂ©e des services (en l’espĂšce la pension militaire de retraite et l’ACAATA). Par consĂ©quent, il n’est pas possible, en droit, de prendre en compte les annĂ©es de services militaires pensionnĂ©s pour le calcul des annĂ©es d’exposition Ă  l’amiante ouvrant droit au dispositif de l’ACAATA. En revanche, certains anciens militaires reconvertis dans le secteur privĂ© sans droit Ă  pension du code des pensions civiles et militaires de retraite, ont effectuĂ© durant leur carriĂšre militaire des travaux identiques Ă  ceux ouvrant droit au dispositif de l’ACAATA. Cette problĂ©matique est bien identifiĂ©e par le ministĂšre des armĂ©es. L’article 146 de la loi n° 2015-1785 du 29 dĂ©cembre 2015 de finances pour 2016 a par ailleurs instaurĂ© un dispositif de cessation anticipĂ©e d’activitĂ© applicable aux fonctionnaires et agents contractuels de droit public reconnus atteints, au titre de leur activitĂ© au sein de la fonction publique de l’État, de la fonction publique territoriale ou de la fonction publique hospitaliĂšre, d’une maladie professionnelle provoquĂ©e par l’amiante. Depuis la parution de l’article 146 de la loi du 29 dĂ©cembre 2015 prĂ©citĂ©e, seuls les militaires ne bĂ©nĂ©ficiaient pas d’un dispositif de cessation anticipĂ© d’activitĂ© en cas de maladie liĂ©e Ă  l’amiante. Le ministĂšre des armĂ©es s’est donc principalement consacrĂ© Ă  mettre fin Ă  cette iniquitĂ© et a fait Ă©voluer le droit en modifiant l’article 146 de la loi du 29 dĂ©cembre 2015 par l’article 134 de la loi n° 2017-1837 du 30 dĂ©cembre 2017 de finances pour 2018 en permettant pour la premiĂšre fois aux militaires reconnus atteints, au titre de leur activitĂ© en qualitĂ© de militaire, d’une maladie provoquĂ©e par l’amiante de demander Ă  bĂ©nĂ©ficier d’une cessation anticipĂ©e d’activitĂ© et Ă  percevoir Ă  ce titre une allocation spĂ©cifique de cessation anticipĂ©e d’activitĂ© (ASCAA). Cette allocation qui peut se cumuler notamment avec une pension militaire d’invaliditĂ© est prise en compte pour la constitution et la liquidation des droits Ă  pension des militaires. L’Etat prend en charge les cotisations pour pension liĂ©es Ă  cette allocation. Un dĂ©cret n° 2018-546 du 28 juin 2018 relatif Ă  la cessation anticipĂ©e d’activitĂ© des militaires reconnus atteints d’une maladie professionnelle provoquĂ©e par l’amiante prĂ©cise par ailleurs les conditions d’application aux militaires de cette allocation spĂ©cifique de cessation anticipĂ©e d’activitĂ©. Cette extension de l’ASCAA aux militaires malades de l’amiante constitue une avancĂ©e importante pour la condition militaire. Pour autant, et ce pas important dĂ©sormais franchi, le ministĂšre des armĂ©es poursuit ses discussions avec le ministĂšre des affaires sociales concernant l’extension de l’ACAATA aux anciens militaires sans droit Ă  pension de retraite. Q 03 – CARTE VITALE La communication rĂ©cente de la Caisse nationale militaire de sĂ©curitĂ© sociale (CNMSS) indiquant que l’épouse d’un assurĂ© social militaire en retraite se verrait attribuer une nouvelle carte Vitale avec son propre NumĂ©ro d’Inscription au RĂ©pertoire (NIR), pour se conformer aux dispositions de la loi 2015-1702 pour le financement de la sĂ©curitĂ© sociale pour 2016, appelle de la part de nombre d’adhĂ©rents les questions ci-aprĂšs. 1. L’établissement d’une carte vitale au nom de l’épouse et portant son propre NIR la rattachera Ă  la protection universelle maladie (PUMA) donc au rĂ©gime gĂ©nĂ©ral. Qu’elles sont les consĂ©quences de ce rattachement Ă  la protection universelle maladie pour les Ă©pouses qui jusqu’alors Ă©taient, via leur conjoint affiliĂ© au rĂ©gime particulier de la CNMSS ? 2. A la disparition du conjoint la veuve conservera-t-elle ses droits d’assurĂ© social auprĂšs de la CNMSS, puisqu’elle est rattachĂ©e Ă  PUMA ? Sera-t-elle alors reversĂ©e au rĂ©gime gĂ©nĂ©ral ? (ANOCR) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse 1Ăšre question Dans le cadre de la protection universelle maladie (PUMA) prĂ©vue par la loi n° 2015-1702 du 21 dĂ©cembre 2015 de financement de la sĂ©curitĂ© sociale pour 2016, l’affiliation au rĂ©gime de la sĂ©curitĂ© sociale gĂ©nĂ©rale est automatique pour toute personne qui travaille ou rĂ©side en France de maniĂšre stable et rĂ©guliĂšre. Elles bĂ©nĂ©ficient par consĂ©quent du droit Ă  la prise en charge de leurs frais de santĂ© Ă  titre personnel et de maniĂšre continue tout au long de leur vie. L’article 29 de la loi n° 2018-607 du 13 juillet 2018 relative Ă  la programmation militaire pour les annĂ©es 2019 Ă  2025 a nĂ©anmoins rĂ©intĂ©grĂ© Ă  l’article L. 713-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale, la possibilitĂ© pour certains membres de la famille des militaires de s’affilier Ă  la CNMSS. Il existe donc un « droit d’option » pour ces derniers. La nouvelle rĂ©daction de cet article maintient donc la capacitĂ© pour les ayants-droit majeurs de militaires (de carriĂšre, servant en vertu d’un contrat ou retraitĂ©s) n’exerçant pas d’activitĂ© professionnelle, ainsi que leurs enfants mineurs, de demander Ă  ĂȘtre affiliĂ©s au rĂ©gime spĂ©cial des militaires (CNMSS). Le dĂ©cret n° 2018-1196 du 20 dĂ©cembre 2018 prĂ©cise Ă©galement la liste des ayants-droit majeurs de la famille concernĂ©s par la mesure, Ă  savoir les conjoints, les partenaires d’un pacte civil de solidaritĂ©, les concubins et
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leurs enfants majeurs n’exerçant aucune activitĂ© professionnelle en application de l’article D. 160-14 du code de la sĂ©curitĂ© sociale. InterrogĂ©e par le bureau FM4, la CNMSS confirme que l’établissement d’une nouvelle carte vitale au nom l’épouse du militaire retraitĂ© et portant son propre numĂ©ro de sĂ©curitĂ© sociale* n’a pas de consĂ©quence sur les droits « CNMSS » de ces assurĂ©es. * La CNMSS a rĂ©cemment communiquĂ© sur les dispositions de la loi n° 2015-1702 du 21 dĂ©cembre 2015 de financement de la sĂ©curitĂ© sociale pour 2016 qui prĂ©voit en son article 59 une pĂ©riode transitoire fixĂ©e jusqu’au 31 dĂ©cembre 2019 au plus tard pour les personnes majeures rattachĂ©es (initialement) Ă  l’assurĂ© social militaire dont elles dĂ©pendaient au 31 dĂ©cembre 2015. Le passage du statut d’ayant droit majeur (sur le compte d’un assurĂ© militaire) Ă  celui d’assurĂ© autonome (ayant droit majeur CNMSS) prĂ©vu par la PUMA Ă  compter du 1er janvier 2020 pour les ayants droit majeurs au 31 dĂ©cembre 2015 n’entraine par consĂ©quent aucune rupture de droit « CNMSS ». ÉlĂ©ments de rĂ©ponse 2e question Les veuves de militaires dĂ©cĂ©dĂ©s percevant une pension militaire de rĂ©version et une pension personnelle (laquelle devrait nĂ©anmoins entraĂźner leur affiliation au rĂ©gime de sĂ©curitĂ© sociale correspondant), peuvent par mesure de bienveillance et sur demande expresse de l’assurĂ©e adressĂ©e Ă  la CNMSS* bĂ©nĂ©ficier d’un maintien de leurs droits Ă  la CNMSS. * Ne rĂ©pondent pas Ă  cette condition, les veufs/veuves affiliĂ©s obligatoirement Ă  un nouveau rĂ©gime de sĂ©curitĂ© social du fait, notamment, de la reprise de leur activitĂ© professionnelle dans le secteur privĂ©. Comme l’a prĂ©cisĂ© la CNMSS au bureau FM4, ces personnes peuvent demander leur maintien de droits Ă  la caisse militaire sur demande, et ce conformĂ©ment Ă  un avis favorable du Conseil d’administration de la caisse militaire (confirmĂ© par un courrier de la Direction de la sĂ©curitĂ© sociale du 22 avril 2008). Q 04 – ACTIONS SOCIALES COMMUNAUTAIRES ET CULTURELLES (ASCC) Selon le prĂ©ambule de la circulaire N° 12265/DEF/SGA/DRH-MD du 13 avril 2017 relative Ă  la conduite des actions sociales communautaires et culturelles les ASCC sont accessibles aux ressortissants en activitĂ©, en non- activitĂ© pour raison de santĂ© ou retraitĂ©s et Ă  leurs familles, dĂ©signĂ©s dans la circulaire n° 177/DEF/SGA du 14 fĂ©vrier 2008 relative Ă  la qualitĂ© de ressortissant de l’action sociale des armĂ©es. Il est constatĂ© que de nombreux comitĂ©s sociaux refusent aux ressortissants retraitĂ©s civils ou militaire l’accĂšs aux ASCC. Afin de mettre un terme Ă  cette inĂ©galitĂ© l’ANOCR demande que la sous-direction de l’action sociale (DRH- MD/SA2P/AS) rappelle aux commandants des bases de dĂ©fense (COMBDD) que cette catĂ©gorie de ressortissants est bien Ă©ligible aux crĂ©dits ASCC dĂšs lors que les projets rĂ©pondent aux objectifs communs aux types d’actions dĂ©finis par la circulaire du 13 avril 2017. (ANOCR) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse La circulaire n° 12265/DEF/SGA/DRH-MD du 13 avril 2017 relative Ă  la conduite des actions sociales communautaires et culturelles prĂ©cise effectivement que les ASCC sont accessibles aux ressortissants en activitĂ©, en non-activitĂ© pour raison de santĂ© ou retraitĂ©s et Ă  leurs familles. Cette rĂšgle dĂ©coule : – d’une part des dispositions du dĂ©cret n° 2007-51 du 11 janvier 2007 relatif Ă  l’action sociale des armĂ©es qui, en son article 2, dĂ©termine que « sous rĂ©serve des dispositions propres Ă  chaque prestation l’action sociale des armĂ©es s’exerce au profit des retraitĂ©s civiles et militaires du ministĂšre de la dĂ©fense et de leurs familles » ; – d’autre part des dispositions de la circulaire n° 177/DEF/SGA du 14 fĂ©vrier 2008 relative Ă  la qualitĂ© de ressortissant de l’action sociale des armĂ©es qui prĂ©voient en son article1.3. que les personnels civils et militaires titulaires d’une pension de retraite servie par l’Etat compte tenu des services accomplis au ministĂšre de la dĂ©fense au titre des articles L. 4 et L. 6 du codes des pensions civiles et militaires de retraite, ont accĂšs aux prestations de l’action sociale des armĂ©es. ConformĂ©ment Ă  la circulaire du 13 avril 2017, le comitĂ© social est l’instance au sein de laquelle les orientations sont fixĂ©es et oĂč sont dĂ©cidĂ©es les actions entreprises dans le cadre des ASCC. En particulier le comitĂ© social doit proposer des actions Ă  mettre en Ɠuvre, il doit aussi fĂ©dĂ©rer les diffĂ©rentes actions de cohĂ©sion proposĂ©es. Dans ce cadre, les retraitĂ©s civils et militaires disposent d’un siĂšge et ont voix dĂ©libĂ©rative. Les dĂ©cisions sont prises Ă  la majoritĂ© des reprĂ©sentants du personnel civil ou militaire et du reprĂ©sentant des retraitĂ©s prĂ©sents. En cas de partage Ă©gal des voix, la dĂ©cision revient au prĂ©sident. Ils peuvent dĂšs lors, au cours des rĂ©unions de cette instance, formuler leurs demandes comme tous les autres membres et exprimer leurs souhaits en matiĂšre d’activitĂ©s relevant des ASCC.
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Dans ces contextes, le bĂ©nĂ©fice des ASCC est ouvert aux retraitĂ©s. Il apparaĂźt nĂ©cessaire dans ces conditions que la question soit posĂ©e pour les ASCC dĂ©cidĂ©es par un comitĂ© social de leur accĂšs aux retraitĂ©s relevant du pĂ©rimĂštre gĂ©ographique du comitĂ© social. Les difficultĂ©s peuvent rĂ©sulter de la disponibilitĂ© de listes de retraitĂ©s concernĂ©s, de l’accĂšs aux informations Ă©mises par les comitĂ©s sociaux, de la nature des manifestations organisĂ©es avec les crĂ©dits ASCC (cohĂ©sions dans formations, visites organisĂ©es, arbres de NoĂ«l) oĂč l’intĂ©rĂȘt pour les retraitĂ©s peut varier. NĂ©anmoins, la sous-direction de l’action sociale adressera un courrier Ă  l’EMA/CICOS pour lui demander de retransmettre aux commandants de bases de dĂ©fense les bonnes directives pour les ASCC des retraitĂ©s civils et militaires. Q 05 – CARTE DE RÉDUCTION SNCF Le bĂ©nĂ©fice de la carte famille peut-elle s’appliquer au conjoint survivant d’un militaire tuĂ© en OPEX voire lors ’’un attentat ? (ANOCR) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse Le bĂ©nĂ©fice de la carte famille ne s’applique pas aux conjoints survivants de ces militaires. En effet, et en application du 2Ăšme paragraphe de la circulaire n° 230494/DEF/SGA/DRH-MD/SRRH/SDFM/FM2 du 27 dĂ©cembre 2018 relative Ă  l’attribution de la carte de circulation donnant droit au tarif militaire sur les lignes exploitĂ©es par la sociĂ©tĂ© nationale des chemins de fer français, le conjoint survivant d’un militaire tuĂ© en OPEX ou d’un miliaire tuĂ© lors d’un attentat (donc mort pour le service de la nation) bĂ©nĂ©ficie de la carte individuelle de circulation, donc des 75% de rĂ©duction affĂ©rent, dans les mĂȘmes conditions que celles dont bĂ©nĂ©ficiaient le militaire dĂ©cĂ©dĂ©. Par ailleurs, les enfants du militaire dĂ©cĂ©dĂ© se voient Ă©galement attribuer une carte individuelle de circulation. (Pour mĂ©moire, texte de la circulaire : 2. Attribution de la carte aux ayants droit du militaire dĂ©cĂ©dĂ© en opĂ©ration extĂ©rieure ou mort pour le service de la nation. Les ayants droit du militaire dĂ©cĂ©dĂ© au cours d’une opĂ©ration extĂ©rieure couverte par l’article L. 4123-4 du code susvisĂ© ou les ayants droit du militaire mort pour le service de la nation ont droit Ă  une carte individuelle de circulation. Cette carte ouvre les mĂȘmes avantages que ceux dont bĂ©nĂ©ficiait le militaire dĂ©cĂ©dĂ©. Sont ayants droit du militaire dĂ©cĂ©dĂ© : le conjoint survivant non divorcĂ© ou non sĂ©parĂ©, le partenaire d’un pacte civil de solidaritĂ© (PACS) et les enfants mineurs Ă  charge fiscale ou non au jour du dĂ©cĂšs du militaire. Le conjoint survivant ou le partenaire d’un PACS perd le bĂ©nĂ©fice de la carte lorsqu’il se marie ou signe un PACS. L’enfant mineur perd le bĂ©nĂ©fice de la carte Ă  sa majoritĂ©, sauf, Ă  titre dĂ©rogatoire et au plus tard Ă  la date de son 26e anniversaire, s’il poursuit ses Ă©tudes) Q 06 – OUVERTURE À LA CONCURRENCE DE LA SNCF L’ouverture Ă  la concurrence de l’exploitation des lignes qui mettrait fin progressivement au monopole de la SNCF sur le transport des voyageurs aura-t-elle un impact notamment sur les cartes de rĂ©duction dont bĂ©nĂ©ficient les militaires en activitĂ© ou en deuxiĂšme section et leur famille, les titulaires d’une pension d’invaliditĂ© et pensionnĂ©s de guerre ? (ANOCR) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse (1e partie de la question) L’ouverture Ă  la concurrence sur une partie du rĂ©seau ferroviaire nĂ©cessitera effectivement Ă  la fin du marchĂ© actuel avec la SNCF une probable mise en concurrence en 2021, 2022 ou 2023. Le MINARM travaillera Ă  prĂ©server les acquis dans le cadre de la nĂ©gociation avec la SNCF et posera ses exigences dans le cadre de procĂ©dures concurrentielles le cas Ă©chĂ©ant relatives Ă  la sĂ©lection de nouveaux opĂ©rateurs pour le transport ferroviaire de ses personnels sur les lignes ouvertes Ă  la concurrence. ÉlĂ©ments de rĂ©ponse (2e partie de la question) S’agissant des titulaires d’une pension d’invaliditĂ© et pensionnĂ©s de guerre. La loi n° 2018-515 du 27 juin 2018 pour un nouveau pacte ferroviaire, qui constitue une rĂ©forme complĂšte du systĂšme ferroviaire, organise les conditions de mise en concurrence de la sociĂ©tĂ© nationale des chemins de fer français (SNCF) avec d’autres opĂ©rateurs et a notamment un impact sur les tarifs spĂ©ciaux dont bĂ©nĂ©ficient les militaires en activitĂ© ou en deuxiĂšme section et leur famille, les titulaires d’une pension d’invaliditĂ© et pensionnĂ©s de guerre. En effet, l’article 25 de cette loi, qui maintient l’existence desdits tarifs, crĂ©Ă© un article L. 2151-4 du code des transports, qui indique que « des tarifs sociaux peuvent ĂȘtre fixĂ©s par voie rĂ©glementaire ». Tirant les consĂ©quences de la rĂ©daction de l’article L. 2151-4 prĂ©citĂ©, l’article 6 de l’ordonnance n° 2018-1135 du 12 dĂ©cembre 2018 relative Ă  l’ouverture Ă  la concurrence des services de transport ferroviaire de voyageurs a procĂ©dĂ© Ă  la suppression, Ă  compter du 3 dĂ©cembre 2019, de plusieurs dispositions lĂ©gislatives relatives aux tarifs spĂ©ciaux, notamment celles touchant les ressortissants du code des pensions militaires d’invaliditĂ© et des victimes de guerre (CPMIVG), sans que le ministĂšre des armĂ©es ait Ă©tĂ© consultĂ©.
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L’article 6 de l’ordonnance a ainsi procĂ©dĂ© Ă  l’abrogation de quatre dispositions du CPMIVG, relatives : aux rĂ©ductions sur les transports octroyĂ©es aux titulaires d’une carte d’invaliditĂ©[1] (quatre derniers alinĂ©as de l’article L. 251-1) ; Ă  la gratuitĂ© dont bĂ©nĂ©ficie le guide de l’invalide Ă  100 % bĂ©nĂ©ficiaire d’une majoration pour tierce personne (article L. 251-2) ; Ă  la rĂ©duction de tarif accordĂ©e Ă  certains conjoints et partenaires survivants de guerre et aux orphelins de guerre[2] (article L. 251-5) ; au billet aller-retour de 2e classe octroyĂ© aux conjoints et partenaires survivants, ascendants et descendants des militaires morts pour la patrie, pour leur permettre de faire un voyage gratuit de leur lieu de rĂ©sidence au lieu d’inhumation faite par l’autoritĂ© militaire (article L. 523-1). L’abrogation Ă©tait, au vu de l’objet de l’ordonnance, nĂ©cessaire dans la mesure oĂč les articles du CPMIVG ne visaient que la SNCF et pas les autres opĂ©rateurs ferroviaires. Le gouvernement estime que les avantages tarifaires contenus dans les dispositions lĂ©gislatives du CPMIVG abrogĂ©es Ă  compter du 3 dĂ©cembre 2019 par l’ordonnance du 12 dĂ©cembre 2018 doivent ĂȘtre rĂ©tablis, en les appliquant Ă  l’ensemble des entreprises ferroviaires, par amendement au projet de loi de finances pour 2020, dans une rĂ©daction s’approchant autant que de possible de celle des dispositions abrogĂ©es. Les articles du CPMIVG relatifs aux avantages tarifaires liĂ©s aux transports ferroviaires au bĂ©nĂ©fice du monde combattant ont Ă©tĂ© rĂ©tablis Ă  l’identique dans l’article 222 de la loi de finances pour 2020. Ce rĂ©tablissement s’est accompagnĂ© de la publication des dĂ©crets n° 2019-1522 du 30 dĂ©cembre 2019 relatif aux rĂ©ductions accordĂ©es aux rĂ©formĂ©s et pensionnĂ©s de guerre sur les tarifs des services de transport ferroviaire domestique de voyageurs et n° 2019- 1523 du 30 dĂ©cembre 2019 relatif aux rĂ©ductions sur les tarifs des services de transport ferroviaire domestique de voyageurs accordĂ©es aux familles des militaires morts pour la France afin de se rendre sur les lieux d’inhumation, qui reprennent en substance le contenu des dispositions lĂ©gislatives rĂ©tablies. Dans ces textes, les termes “SNCF MobilitĂ©s » ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par “services de transport ferroviaire domestique de voyageurs” compatibles avec une ouverture Ă  la concurrence du rĂ©seau ferrĂ© français. Q 07 – PMI Le dĂ©cret n’ 2010-473 du 10 mai 2010 relatif Ă  la dĂ©termination des indices des pensions et accessoires de pensions allouĂ©s aux invalides, aux conjoints survivants et aux orphelins au titre du code des pensions militaires d’invaliditĂ© et des victimes de guerre (CPMIVG) a permis d’unifier les indices des pensions des sous-officiers et des officiers mariniers, concĂ©dĂ©es Ă  compter de son entrĂ©e en vigueur (renouvellement de pensions temporaires, concessions de pensions dĂ©finitives, concessions de pensions pour aggravation d’infirmitĂ© ou pour infirmitĂ© nouvelle), Ă  savoir le 13 mai 2010. Il a ainsi mis fin Ă  une inĂ©galitĂ© de traitement qui prĂ©existait jusqu’alors. NĂ©anmoins, les personnes dont la pension a Ă©tĂ© concĂ©dĂ©e avant l’entrĂ©e en vigueur du dĂ©cret, dont les retraitĂ©s titulaires d’une PMI bĂ©nĂ©ficient toujours aujourd’hui de pensions calculĂ©es sur la base des taux tels que prĂ©vus avant l’entrĂ©e en vigueur du dĂ©cret du 10 mai 2010. Qu’en est-il de l’avancement des discussions entre les ministĂšres des armĂ©es et du budget qui devraient permettre de mettre fin Ă  l’iniquitĂ© qui frappe les personnes dont la pension Ă  Ă©tĂ© concĂ©dĂ©e avant l’entrĂ©e en vigueur de dĂ©cret du 10 mai 2010 qui avait Ă©tĂ© annoncĂ© lors de la session ordinaire du CPRM du 16 novembre 2017 ? (ANOCR) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse Les indices affĂ©rents aux pensions servies au titre du code des pensions militaires d’invaliditĂ© et des victimes de la guerre sont, depuis le 1er janvier 2017, prĂ©vus, par grade et par pourcentage d’invaliditĂ©, dans des tableaux annexĂ©s Ă  la partie rĂ©glementaire du code des pensions militaires d’invaliditĂ© et des victimes de guerre (CPMIVG), telle que refondue par le dĂ©cret n° 2016-1903 du 28 dĂ©cembre 2016 relatif Ă  la partie rĂ©glementaire du code des pensions militaires d’invaliditĂ© et des victimes de guerre. AntĂ©rieurement Ă  la publication de ce dĂ©cret, les indices Ă©taient prĂ©vus dans des tableaux annexĂ©s au dĂ©cret n° 56-913 du 5 septembre 1956 modifiĂ©, sous l’empire duquel il existait un dĂ©calage dĂ©favorable Ă  plusieurs grades de sous-officiers de l’armĂ©e de terre, de l’air et de la gendarmerie par rapport Ă  ceux des grades homologues de la marine. Ce dĂ©calage se retrouvait pour les pensions des ayants cause (conjoints survivants et orphelins). Cette situation a Ă©tĂ© corrigĂ©e par le dĂ©cret n° 2010-473 du 10 mai 2010 relatif Ă  la dĂ©termination des indices des pensions et accessoires de pensions allouĂ©s aux invalides, aux conjoints survivants et aux orphelins au titre du code des pensions militaires d’invaliditĂ© et des victimes de la guerre. En effet, l’article 2 de ce dĂ©cret permet dĂ©sormais l’alignement indiciaire des pensions « concĂ©dĂ©es Ă  partir de la date d’entrĂ©e en vigueur du prĂ©sent dĂ©cret », c’est-Ă -dire Ă  partir du 13 mai 2010. En raison de cette prĂ©cision ainsi que du principe gĂ©nĂ©ral de non rĂ©troactivitĂ© des actes rĂ©glementaires, les dispositions du dĂ©cret ne s’appliquent pas aux pensions dĂ©jĂ  concĂ©dĂ©es. [1] « Tout militaire ou victime civile de guerre, pensionnĂ© au titre du prĂ©sent code pour une invaliditĂ© d’au moins 25 % ». [2] Il s’agit d’un « voyage aller et retour par an (
) quelle que soit la distance parcourue, au tarif des billets congĂ©s annuels ».
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C’est ainsi que ce texte permet d’appliquer des indices harmonisĂ©s aux pensions concĂ©dĂ©es Ă  compter du 13 mai 2010 ainsi qu’aux demandes introduites aprĂšs cette date qui aboutiront Ă  une concession de pension. Sont ainsi concernĂ©s le renouvellement des pensions temporaires, les concessions de pensions accordĂ©es aprĂšs stabilisation de l’infirmitĂ© ou mettant fin aux pensions temporaires et les concessions de pensions pour aggravation d’infirmitĂ© ou pour infirmitĂ© nouvelle. Si le dĂ©cret du 10 mai 2010 ne peut permettre Ă  ce jour la rĂ©vision automatique des pensions d’invaliditĂ© devenues dĂ©finitives, il constitue nĂ©anmoins une avancĂ©e, mettant ainsi fin Ă  des situations d’inĂ©galitĂ© de traitement injustifiĂ©es. Pour obtenir l’Ă©largissement de l’alignement des indices aux pensions concĂ©dĂ©es antĂ©rieurement au 13 mai 2010, une loi est nĂ©cessaire. En effet, d’une part, aucune disposition lĂ©gislative n’a prĂ©vu que la modification des indices Ă  partir desquels est calculĂ© le montant annuel des pensions militaires d’invaliditĂ© bĂ©nĂ©ficierait aux pensionnĂ©s dont la pension a Ă©tĂ© concĂ©dĂ©e antĂ©rieurement Ă  cette modification. D’autre part, l’article L. 154-4 du CPMIVG ne prĂ©voit cette rĂ©vision qu’en cas, notamment d’erreur matĂ©rielle. Le contexte budgĂ©taire n’a pas permis d’envisager cet Ă©largissement jusqu’à prĂ©sent, les discussions interministĂ©rielles entre le ministĂšre des armĂ©es et le ministĂšre chargĂ© du budget n’ayant pour l’instant pas permis d’aboutir Ă  un accord favorable Ă  leur situation, en dĂ©pit du taux d’attrition du nombre de retraitĂ©s pensionnĂ©s militaires d’invaliditĂ©. AprĂšs la possibilitĂ©, Ă  compter du 1er janvier 2019, pour les personnes ayant servi en AlgĂ©rie entre le 3 juillet 1962 et le 1er juillet 1964 d’obtenir la carte du combattant, il a en effet Ă©tĂ© arbitrĂ© pour l’annĂ©e 2020, dans le cadre du projet de loi de finances annuel, d’augmenter notamment de 30 % le montant du plafond de celles ou ceux qui ont renoncĂ© Ă  toute activitĂ© plus de dix ans pour apporter des soins constants Ă  leur conjoint grand invalide. Q 08 – DIFFUSION DES RÉPONSES DU MINARM Les questions et les rĂ©ponses apportĂ©es par le MINARM ont-elles un caractĂšre confidentiel qui interdirait de les diffuser aux adhĂ©rents ? Cette question pourrait ĂȘtre Ă©tendue au compte-rendu des sessions bisannuelles du CPRM. (ANOCR) ÉlĂ©ments de rĂ©ponse Les rĂ©ponses du ministĂšre qui font suite aux avis formulĂ©s par le CSFM font l’objet d’une note de clĂŽture officielle adressĂ©e dans un dĂ©lai raisonnable au SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Conseil qui se charge de la communiquer aux 42 membres qui composent, de maniĂšre permanente, la haute assemblĂ©e et dont la lĂ©gitimitĂ© relĂšve d’une procĂ©dure stricte pour pouvoir exercer pleinement l’ensemble des prĂ©rogatives de conseillers « actifs » de la concertation. Ainsi, le CSFM, dans sa composition actuelle, est reconnu comme l’interlocuteur privilĂ©giĂ© de la Ministre et de son administration centrale pour toutes les questions relevant de la condition militaire sur lesquelles il rend mensuellement des avis formels. En consĂ©quence de ce qui prĂ©cĂšde aucune association (APNM non reprĂ©sentative ou autre association) ne saurait s’affranchir des dispositions juridiques prĂ©vues par le code de la dĂ©fense. NĂ©anmoins, si une telle diffusion semble impossible, il ne faut pas non plus omettre que 3 siĂšges, en plus des 42 prĂ©citĂ©s, sont rĂ©servĂ©s aux retraitĂ©s qui se constituent certainement en vecteurs d’irrigation des associations de retraitĂ©s militaires.

*** L’ordre du jour Ă©tant Ă©puisĂ©, le VAE HELLO lĂšve la sĂ©ance en remerciant les participants.


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