Les violences contre les forces de l’ordre devenues des cibles, une facette de l’insécurité en France.

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Les violences contre les forces de l’ordre devenues des cibles, une facette de l’insécurité en France.

Restées chroniques pendant des années, les violences contre les forces de l’ordre, sont aujourd’hui quotidiennes. Des policiers et des gendarmes sont blessés et tués en service. La dernière victime en date une gendarme de 25 ans de la brigade d’Aiguillon, Mélanie Lemée, tuée par un chauffard de 26 ans, au casier judiciaire chargé pour des affaires de stupéfiants et de délit routier qui a forcé un contrôle routier.

On finirait par s’habituer, s’il n’y avait la sidération et la colère des familles des policiers et des gendarmes. En effet, un gendarme ou un policier tué par quelqu’un d’autre fait aujourd’hui bien moins de bruit médiatique de quelqu’un tué par un gendarme ou un policier. En 2018, 25 policiers et gendarmes ont été tués durant l’exercice de leurs fonctions (contre 15 décès en 2017). Parmi eux, 11 étaient fonctionnaires de police. Quatre sont décédés en mission lors d’opérations de police et 7 sont morts en service, c’est-à-dire durant les heures de travail en dehors des missions opérationnelles. La gendarmerie compte 14 militaires décédés, dont 9 en mission. Près de la moitié des gendarmes blessés lors d’opérations de police sont consécutives à une agression (48 %). Ce chiffre est en augmentation de près de 20 % en 2018. Concernant la police, le nombre de policiers blessés par arme recensés en mission connaît une hausse de 60 % entre 2017 et 2018. Parmi les policiers blessés en mission, 64 % assuraient des missions liées à la sécurité publique et 25 % étaient affectés au sein de la Préfecture de police de Paris.  (Cf : Note n°39 de l’ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales) L’augmentation alarmante en nombre et en gravité des violences contre les forces de l’ordre, témoignent d’un climat délétère.

Les gouvernements successifs en contradiction avec les discours sécuritaires, portent une lourde responsabilité dans cette situation. Non contents d’avoir amputé les budgets par des variables d’ajustement et réduits les effectifs pendant des années, mettant en cause la soutenabilité même des moyens et du fonctionnement de la police et de la gendarmerie,  (cf : révision générale des politiques publiques RGPP 2007/2012). Des gouvernements qui n’ont jamais pris la réelle mesure de la gravité de l’insécurité qui s’est installée dans notre pays et les violences du quotidien contre les forces de sécurité.

Il faut attendre que nos policiers et gendarmes se fassent tirer dessus, se fassent écraser par un chauffard pour entendre leur colère et leur besoin de reconnaissance d’un métier difficile et dangereux. L’Etat manque cruellement d’approche pragmatique, face à une insécurité urbaine qui déborde sur les zones rurales, et déserte les zones grandissantes de non-droit où la violence est présente au quotidien. L’autorité de l’État est ainsi gangrenée et doit être rétablie.

Cette colère ne peut se résumer à des discours et des hommages aux victimes. Elle traduit le besoin de moyens humains et financiers qui tardent à venir. Les plus jeunes de nos concitoyens doivent réapprendre le respect des règles du vivre ensemble notamment. Tous les jeunes ne sont pas délinquants, loin de là. Mais ce sont bien des très jeunes qui participent de plus en plus aux actes de violences, aux incivilités, aux trafics de stupéfiants…., notamment sur la voie publique. Une situation qui explique l’insatisfaction d’une majorité de français de l’action de la justice et des tribunaux dans le traitement de la délinquance et l’appel à plus de sévérité à l’encontre des délinquants, afin que la société soit protégée de ceux qui enfreignent les lois. Telle est pour une part la réalité de l’insécurité et des violences contre les forces de l’ordre qui se trouvent en première ligne.

Les gendarmes et les policiers sont des citoyens qui servent dignement leurs concitoyens et qui veulent être protégés, eux-mêmes, comme des citoyens. Or, ces dernières années, les agressions se multiplient à leur endroit. Les risques auxquels ils s’exposent pour servir et protéger leurs concitoyens doivent justifier le soutien et les moyens sans faille que leur doit la nation toute entière. (Cf : lettre du candidat à la présidence de la République Emmanuel Macron aux gendarmes le 28 avril 2017 « Je m’engage à renforcer vos moyens de lutte contre la délinquance et assurer partout le respect des lois de la République……….Je m’engage à vous donner les moyens d’assurer en tout point du territoire la paix et la tranquillité publiques………….. Un tel engagement oblige le responsable politique que je suis »

Gouverner c’est choisir. C’est aussi avoir du courage, y compris la volonté de faire respecter les lois de la République et d’assurer la protection des forces de l’ordre. Conditions qui permettent de restaurer la confiance des policiers et des gendarmes, et celle des Français en leurs gouvernants et peuvent par des actes forts apaiser certaines craintes.

C’est en cela que le dernier remaniement ministériel et la nomination d’un nouveau Ministre de l’Intérieur doit servir !

Jean, François Stephan

Président UNPRG UD 56


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