La flamme de notre doyen centenaire, Marcel LEVASSEUR s’est éteinte – UD 53

C’est le 22 mars 1916 à Villers-sous-Foucarmont en Seine-Maritime que naît Marcel LEVASSEUR.  Son père est alors soldat au 7ème des chasseurs à cheval au 7ème escadron. Il passe sa prime jeunesse à Giraumont dans l’Oise puis ses parents déménagent à nouveau en 1927 pour rejoindre Etaples-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. Marcel y obtient son certificat d’études primaires à 13 ans et devient en juillet 1929 apprenti boucher à Boulogne-sur-Mer. Ensuite, il travaille avec ses parents dans un gros commerce d’alimentation qu’ils ont pris en gérance. Fin 1935, il désire devancer son appel à l’armée pour être dégagé au plus tôt de ses obligations militaires et pendre des responsabilités dans le commerce de ses parents. Ayant réalisé un baptême de l’air, il rêve d’aviation mais son père, ancien chasseur à cheval, ne lui donne son accord que pour son incorporation dans la cavalerie et c’est ainsi qu’il rejoint le 11ème régiment de cuirassiers à Paris.

Après deux ans et demi de service militaire, il a pris goût à l’uniforme et postule pour la gendarmerie. A l’issue de son stage de formation à Saint Mihiel (Meuse), il rejoint la garde républicaine de Paris (garde de Paris à l’époque). Le 27 juin 1939, après avoir eu l’autorisation de son chef de corps, Marcel épouse Madeleine dont il a fait la connaissance deux ans plus tôt à la foire du Trône. Le premier enfant naîtra en décembre 1940. A la déclaration de la guerre, il est en service au 4ème escadron de la garde dans le 5ème arrondissement et participe à la défense de la capitale face à l’armée allemande. Après la débâcle, Paris est déclarée ville ouverte, les gardes de Paris ne sont pas faits prisonniers mais sont désarmés ne gardant qu’un pistolet avec 7 cartouches.  Avec la police municipale, les gardes républicains assurent la sécurité à Paris. Les ordres sont : ” il ne faut pas faire de vagues ” . Marcel est aussi amené assurer la garde dans une prison et reçoit en cachette du courrier des prisonniers qu’il confie à sa femme. Cette dernière le distribue aux destinataires dans Paris ou le dépose à la poste. Pour que cette activité reste discrète, elle lui avait cousu des poches secrètes dans son uniforme.

A la garde, des noyaux de résistance se constituent et en 1942, Marcel entre dans le mouvement de résistance ” Vengeance “. En août 1944, il participe activement au sein d’un corps franc à la libération de Paris.

De la fin d’année 1944 à mars 1946, il est détaché pour assurer la garde personnelle du général de Gaulle de jour comme de nuit au ministère de la guerre, rue Saint Dominique.

Le 21 janvier 1945, c’est la naissance du deuxième garçon du couple LEVASSEUR. Le 1er avril 1946, il est muté à la brigade territoriale de gendarmerie de Mayenne, le couple sera alors logé dans des chambrées de la caserne Mayran (où est actuellement cantonné l’escadron de gendarmerie mobile de Mayenne) car les bâtiments de la brigade ont été détruits lors des bombardements à la libération. Nommé Maréchal des logis-chef, il prend le 1er février 1952, le commandement de la brigade territoriale du Bourgneuf-la-Forêt (Mayenne) où naîtra le 26 mai 1953 leur 3ème garçon Christianl. (Ce dernier fera aussi carrière dans la gendarmerie). La circonscription était très étendue et lors des patrouilles à bicyclette dans la commune la plus éloignée de près de 20 kilomètres, les gendarmes s’arrangeaient pour rejoindre le chef lieu de canton dans la camionnette du facteur rentrant de sa tournée.

C’est en avril 1955 qu’il est affecté au secrétariat du groupement de la Mayenne et en octobre 1955 apparaît au sein du foyer, Marie-France leur quatrième enfant.. Lors de cette affectation, il participe avec l’aumônier militaire national à une réunion au cours laquelle il fut décidé que la gendarmerie aurait sa sainte patronne ” Sainte Geneviève ” qui serait  fêtée chaque année à la fin novembre. Ayant eu carte blanche de son commandant de groupement, il organise alors le premier bal de la Sainte Geneviève dans le département de la Mayenne. Après avoir servi sous trois commandants de groupement, il prendra sa retraite le 31 août 1970 avec le grade d’adjudant-chef.

C’est alors l’occasion pour lui d’être bénévole dans plusieurs associations locales. Il sera trésorier de l’association des familles de Saint-Berthevin ; secrétaire et puis président adjoint de la section des médaillés militaires, membre du comité du souvenir français (participant notamment à l’entretien des tombes de soldats morts pour la France).

Nommé chevalier de l’Ordre National du Mérite en 1969, Il est à l’origine de la création de la section départementale des membres de l’Ordre National du Mérite (après avoir recensé 92 personnes du département titulaires de cette décoration) et en devient de le secrétaire.

Ayant intégré l’association départementale des retraités de la gendarmerie affiliée à l’UNPRG, il est élu président en 1980 et conservera cette fonction jusqu’en 1989 mais restera toujours adhérent. Il organisera de nombreux voyages et séjour dans les centres de vacances de la gendarmerie pour les membres de cette association.

Après le décès de son épouse, il rejoint en 2007  la maison de retraite ” Eurolat ” de Saint-Berthevin. où il est sollicité pour prendre la présidence du conseil de la vie sociale. Il entre également au conseil d’administration de l’établissement et rédige des articles pour le journal  interne à la maison de retraite. En mars 2016 l’UNPRG-UD53 organise avec le concours de la direction de la maison de retraite, une manifestation pour honorer Marcel LEVASSEUR à l’occasion de son centenaire avec les autorités locales et sa famille. A cette occasion, il reçoit de nombreux cadeaux dont un buste du général de Gaulle.

Marcel LEVASSEUR nous a quitté le 17 févier 2022 et lors de ses obsèques en l’église de Saint-Berthevin une assistance importante et dix porte-drapeau dont celui de l’UD 53, ont honoré la mémoire de ce grand serviteur de la nation qui a longtemps été très actif au service des autres.

Marcel LEVASSEUR était titulaire :

  • de la médaille militaire.
  • de la médaille de chevalier de l’ordre national du mérite.
  • de la croix du combattant
  • de la médaille commémorative 1939-1945.

Norbert MICHEL
Président UNPRG-UD 53

 


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