La fin tragique d’un banal transfèrement – UD 02

Le 16 juin 1972, une mission de transfèrement judiciaire par voie ferrée est confiée aux gendarmes Ferdinand Rousseau de la BT Boulogne Billancourt (92) et Robert FLEITER de l’Egm 1/3 de Drancy (93), pour extraire un détenu de la prison de la santé à Paris et le présenter à un magistrat du tribunal de Laon (02).

Ce jour là, sur la ligne SNCF Paris/Laon, la voute du tunnel de Vierzy (Aisne) d’une longueur de 1394 mètres s’effondre en partie et provoque la chute de plusieurs centaines de mètres cube de gravas. A 20H55, l’autorail Paris/Soissons s’encastre à 108Km/h dans l’éboulis et une minute plus tard, celui arrivant de Laon en fait de même. Les collisions provoquent ainsi la mort de 108 personnes et en blessent 240 dont 111 très grièvement. C’est la 3ème plus importante catastrophe ferroviaire du 20ème siècle.

Ferdinand Rousseau, 36 ans, et Robert Fleiter, 29 ans, sont retrouvés à l’avant du train sans vie, enchaînés à leur prisonnier. Ces deux pères de famille, originaires de Bretagne, laissent 2 veuves et trois orphelins de 21/2ans, 5 ans et 61/2ans.

Sur le monument érigé à l’église St-Léger de Soissons comme sur la stèle au tunnel de Vierzy, les noms, prénoms et âges des 108 victimes y sont inscrits, mais rien ne laisse transparaître la présence de gendarmes morts en service.

Pour remédier à ce malheureux oubli, l’UD 02 a pris l’initiative de faire réaliser une plaque mémorielle dévoilée pour l’occasion du 50ème anniversaire de cette triste commémoration.

Le 16 juin 2022 à 19H30, c’est en présence du sous-préfet de Soissons, du commandant de la compagnie de cette ville, de gendarmes et du commandant en second de la compagnie de Château-Thierry, de conseillers départementaux, d’élus, de familles de victimes civiles, de représentants d’associations de retraités de l’Arme et patriotiques dont le président de l’UD 60, d’une trentaine de porte-drapeaux dont deux de l’UD 02 et de plusieurs de ses adhérents que leur président a rendu hommage à ces oubliés de la gendarmerie qui, à l’époque, ont simplement été cités à l’ordre de l’Armée à titre posthume, sans autre marque de gratitude.

Si leurs familles retrouvées pour l’occasion n’ont pu se déplacer en raison de la distance, de l’âge et parfois de la santé, elles n’ont pas manqué de s’associer à l’évènement en offrant des fleurs magnifiques et en adressant de touchants messages de remerciements, en particulier la veuve de Robert Fleiter, adhérente à l’UD 29, profondément sensible à cette reconnaissance.

L’hommage dû à ces deux militaires a été possible avec le concours de nombreux intervenants, notamment les brigades de Douarnenez (29) et Pont Scorff (56) pour localiser les familles, mais aussi grâce à l’aide financière du siège national de l’UNPRG et au don des pompes funèbres hirsonnaises fournisseur de la plaque mémorielle.

Patrice Van Lancker

Président UD 02

 

 

 

 

 

 

 


2 thoughts on “La fin tragique d’un banal transfèrement – UD 02

BERNARD Michel

50 ans ,c’est long ,mais tellement mieux que l’oubli éternel.
Bonne initiative .
Une reconnaissance matérialisée qui apaise une famille ( connue de moi ) .
Remerciements aux artisans de cette cérémonie .
M.B.

Répondre

PATRICE VAN LANCKER

L’UD 02, sensible à vos compliments, vous remercie de votre gentil commentaire.
Nous avons voulu marquer l’appartenance à la gendarmerie de nos deux camarades décédés en mission alors qu’ils figuraient dans la liste des 108 victimes de cette catastrophe, au même titre que leur prisonnier, afin qu’ils ne soient jamais oubliés. Nous sommes fidèles à la citation de Lamartine, reprise par le philosophe roumain Elie Wiesel, rescapé de la shoah et prix Nobel de la paix en 1986, qui disait “oublier les morts, c’est les tuer une seconde fois”.
Notre seul regret c’est que personne ne l’ait jamais fait avant ce cinquantenaire.

Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Catégories