Des mesures fortes pour la sécurité

Des mesures fortes pour la sécurité.

La loi de programmation du ministère de l’intérieur (LOPMI) 2023-2027 est actuellement discutée au parlement. L’ambition de cette loi est de fixer les objectifs et de programmer les moyens humains, juridiques, budgétaires et matériels du ministère. La gendarmerie va bénéficier de cette avancée majeure après de trop nombreuses années de vaches maigres budgétaires. En effet, 15 milliards d’euros seront consacrés à l’ensemble des mesures annoncées.

L’UNPRG a trop souvent pris position sur les manques criants des budgets successifs qui étaient consacrés à la Gendarmerie pour ne pas se satisfaire de voir une prise en compte forte des moyens à consacrer à la sécurité.

En partant du constat, maintes fois développé, que la gendarmerie avait subi depuis de nombreuses années des coupes et réformes sur son organisation et son service, force est de constater que cette loi va apporter un nouveau souffle à l’Institution.

Quatre grands domaines sont concernés : La transformation numérique, l’accueil des victimes et la répression pénale, la couverture territoriale et la gestion des crises.

La moitié du budget annoncé (15 milliards) sera consacrée à la révolution numérique. C’est beaucoup. La lutte contre la cybercriminalité est l’axe majeur visé par cette évolution dans le domaine technologique qui sera mis en place. On peut citer aussi la dématérialisation des procurations électorales, chronophages en temps et personnels pour les brigades territoriales. Les télé- procédures, les nouveaux outils numériques pour les forces de l’ordre (caméras-piétons, postes mobiles…) ou encore la création d’une agence numérique des forces de sécurité. La création d’une école de formation cyber et la mise en place d’un numéro 17 Cyber confirmeront l’engagement, de longue date, de la gendarmerie dans la surveillance et la répression des infractions liées à l’internet.

Mais le plus marquant pour la gendarmerie est le retour au concept du maillage territorial. L’annonce de doubler la présence des forces de l’ordre sur le terrain d’ici 2030 est ambitieuse pour notre arme, même si elle semble quelque peu utopique. La création de 200 brigades de gendarmerie doit y conduire. C’est en tout cas un plus par rapport à l’existant actuel qui a subi depuis les années 2000 des redécoupages et regroupements catastrophiques en matière de couverture du terrain. Les fonds interministériels de prévention de la délinquance dédiés à la vidéosurveillance alloués aux communes peuvent aussi participer à la lutte contre la délinquance dans notre zone de compétence.

Plus particulièrement destinées à la protection juridique des personnels, la modernisation de l’Inspection générale de la gendarmerie va continuer à assurer la transparence des enquêtes mettant en cause les gendarmes. On constate également la volonté du ministère de favoriser les signalements en créant un comité d’éthique.

Quant aux carrières des gendarmes (indiciaires, avancement) 700millions d’euros y seront consacrés.

La gestion des crises, très à la mode en ce moment, verra une plus forte professionnalisation se mettre en place (cyber, santé, environnement, maintien de l’ordre…) sous l’autorité des préfets des départements qui coordonneront l’action des services déconcentrés, les services de sécurité étant déjà sous leur direction.

Enfin, en vue de la coupe du monde de rugby en 2023 et des jeux Olympiques de 2024 un projet de création de 11 nouvelles unités de forces mobiles spécialisées est en cours d’élaboration. Sur ce sujet l’annonce du ministre de l’Intérieur de donner à la gendarmerie la charge de certaines zones police pendant ces grands évènements ne peut être acceptée par les personnels qui verraient leurs missions décuplées au détriment de leurs circonscriptions.

D’autres mesures générales sont définies dans la l’OPMI qui touchent moins la gendarmerie.
Reste que d’une approche globale des mesures programmées par cette loi, il ressort que les avancées sont certaines.  Après tant d’années d’inadaptation des moyens consacrés à la sécurité intérieure, ne boudons pas notre plaisir de voir enfin le format et la gestion de la gendarmerie s’améliorer.


Daniel SEIGNEUR

Excellente réaction. Pour un peu “contrebalancer” l’inquiétude concernant l’éventuel travail des gendarmes dans les commissariats (article de la voix du gendarme), notre président nous dit sa satisfaction de voir la future Loi LOPMI présenter enfin une réelle avancée budgétaire pour la Gendarmerie, après tant d’années de “vaches maigres”.

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