Eloge funèbre de Jean LAFFORGUE – UD 32

Eloge funèbre de Jean LAFFORGUE décédé le 19 février 2022, obsèques du 24 février 2022.

C’est avec une émotion certaine, empreint d’un profond respect et d’une grande humilité, que je m’adresse à vous en qualité de président de l’union départementale des personnels et retraités de la gendarmerie du Gers, dont Jean était un fidèle adhérent.

Je salue les présidents des associations d’anciens combattants, médaillés militaires, leurs représentants et porte drapeau, les retraités de la gendarmerie et la délégation de la gendarmerie de MIELAN. Vous témoignez ainsi combien compte et guide l’héritage que chacun reçoit de ses ainés.

Nous devons excuser nos camarades retenus par la maladie, empêchés par les conditions sanitaires ou des impératifs personnels.

La vie ou plutôt les vies de Jean LAFFORGUE, rythmées par des grands bonheurs mais également de grandes tragédies, méritent assurément beaucoup de bienveillance et de reconnaissance de notre part. Et la présence si nombreuse de ses amis, de ses camarades, de ses relations qu’il a su établir au cours des nombreuses étapes et activités dans le domaine militaire, social et associatif atteste de son engagement pour les autres et de son empathie. En l’accompagnant dans son dernier voyage, lui qui était dévoué et engagé à la cause des associations patriotiques, très impliqué dans le club de rugby, vous défilez dans le recueillement vos belles pensées et vos plus marquants souvenirs.

Hier j’ai rencontré ses filles Myriam et Armelle, ses petites filles Julie et Aurore pour mieux comprendre ce que fut la carrière de leur père et grand-père. J’ai ressenti beaucoup de fierté et d’amour de leur part à l’évocation des étapes de sa vie, un homme qui avait soif d’aventures et de changements, désireux très tôt de servir son pays, puis de soutenir ses combattants et d’œuvrer dans l’associatif et le partage avec autrui.

Merci de me faire l’honneur d’évoquer son chemin de vie, le parcours de notre camarade, dans des circonstances parfois difficiles, toujours empreint de courage et de détermination.

Jean est né le 15 avril 1935 à Arras en Lavedan, au pied du col d’Aubisque. Il aurait eu 87 dans quelques jours. Après ses études à St Pé de Bigorre, il éprouve le besoin de servir la France et après visite du conseil de révision, il s’engage à 19 ans au 13éme régiment d’artillerie à Bourges, est affecté dans une unité opérationnelle au Maroc puis en Algérie, dans des zones troubles et termine en 1957 avec le grade de Maréchal Des Logis.

Il est admis en suivant en gendarmerie à la 1ére région de gendarmerie à Paris. Nommé gendarme le 07 juillet 1958, sur sa demande, il repart en Algérie dans la région de Constantine.

Au cours de ce séjour, sur ce territoire où l’insurrection fait rage, il est cité à l’ordre de la brigade pour son comportement courageux face à des éléments déterminés à détruire. Les sorties opérationnelles et les conditions climatiques très éprouvantes ont laissé des traces indélébiles sur son état de santé. Atteint d’une maladie au niveau pulmonaire et des os, il est muté en métropole à la brigade de l’Isle de Noé, puis de Miélan où il prendra sa retraite, après 34 ans de service actif, le 14 juillet 1987 au quartier Lazies.

Terriblement marqué par le décès de son épouse Aurélie en 1999, emportée comme il a écrit « par cette terrible maladie du siècle », Jean exerce la fonction de porte drapeau puis est nommé administrateur de la fédération nationale « André Maginot », l’ainé de toutes les associations d’anciens combattants dont les buts premiers sont la mémoire et la solidarité.

Ferdinand Foch disait « qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ».

La médaille militaire, décoration prestigieuse dépourvue de grade, brevet de noblesse des soldats, suprême récompense lui est concédée après 19 ans d’engagement ; ce qui démontre la qualité de ses états de service.

Titulaire de l’ordre national du mérite, de la valeur militaire, de la croix du combattant  et croix du combattant volontaire, du titre de reconnaissance de la nation, de la médaille d’Afrique du Nord et de la commémorative AFN, ces titres, décorations et médailles posés prés de son képi, sur un drap tricolore sont une juste récompense et témoigne de la reconnaissance de la nation pour les valeurs qu’il incarnait.

Jean, tes grandes qualités citoyennes et l’amour de ton pays ont guidé ton action dans les étapes militaires et civiles de ta vie.

Aujourd’hui, tes filles et petites filles, ta famille, tes camarades, tes amis sont orphelins du personnage que tu étais. Un monsieur au grand cœur qui laisse un grand vide.

« Il y a quelque chose plus fort que la mort disait Jean d’Ormesson, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants ».

Par ta philosophie de vie tournée vers l’autre, par ce que tu as donné et répandu autour de toi avec ton épouse et tes filles, par ta conception de l’existence, tu as réussi ta vie.

Après m’être incliné respectueusement devant ce serviteur des valeurs de la République, je cite un extrait d’un écrit de Jean « durant toute ma retraite, après le décès d’Aurélie, j’ai continué mon chemin de vie avec courage et détermination, merveilleusement soutenu par Myriam et Armelle qui ont toujours été très près de moi et mes deux petites filles Julie et Aurore ont toujours égayé ma vie et m’ont comblé de bonheur par leurs résultats sportifs »

Il nous faut accepter ta mort et te laisser partir, rejoindre celles et ceux qui t’ont précédé.

Repose en paix, camarade, auprès de Sainte Geneviève, notre Patronne, d’où tu nous regardes avec affection.

 


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