Eloge funèbre de Louis MOUTON – UD 32

Eloge funèbre de Louis MOUTON décédé le 06 avril 2022 , obsèques du 11 avril 2022.

C’est avec une émotion certaine, empreint d’un profond respect et d’une grande humilité, que je m’adresse à vous en qualité de président de l’union départementale des personnels et retraités de la gendarmerie du Gers, dont Louis était un fidèle adhérent.

Je salue les présidents des associations d’anciens combattants, médaillés militaires, des retraités de la gendarmerie, avec leur délégation et porte drapeau, ainsi que les représentants de la brigade de gendarmerie. Vous témoignez ainsi combien compte et guide l’héritage que chacun reçoit de ses ainés. 

Nous devons excuser nos camarades retenus par la maladie, empêchés par les conditions sanitaires ou des impératifs personnels.

La vie ou plutôt les vies militaire, gendarmique et civile de Louis MOUTON, rythmées par des grands bonheurs mais également une tragédie au décès de son épouse en 2020, méritent assurément beaucoup de bienveillance et de reconnaissance de notre part. Et la présence si nombreuse de sa famille, de ses amis, de ses camarades, de ses relations qu’il a su établir au cours des nombreuses étapes et activités dans les domaines militaire, familier et social atteste de son engagement notamment pour sa famille et de son empathie. En l’accompagnant dans son dernier voyage, vous défilez dans le recueillement vos belles pensées et vos plus marquants souvenirs.

En évoquant sa vie avec sa fille Maryse, j’ai ressenti beaucoup de fierté de sa part à l’évocation des étapes de la vie de papi Loulou, un bricoleur, toujours prêt à aider, disponible pour ses proches. C’était également un inconditionnel du Tour de France cycliste, le rendez-vous du mois de juillet, et aimait lire son journal quotidien et les magazines militaires.

 

Merci Maryse, vous qui avait vécu dans cette maison familiale, de me faire l’honneur d’évoquer son glorieux passé, parfois dans des circonstances qui ont marqué l’histoire et je vous en remercie.

 

Louis est né le 30/09/1931 à L’ISLE DE NOE et avait donc fêté ses 90 ans l’année dernière.

Après avoir combattu 3 ans en Indochine et un séjour au camp des Garrigues à Nîmes, le 26 aout 1957, il s’engage dans la gendarmerie et après une formation de 6 mois au centre d’instruction de la ville fortifiée de LE QUESNOY (59), il est nommé sous-officier le 26 février 1958.

Il est affecté à la brigade de BAB EL ASSA, en Algérie, à la frontière du Maroc, d’avril 1958 à mars 1961 puis à PONT DU CHELIFF jusqu’à juin 1963. Ayant obtenu une semaine de permission, il rentre dans le Gers pour épouser Reine de Riguepeu et comme il le disait « repartent tous les deux à BAB ET ASSA en voyage de noces ».

Il revient en métropole et servira dans différentes unités : brigade de RODEZ, brigade motorisée de Cahors et de Lannemezan où naîtra Maryse et enfin le fichier judiciaire du groupement d’AUCH, au cœur de ses racines gersoises, où il prendra sa retraite le 11 octobre 1980 dans son village de naissance.

23 années d’une carrière gendarmique, pleinement vécue par son épouse, dans des conflits qui ont marqué l’histoire de notre pays. Un parcours récompensé par la médaille militaire, décoration prestigieuse dépourvue de grade, brevet de noblesse des soldats, suprême récompense valorisant ses états de service.

 

Également, titulaire de la croix du combattant, du titre de reconnaissance de la nation et de la médaille d’or de la gendarmerie, il est adhérent fidèle à l’association des anciens gendarmes, des médaillés militaires et anciens combattants. 

 

Aujourd’hui, ta fille, ta famille et tes amis sont orphelins du personnage que tu étais. Un monsieur au grand cœur qui laisse un grand vide. Il y a quelque chose plus fort que la mort disait Jean d’Ormesson, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants.

Par ta philosophie tournée vers l’autre, par ce que tu as donné et répandu autour de toi avec ton épouse et ta fille, par ta conception de l’existence, tu as réussi ta vie.

 

Maintenant, il nous faut accepter ta mort et te laisser partir, rejoindre ton épouse. 

Repose en paix, auprès de Sainte Geneviève, notre Patronne, d’où tu nous écoutes avec affection.

 


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